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| Adventure is going on ... | |
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Auteur | Message |
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xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Sam 9 Avr 2022 - 6:47 | |
| Départ plus tard que prévu, C'est la gestion des caméras et du bordel à charger qui me prend du temps. Là je ne suis pas encore super rodé. Départ de Sarajevo sans soucis. Il fait quelques degrés au-dessus de zéro, un peu de vent mais un grand soleil. Rapidement je me retrouve dans les hauts plateaux bosniaques que j'affectionnent tant. Cela ressemble assez à l'Aubrac sauf que parfois, le paysage est pollué par le plastique disséminé par le vent. C'est une constante dans nombre de pays. Notre mode de vie est décidément un fléau pour la planète …
Mais pour le coup, je n'en ai cure et me concentre sur la route, une succession de grandes courbes où évidement je me prends au jeu, à enrouler à un rythme tourisme dynamique. La chaussée est bien déformée et rapiécée de toutes parts, mais les suspensions de la PR7 sont au top et absorbent tout avec une aisance remarquable. La circulation est dense, notamment les poids lourds m'obligeant à des dépassement en mode slalom entre les véhicules entre deux virages. Mais rouler ici est un vrai plaisir, tout le monde se fiche des règles mais s'organise pour partager la route au mieux. Les gens se serrent quand quelqu'un double, rien à voir avec la Suisse, l'anti thèse et le pire pays européen à mon avis concernant la circulation.
Première frayeur du voyage, un semi-remorque qui fait demi-tour entre deux virages sans visibilité. Je le vois au dernier moment, il est en travers de la route. Je freine sec pour ralentir, relâche les freins et passe sur le terreplein en bord de route. Je pense d'un coup au camion que je viens de doubler et qui ne va pas tarder à débouler. Heureusement le semi a presque fini sa manœuvre et l'autre poids lourd passe en mordant sérieusement sur le bas-côté.
C'est le propre des voyages, sur des milliers voire des dizaines de milliers de kilomètres comme ce que je m'apprête à faire, les situations à risque seront nombreuse. Pour tout dire, rouler pépère tout le temps me saoule assez vite, surtout que la PR7 sait être joueuse. J'alterne donc entre moment où je roule machinalement en mode pilote automatique à rêvasser et à me plonger dans l'ambiance des lieux traversés et les moments où je me fais plaisir tout en gardant une sérieuse marge de sécurité. Mais néanmoins, le risque est toujours là.
Je n'avais jamais pris cette route, d'habitude je traverse les plateau plus au sud et en partie par les pistes. Mais aujourd'hui j'ai 600 km à avaler et Osmand me prédit 10h de route, je n'ai donc pas trop à trainer en route.
Plus je roule en Bosnie et plus j'aime ce pays.
Le plateau se termine et je suis des gorges, une rivière vert opale serpentant entre les falaises. Etrange aménagement des berges entre industrie et tourisme, quelques baraques au bord de l'eau.
Arrive la frontière bosniaque. Je remonte les quelques voitures de la file. A mon tour, je montre mon passeport et ma carte grise. Simple formalité. Arrive le poste Serbe. Simple formalité aussi.
Me voici pour la première fois de ma vie en Serbie. Il ne doit rester que le Kosovo en Europe où je n'ai jamais été. Je repars et une fois encore, une file de camion de plusieurs kilomètres attend pour entrer en Bosnie. Cela aussi est récurent à chaque frontière. Vive Schengen et l'Union Européenne !
Dès les premières minutes je sens l'excitation des voyages, la vraie, celle de la découverte de l'inconnu. C'est ça mon carburant, ce qui me fait aller toujours plus loin. Ces derniers temps j'étais plus ou moins frustré de tourner dans des coins que je connaissais. Là je suis en terre inconnue et j'adore cela.
Ma première impression est très positive. Le pays ressemble beaucoup à la Bosnie avec une atmosphère similaire, mais différente sans que je ne sache trop pourquoi. Peut-être les églises orthodoxes à la place des mosquées ? Le pays semble pauvre. Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à un pays plus riche, comme le joyaux des Balkans. Et bien non. J'y croise des voiture du siècle dernier, des Zastava et Lada comme lorsque je suis allé pour la première fois en Europe de l'est avant que le mur ne tombe.
Les routes sont bien défoncée mais sans nid de poule. Découvrir un nouveau pays c'est aussi découvrir une nouvelle façon de rouler. La conduite ici est plus agressive qu'ailleurs dans les Balkans. Il va falloir que je redouble de prudence notamment parce que les vieilles voitures se trainent lamentablement et que le reste du monde cherche à doubler même si la visibilité est limité.
Pas de radars ici, mais une voiture de police dans presque tous les villages. Ils me saluent au passage.
Tout en roulant, je me faisait la réflexion que pour le français moyen que je suis, je ne vois pas de réelles différences entre Serbie et Bosnie, en tout cas qui justifie de s'être entretués comme ils l'ont fait dans les années 90 et qu'ils semble prêt à remettre cela.
L'heure de la pause déjeuner et de la traditionnelle sieste qui va immanquablement après. Il fait très chaud, la température oscille autour de 25°C. J'ai tombé la polaire et même mis les gants d'été. L'amplitude thermique est forte aujourd'hui m'obligeant à m'arrêter pour adapter mon équipement.
Je reprends la route et prend une portion d'autoroute flambant neuve et quasi déserte. C'est une constance dans les Balkans, construire des autoroutes à tour de bras. Cela pousse comme des champignons. Je les comprends, car quand on voit l'état du réseau routier secondaire, tenir une moyenne horaire respectable en moto demande déjà de bien rouler, alors en voiture et pire en camion, impossible.
D'habitude, sur ce genre d'ouvrage, je vois les panneaux de financement européens. Mais quelle ne fut pas ma surprise ici de voir les inscriptions "chineese construction" un peu partout.
La Serbie donne l'impression d'être très peuplée. Je roule de villes en villages sans vraiment de pause entre. L'habitat oscille entre de petites maisons s'étendant à perte de vue et des grands immeubles de style soviétique.
Les kilomètres défilent et pourtant je n'ai pas l'impression d'avancer. Osmand m'indique toujours un temps de trajet très important. Je suis dubitatif …
La frontière Bulgare se profile à l'horizon. Là aussi une formalité. A la vue de mon passeport, la douanière bulgare, jeune femme tout sourire, m'accueille avec un français impeccable.
De retour en Bulgarie, enfin les premiers kilomètres d'off road ! OK, point de belles pistes, juste une autoroute en construction qui n'en finit plus. Le soleil décline, il me reste une cinquantaine de kilomètre, je roule comme tout le temps entre 80 et 100 km/h et Osmand me prédit 2h30 avant d'arriver. Je n'y comprends plus rien. J'augmente le rythme et arrive à Sofia à la nuit tombée. Je tourne un peu, teste trois hôtels avant de trouver le bon. Je décharge la moto dans le parking et là, tout d'un coup, je réalise que l'on a gagné une heure. Mon téléphone et ma tablette pour la navigation s'était mis à jour, pas l'horloge de la moto. D'où cette impression de décalage spatio-temporel que je ne comprenais pas ! Et le pire dans l'histoire, c'est que ce n'est pas la première fois que cela m'arrive …
Pour la suite, même rituel. Douche et virée nocturne down town pour diner. Nouveauté du jour, sur la table de nuit de l'hôtel, le nouveau testament en français, allemand et anglais.
Pour les photos, ce sera pour plus tard. Pour le moment, ce sont des étapes de liaison et je roule toute la journée et extraire des photos des caméras est chronophage. Pour l'instant, j'ai juste envie de profiter de on voyage. Je vous partage donc mes notes de voyages à l'état brut sans filtres.
_________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Sam 9 Avr 2022 - 9:11 | |
| Bonne balade à toi |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 2:32 | |
| Depuis un certain temps, je suis en contact avec Pavlin voyageur et Youtubeur de la chaine motorcycle adventure. Nous avions des projets de voyage similaires, rejoindre Magadan. Je lui avais proposé de tester la PR7 si cela l'intéressait pour compléter la collection d'essai d'adventure bike de sa chaine. Rendez-vous pris pour demain dimanche. 500 km et une journée complète pour traverser la Bulgarie et aller me poser à Varna, sur les berges de la mer noire, cela laisse le temps de musarder. Petit déjeuner à l'hôtel. Le buffet regorge de pâtisseries inconnues. Si je suis curieux de beaucoup de choses, l'aventure culinaire n'est vraiment pas ma priorité, mon objectif premier étant de préserver ma flore intestinale. Je sais, je suis en Bulgarie et je ne crains rien à ce niveau-là, mais les vieux réflexes ont la vie dure. Néanmoins, je me laisse tenter. Connaissant une pâtissière adorant mettre les mains dans la pâte, peut être pourrais-je lui rapporter quelques idées de gâteaux surtout qu'ils ont l'ai appétissants. Certains semblent très classiques mais d'autres ressembles plus aux pâtisseries orientales. Normal, Istanbul n'est qu'à quelques encablures. Bien mal m'en a pris, certaines, une fois en bouche, dégorgent de beure ou d'huile, bref, un truc gras pas très gouteux. D'autres sont plutôt fades, bref, pas de quoi transporter mes papilles gustatives au Nirvana. Je me rabat donc sur les valeurs sures, omelette, bacon, œuf dur et charcuterie. Une fois ce repas englouti, je prends plaisir comme à chaque fois à charger ma moto. Contact, laisser la mécanique chauffer pendant que je m'équipe et en route. La sortie de Sofia se fait sans encombre. Premier plein de la journée. J'en profite pour graisser ma chaine qui commencer à craquer un peu hier. Je vérifie mon niveau d'huile et me voilà prêt. J'ai pris cette habitude de vérifier mon niveau d'huile et de graisser ma chaine au premier plein de la journée. La moto est chaude et le terrain plat et stable, ce qui n'est pas forcément le cas lorsque je bivouaque. Je quitte l'agglomération bien concentré sur la conduite et la navigation. Rapidement l'horizon se dégage. Aujourd'hui la météo s'annonce estivale. 15°C dès le matin et ils prévoient jusqu'à 25°C. Je pars donc en teeshirt, enfin, sous la veste de moto, et avec les gants d'été. Osmand prévoit plus de 8h de route, c'est qu'aujourd'hui pas d'autoroutes au programme. Alors je ne traine pas. Il fait beau, la route est belle même si le paysage, lui, n'a rien d'extraordinaire. Cela fait plusieurs fois que je viens en Bulgarie, mais toujours en été. Aussi, j'en profite pour admirer les sommets enneigés. Sur la route et dans les villages, quelques radars et pas mal de voiture de police qui jamais ne m'auront inquiété. Rapidement la route se dégrade. Si cela dure longtemps, Osmand aura certainement sous-estimé le temps de parcours ! Dans ces conditions-là, la PR7 est royale. Les suspensions absorbent tout et elle est suffisamment agile pour se jouer de la grande majorité des pièges. Enfin, la route s'améliore, mais la circulation devient vite infernale avec des camions à n'en plus finir. Pourtant, je suis sur l'ancienne route qui serpente autour de l'autoroute toute neuve. Une question de coût certainement … Avancer même en moto devient compliqué. La route est sinueuse, sans visibilité et trop étroite pour passer à trois de front. Fossé d'un côté et rambarde de l'autre, aucune échappatoire possible. La prudence est de mise et je ne double que si j'estime la marge de sécurité suffisante. Evidemment, la moyenne horaire chute drastiquement. D'autant plus, que virage ou pas, les camions cherchent avant tout à éviter les trous et affaissement de la chaussée. Aussi, la probabilité de se trouver nez à nez avec un poids lourd à la sortie d'un virage est non négligeable. Il est urgent de ne pas s'enflammer ! Heureusement, la route fini par se dégager. Je traverse quelques villes où l'on retrouve les mêmes enseignes que chez nous. Les villes des anciens pays de l'Europe de l'Est dégagent une atmosphère étrange. Mélange de bâtiments hors d'âge et sans âme de l'ère soviétique et de constructions ultramodernes. Un arrêt casse-croute plus tard … Et une pause sieste … Me voilà arrivé à Varna sur la mer noire. Le soleil se couche et il est temps de chercher où dîner. Mon hôtel étant en bord de mer, c'est sur le port que je trouverais mon bonheur. Une journée de voyage somme toute très banale, rien de transcendant à rapporter, mais toujours autant de plaisir à rouler. Le quotidien des journées de liaison. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 2:47 | |
| Aujourd'hui j'ai rendez-vous avec Pavlin. Il vient me chercher à Varna pour ensuite m'emmener à son garage studio. On a discuté moto évidement et surtout voyage. Ensuite il a tourné des plans avant d'aller essayer la PR7. De retour, de nouveau tournage. Expérience inédite pour moi, tenir la caméra. Malgré mon inexpérience, il reste très calme et m'explique comment faire pour varier les plans et ne pas rester statique. On recommence plusieurs fois. En vrai pro, il vérifie chaque scène filmée et recommence quand il n'est pas satisfait. Ensuite, il m'interview devant la caméra. Et là, gros stress ! Moi pourtant si bavard et si à l'aise en public je me retrouve comme un empoté à bafouiller et ne plus trouver mes mots ! Un calvaire ! N'est pas youtuber qui veut ! Il est 13h. Tout est dans la boite comme il dit. Je pensais qu'on allait en rester là, mais non. Il m'invite déjeuner et on discute de tout et de rien, de nos vie en dehors des voyages. Sa chaine est un fantastique outil pour voyager. Il a des contacts dans le monde entier et me partage sans hésiter ceux qui pourraient m'être nécessaires pour mon voyage. Après cela, nous repartons rouler à la découverte de sa région. Nous aurons fait au final 150 km ensemble. Il aurait pu se contenter d'enregistrer ce dont il avait besoin pour sa chaine, mais non. Un grand merci à toi Pavlin. J'adorais déjà le personnage au travers de ses vidéos, mais l'homme que j'ai rencontré est bien au-delà malgré ses 120 000 abonnés et plus de 800 vidéos publié. Bien loin de la mentalité de certains sur Youtube aujourd'hui … Nous nous séparons vers 18h. Je pars alors marcher dans le parc en bord de mer. Où l'on trouve un musée dédié à le seconde guerre mondiale. Ainsi que les traditionnels jeux pour enfants et bar de plage. Je m'installerai là pour avancer un peu sur mon projet à venir … mais c'est une autre histoire ... _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | Taboo63 Pilier du forum
MOTOS : KTM 690. Messages : 613 Date d'inscription : 16/09/2019 Age : 63 Ville ou région : Auvergne
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 6:45 | |
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| | | Arakao Membre Actif
MOTOS : KTM 690 R 09 Messages : 99 Date d'inscription : 08/04/2022 Age : 66 Ville ou région : Jura suisse
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 14:14 | |
| Hello Xantios, Je suis ton périple avec intérêt... Quel type de pneus sur ta machine pour ce voyage ? Merci |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 20:14 | |
| - Arakao a écrit:
- Hello Xantios,
Je suis ton périple avec intérêt... Quel type de pneus sur ta machine pour ce voyage ? Merci Pour l'instant, Mitas E07. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | thierysp Membre Super VIP
MOTOS : 650 dr se sp46 600 transalp 250 yam wrr Pneu AV/AR : av mt21 ar ac10 K60 av ar mt21 av ar Messages : 1160 Date d'inscription : 04/02/2017 Age : 61 Ville ou région : Banlieue de lyon
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 20:38 | |
| Le musée Archéologique est sympa à Varna à visité. Plus bas la ville de Sozopol aussi. |
| | | ticube Pilier du forum
MOTOS : 790ADV // Pan European//DucatiSS950s Pneu AV/AR : Mitas E10-E07 // michelin PR Messages : 541 Date d'inscription : 18/09/2014 Age : 46 Ville ou région : Huriel,Auvergne.
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Avr 2022 - 21:03 | |
| Ah cool c'est donc ta moto que Pavlin a posté sur YT ! Je viens de voir sa dernière vidéo sur le montage de son garage-studio. Partir en voyage pour un très long périple j'en rêve bien souvent ... Te souhaitant une bonne suite à ton voyage |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 7:51 | |
| - ticube a écrit:
- Ah cool c'est donc ta moto que Pavlin a posté sur YT !
Je viens de voir sa dernière vidéo sur le montage de son garage-studio.
Partir en voyage pour un très long périple j'en rêve bien souvent ...
Te souhaitant une bonne suite à ton voyage Yes ! _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 7:52 | |
| Après une journée off, je reprends avec grand plaisir la route en début d'après-midi. La traversée de la Bulgarie se fait sans encombre par les petites routes. Rien d'extraordinaire en soit, juste une étape de liaison comme tant d'autres. Je me focalise alors sur la route et la circulation toujours très dense. En d'autres occasions je devrais trouver cette journée particulièrement ennuyeuse, mais non. Une étrange impression s'installe progressivement. Je suis en route pour l'Iran, contrée mythique et historiquement très riche et qui plus est, qui m'est complètement inconnue. Alors peu importe la route, je suis aux anges. Arrive la frontière. Côté Bulgare, juste une formalité. Côté turc, très facile aussi, beaucoup plus que cet été, mais évidemment, il y a beaucoup moins de monde. L'an dernier, les douaniers nous avaient demandé quels appareils électroniques nous avions, ce coup-ci, ils voulaient savoir si j'avais de l'alcool. Malheureusement pour eux, le calva offert par Sandrine et la Mirabelle de Jean ont été partagé avec les amis rencontrés en route et ma fiole est désespérément vide. Une fois en Turquie, et l'interminable file de camion attendant de passer en Europe remontée, je me retrouve instantanément dans l'ambiance du pays dans lequel j'étais il y a quelques mois de cela. Comme toujours dans un nouveau pays, mes premières préoccupations sont de trouver du cash et une carte SIM locale. Les deux sont relativement vite expédiés mais la journée touche à sa fin. Je décide alors de poursuivre jusqu'à Edirne où je pose mes sacoches dans un hôtel. Ici c'est Ramadan, mais tout semble fonctionner normalement. Je verrais bien demain midi comment cela se passe. L'appel à la prière annonçant la fin du jeune retentit au moment où je sors de ma douche. Il est temps d'aller diner. Je demande au patron de l'hôtel où je peux trouver un restaurant et il m'invite à partager son repas. Nous serons trois à table, accompagné d'un ouvrier qui faisait tantôt quelques travaux de bricolage. Le repas commence par une prière, enfin, pour eux. La conversation est difficile malgré le traducteur du téléphone. Les questions sont toujours les mêmes, d'où je viens et où je vais. Dans beaucoup de pays, la notion de voyage pour le plaisir est difficile à comprendre, mais quand en plus je leur annonce que je ne sais pas exactement où je vais, je passe pour un extraterrestre vu leur air incrédule. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 7:58 | |
| Une fois de plus, je pars tard. J'avais pas mal de choses à régler pour la suite de mon voyage. Ce voyage est vraiment unique. Une sorte de retour au source avec une moto basique, du temps devant moi comme au bon vieux temps pourrais-je dire d'un ton nostalgique, mais en même temps c'est la première fois de ma vie où je pars sans avoir de destination prévue ! Un comble. C'est donc aussi la première fois que je passe autant de temps sur ma Surface et mon téléphone à explorer les forums de voyageurs, à discuter avec les gens à la recherche d'informations tout en continuant à avancer. Je n'ai jamais été un très grand planificateur de voyage, impossible pour moi de préparer mes traces à l'avance, mais quand même, un minimum comme prévoir les grandes lignes que je peaufine au fur et à mesure de mon avancée. Aujourd'hui, rien de cela. J'ai juste un Carnet de Passage en Douane et un visa iranien en poche. Mais voyager c'est aussi cela, sortir de sa zone de confort, et pour le coup, je suis servi ! Beaucoup de personnes s'interrogent sur le fait que voyager seul doit être ennuyeux. Difficile à imagine mais je n'ai pas une minute de libre. Si j'osais, je dirais qu'il me faudrait bien des vacances au retour pour me reposer un peu ! Mais la réalité est là, mes journées ne sont pas assez longues, surtout que pour la première fois, aussi, j'essaie de partager mon aventure presque en temps réel. J'entends une petite voix me susurrer à l'oreille que je n'ai qu'à passer moins de temps sur la moto et que si les journées étaient plus longues, de toute façon, j'avalerai plus de kilomètres pour au final, toujours le même résultat. Certes … Je viens d'éteindre ma Surface. La journée s'annonce radieuse, les nouvelles sont plutôt bonnes. L'option du Pakistan et de l'Inde commence à prendre forme et c'est une super nouvelle même si rien n'est encore bouclé. La magie du voyage. Alors que j'avais dû abandonner l'idée des Stans, de la Mongolie et de Magadan la mort dans l'âme, je reprends espoir. Rester optimiste, ouvert d'esprit, explorer différentes situations et, surtout, voir constamment le bon côté des choses, voilà ma philosophie de vie. Et quoi qu'il arrive, les choses finissent par arriver quand elles doivent se produire. Le Pakistan et l'Inde, des destinations de rêves très tôt abandonnées car jugée trop éloignées et infaisables pour moi. La vie est ainsi faite, pleine de surprise. Tout gamin, mon rêve absolu était d'être explorateur tel Rene Caillé et John Livingston pour avoir la chance de m'émerveiller devant quelque chose de réellement inconnu. Alors certes, j'ai de vagues idées sur ces deux pays comme tout un chacun, mais sans plus. C'est au final une chance inouïe qui se présente. Enfin, rien n'est encore fait. Je garde néanmoins espoir. Les principales interrogations des gens voulant voyager concernent la moto, son équipement et tout le matériel et accessoires. Alors que, au final, dans un voyage au long cours, l'essentiel des tracasseries sont administratives, entre les permis, papiers, visas, autorisations diverses et variées, c'est à n'en plus finir ! Petite confidence, j'ai horreur de cela. Heureusement, la communauté des voyageurs est toujours excessivement solidaire, notamment celle du HU. J'en profite ici pour remercier encore tous les amis dont une grande majorité rencontrée au meeting Horizon Unlimeted à Lupiac sans qui ce voyage ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Il serait certes différent, ni mieux ni moins bien, mais différents. Je trouverais injuste de m'attribuer le mérite des autres, alors merci à vous toutes et tous. Mais trêve de bavardages, c'est le cœur léger que je reprends la route. Ce jour est aussi d'importance car je vais laisser derrière moi l'Europe pour rejoindre l'Asie. D'habitude, je passais par Istanbul, mais là, je décide de prendre le tout nouveau pont suspendu sur le Bosphore, le plus long du monde et à peine inauguré. D'ailleurs il est toujours en travaux. Je ne suis pas déçu, il est vraiment impressionnant renvoyant le viaduc de Millau au stade d'œuvre lilliputienne. Je quitte enfin la quatre voies et m'engage dans les petites routes viroleuses à souhait et au bitume fortement dégradé. Les paysages sont sans intérêts, enfin, de la campagne comme l'on en trouve partout en Europe, mais le plaisir du jour est ailleurs, dans ce moment moto de communion avec ma moto à enchainer virage après virage sur un rythme soutenu mais toujours prudent. C'est que je suis en voyage et je ne sais toujours pas où je pourrais monter un train de pneus neuf. Cette moto est juste épatante, ce jouant avec un extrême facilité des pièges de la route tout en étant suffisamment puissante pour distiller un réel plaisir de conduite. Une excellente journée de moto. Il fait beau, ni trop chaud n trop froid, le jour touche à sa fin mais je ne suis toujours pas rassasié. Je voudrais continuer à rouler jusqu'à l'épuisement total, mais ce serait pure folie. Avec la nuit tombante, malgré mes nouveaux phares à l'éclairage parfait, les pièges de la route deviennent de plus en plus dangereux. La raison l'emporte et je me pose à Balikesir pour la nuit. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | La Yourte Membre Actif
MOTOS : Triumph 1200 Trophy SE beta 390 racing Aprilia 660 Tuareg Suzuki 650 Freewind Pneu AV/AR : Mitas e07 Messages : 57 Date d'inscription : 28/02/2021 Age : 60 Ville ou région : Languedoc
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 8:12 | |
| Salut David. Merci pour le partage. Bonne route à toi, et plein de belles aventures. jf |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 12:14 | |
| Bonne route et gaffe David ... ride on " moto basique" tu rigoles la , a mille lieux de nos XT/DR/XLS... et tant mieux pur toi . |
| | | EDN Membre Super VIP
MOTOS : 400 XR - 1000 CRF - 125 XL - 501 FE Messages : 1730 Date d'inscription : 30/10/2015 Age : 61 Ville ou région : PUJAUDRAN
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 15 Avr 2022 - 21:04 | |
| _________________ Eric 2 XR au Maroc Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018 |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 19 Avr 2022 - 22:29 | |
| Une fois le petit déjeuner englouti, il est 10h passé quand je reprends la route direction Catalhoyuk pour visiter le site archéologique. L'entrée est gratuite et le responsable des lieux, parlant très bien anglais, me présente le site et les précautions d'usage. Je vais d'abord regarder l'exposition présentant le chantier de fouille et les principales découvertes. Ce village est un des plus ancien découvert à ce jour. Il date du Néolithique et sa particularité est qu'il ne possède pas de rues. Les maisons sont toutes collées les unes aux autres et l'on se déplace en marchant sur les toits. On entre dans les bâtisses par une trappe sur le toit et on descend à l'intérieur par une échelle. Ensuite je vais découvrir les reconstructions des habitations. Pour l'époque, entre - 8000 et -5000 ans avant notre ère, je trouve cela plutôt tout confort. Sous l'ouverture d'entrée se trouve le four à pain et, sous le sol de la pièce principale, parfois les corps des ancêtres défunts. La visite du site de fouille comme souvent est bien moins impressionnante et il faut une bonne dose d'imagination pour imaginer la ville telle qu'elle pouvait être à l'époque. C'est tout l'intérêt du travail des archéologues et notamment, de l'archéologie expérimentale. Je reprends la route, il est déjà presque midi et j'avais prévu de faire environ 500 km. Pour gagner un peu de temps je prends la 4 voies un bon moment. Les paysages commencent à changer, la pleine disparait peu à peu et les premiers contreforts rocheux apparaissent, avec, sur les sommets, de la neige. Le jour commence à décliner et je dois me faire une raison, je n'arriverais pas à boucler l'étape prévue sauf à arriver à une heure déraisonnable. Je repère sur Osmand quelques hôtels à quelques dizaines de kilomètre. Ce sera parfait. Le soir tombe de plus en plus et je n'arrête pas de prendre de l'altitude. J'arrive à 2000 m et évidemment, la température chute d'autant. 1,5°C affiché à al moto. Je commence à ressentir le froid me pénétrer mais je ne suis plus très loin, alors je ne vais pas m'arrêter pour m'équiper. Je monte les poignées chauffantes, serre les fesses et tiens le rythme. Arrivé sur place, je découvre que c'est une station de ski … sous la neige … mais déserte. Les hôtels sont fermés. Poisse. Seule solution, sauf bivouaquer en construisant un igloo, pousser jusqu'à Kayseri. Encore quarante kilomètres. Je vais redescende dans la vallée, alors je me concentre sur la conduite pour oublier la morsure du froid. C'est vers 20h30 que j'arriverai en ville où je trouverai un hôtel sympa. Je n'ai toujours pas bivouaquer. Les nuits sont fraiches et à chaque fois je me dis que si je ne bivouaque pas je partirais plus tôt, mais c'est peine perdue. Je n'arrive pas à décoller tôt. Je me console en me disant qu'avec la dévaluation de la livre turque, la nuit coûte entre 9 et 12 € et un repas entre 2 et 3 €. Seul l'essence a augmenté par rapport à cet été, environ 1,5€ le litre. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
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| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 19 Avr 2022 - 22:34 | |
| Une fois de plus, départ tardif, vers 10h. Maintenant que je suis arrivé sur les hauts plateaux, j'ai décidé de laisser tomber au maximum la route principale pour serpenter autour par les routes secondaires et les pistes. Et les premières pistes arrivent. Je ne suis pas déçu ! La traversée des villes est vite remplacée par celle des villages. Je trouve la moto plutôt instable. Evidemment, je suis toujours en pression route, 2,7 et 2,4. Je m'arrête, dégonfle à 1,7 1,8 et me voilà reparti. Je retrouve avec plaisir ma moto agile et joueuse et prend un vrai plaisir à rouler dans ces paysages que j'affectionne tant. J'enchaine petites routes et pistes. Et les premiers contreforts montagneux arrivent avec leur lots de virages et de surprises. Le jour commence à décliner apportant avec lui son lot de couleurs pastels et c'est une fois de plus que j'arriverais à la nuit tombée. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
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| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 19 Avr 2022 - 22:35 | |
| Devinez quoi ? Je suis encore parti sur le coup des 10h. Premier objectif du jour, Nemrut Dagi. La dernière fois où j'y suis passé, c'était il y a une trentaine d'années. Cet été, avec mon ami Arnaud, nous sommes passé trop au sud pour nous y arrêter. Une fois sorti de la ville, je récupère vite fait bien fait les petites routes et je profite du paysage. La monté au site est aujourd'hui entièrement stabilisée avec des pavées autobloquants. Ceci dit, la Turquie doit être un des pays au monde qui utilise le plus de ces pavés ! Une fois arrivé au premier parking, il faut aller acheter son billet à la cafétéria. Ensuite, je reprends la moto jusqu'au second parking. Là le gardien a été adorable. Il m'a proposé de laisser mon casque et mes affaires de moto dans sa cabane. Je peux donc attaquer les 200 de dénivelé léger. Le chemin commence par un interminable escalier qui me fait penser à la monté de la citadelle de Kotor. Vers la fin, les marches laissent la place à un sentier caillouteux et un peu de neige. Nous sommes quand même à environ 2200 m. Le site est au sommet de la montagne et est composé de quatre terrasses aux quatre coins cardinaux. Pour passer de l'une à l'autre, il faut suivre un petit sentier partiellement recouvert de neige à cette saison. C'est là que j'apprécie d'voir des bottes aventures et non d'enduro. Ce genre de ballade tournerai vite au calvaire. Le site domine réellement toute la région. La terrasse nord est la moins impressionnante, les statues sont de taille plus petite mais ce sont les mieux conservées. On peut facilement apprécier la finesse de la sculpture. La face Est est la plus connue, celle de tous les reportages. Les statues, moins bien conservées, sont gigantesques et la taille des blocs de pierre les constituant sont à l'avenant. Si la première fois que j'étais venu j'avais surtout été captivé par l'architecture du lieu, aujourd'hui il n'en est rien. C'est le calme et le silence qui donne une impression d'intemporalité. J'aurais juste envie de l'assoir ou de m'allonger et de me laisser à méditer. Je comprends aisément que quelques personnes mégalos ont sacrifiée la vie de millier de personnes certainement pour organiser leur culte et leurs tombeaux ici. Mais l'heure tourne et il me faut reprendre la route. Je resterais sur les pistes et petites routes jusqu'à ce que le jour ne décline. Parfois, le passage est délicat, mieux vaut éviter le faux pas ! Il est déjà 19h et il me reste encore pas mal de kilomètres pour arriver à Van. Rouler de nuit sur les petites routes et pistes est trop dangereux pour moi. Je récupère la 4 voies pour arriver vers 21h30 à Van. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
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| Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 19 Avr 2022 - 22:36 | |
| Aujourd'hui je suis à Van, à l'Est de la Turquie. C'est la quatrième fois que je traverse le pays, j'ai fait les trois routes, nord, centre et sud. Sans conteste, la pire est celle du nord, paysages sans beaucoup d'intérêts et route ennuyeuse. La plus rapide celle du centre, de la 4 voies presque tout le temps, mais la plus belle, la plus typique est sans hésiter celle du sud.
Par rapport à cet été, je ne suis resté que dans les grandes villes, Même à l'est, l'ambiance y est plus européenne. Il faut vraiment en sortir et oser aller dans les villages pour découvrir un autre visage de la Turquie. J'ai mon test PCR en poche, j'ai vidangé la PR7 et me voici près pour la suite du voyage et le début de l'inconnu, de l'aventure.
Demain je prends la route pour l'Iran ! _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | xantios Membre Super VIP
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| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 1:18 | |
| Salut, Je poste depuis mon téléphone, alors il est plus simple de mettre les photos à la fin plutôt qu'inserréesdans le texte. J'ai rendez-vous à la frontière turco iranienne de Barzagan vers 9h avec le collaborateur d'Hossein, agent touristique iranien qui m'a fourni la lettre d'invitation pour l'obtention du visa. Il y a environ 200 km depuis Van et 1h30 de décalage horaire. Aussi je prévois de mettre les voiles vers 4h du matin. Je règle l'hôtel le soir et m'assure qu'il y aura bien quelqu'un à la réception à cette heure matinale. Le lendemain matin, petit miracle, ayant préparé mes bagages la veille et sans petit déjeuner vu l'heure précoce, en 30 minutes je suis opérationnel ! Je descends mes bagages pour charger la moto et … porte close sans personne à la réception. Damned ! La journée commence bien et promet d'être longue … J'appelle, pas trop fort non plus, il y a des client qui dorment. Rien. Je ne peux rester là à rien faire. Je vois le téléphone de bureau avec les touches de numéros pré enregistré. Je décroche, appuie sur la première et tombe sur une voix féminine, encore endormie. Bride de conversation en anglais et là elle m'annonce que ce n'est pas le numéro de la réception mais celui d'une chambre … oups … je n'ai certainement pas gagné une admiratrice ! Proche de céder au désespoir, j'entends une porte s'ouvrir et un jeune homme, la tête enfarinée et les neurones pas encore connectés, fait son apparition. Sauvé, je suis sauvé ! Je ne comprends rien à ce qu'il me baragouine mais peu importe, il a la clé de la porte ! Je charge ma moto fissa, m'équipe, rend la clé de la chambre et prends la route. Descendants des perses, me voici, j'arrive ! Température douce, route déserte, c'est plein d'espoir que je roule vers ce pays tant de fois rêvé et totalement inconnu. Première ville traversé et immédiatement je suis surpris par l'aspect désertique des rues, contrastant totalement avec l'effervescence habituelle en journée. Petit à petit l'altitude augmente et les paysages commencent à changer, devenant plus montagneux et désertiques. La neige fait son apparition sur les bas-côté ainsi que la présence de véhicules militaires. Je monte à 2200 et la température chute rapidement renforçant cette étrange impression de no mans land du bout du monde. Arrêt à la dernière station-service pour faire le plein et acheter de quoi prendre un petit déjeuner et, aussi, pour avoir de quoi grignoter si l'attente à la frontière devait s'éterniser. Une interminable file de camions stationnés me fait dire que la frontière n'est plus très loin ! Il est encore tôt mais il y a déjà foule. Rien à voir avec la frontière européenne avec ses files de voitures essentiellement de turcs exilés en Europe ou allant en Bulgarie faire leurs provisions depuis la crise financière en Turquie. Ici, une foule de personnes à pieds, familles ou jeunes hommes seuls, tous trainant des bagages improbables. Le fonctionnement aussi est différent. Je dois laisser la moto et aller d'abord dans un bâtiment pour le contrôle des passeports. Des grilles métalliques rouges de plus de 2m de haut ne laissant le passage que d'une seule personne, et encore, pas trop grosse, canalisent la file d'attente. Ambiance. Arrive mon tour. Le policier ne parle pas anglais m'ai j'avais décrypté au préalable le mode d'emplois. Donner son passeport et fixer la caméra. Je m'exécute. Il me baragouine un truc incompréhensible. Je lui demande s'il parle anglais. Il prend alors son téléphone cherche son traducteur, tape quelques mots et me tends l'écran. "Parlez-vous turc ou iranien ? " Je m'abstiens de lui demander si c'était une blague. Je prends mon téléphone et lui répond que non, seulement anglais et français. Il reprends son traducteur et me demande mon visa iranien et mon test PCR. Je suis un peu étonné sur le moment puisque je suis à la frontière turque et que l'on m'a juste demandé mon attestation de vaccination pour entrer. Je lui montre donc mon pass vaccinal. Mais non, il veut absolument un test PCR. Heureusement, aux passages de frontières potentiellement délicats, je prends avec moi un petit sac à dos avec tous mes documents, mon ordi, des photocopies de toutes mes pièces d'identité et des photos. On ne sait jamais de quoi l'on aura besoin sur le moment. Je lui montre donc le tets PCR fait la veille à Van ainsi que mon e-visa iranien. Je suppose qu'il s'assure que je pourrais entrer en Iran pour ne pas me revoir entrer en Turquie d'ici une heure ou deux si je devais être refoulé ! Une fois passé, je récupère ma moto, vais à un autre bâtiment pour le contrôle douanier. Là il vérifie mon passeport une fois de plus et la carte grise de la moto, des fois que j'aurais quelques contraventions impayées. Il tapote sur son clavier, prend son téléphone, échange avec son interlocuteur quand j'entends le mot "moto". Poisse, qu'est-ce qu'il se passe encore ? Dans ces situations-là, je ne peux m'empêcher de penser aux réfugiés arrivant aux portes de l'Europe que l'on balade de services en camps d'hébergement ou je ne sais quoi sans rien comprendre de ce qui les attends. Eux jouent leur survie, voir leur vie, parfois avec toute leur famille. Européen blanc et mâle en voyage purement touristique, je trouve déjà très stressant l'arbitraire de ces situations, alors je n'ose pas imaginer ce qu'ils doivent endurer. Il raccroche, me tends mes papiers tout en me disant quelque chose de toujours aussi incompréhensible. Je prends mon air incrédule pour lui montrer que je n'ai rien compris. Il me montre du doigt la grille et appuie sur un bouton, déclenchant l'ouverture de la barrière. Je suis enfin autoriser à sortir de Turquie. Sauf que je ne peux toujours pas entrer en Iran. Il y a une double grille métallique, une pour la Turquie, noire, et l'autre, blanche, pour l'Iran. J'attends donc qu'elle s'ouvre. J'en profite pour grignoter un peu histoire de passer le temps. Enfin, le passage s'ouvre. Je monte sur ma moto, démarre et avance doucement jusqu'à ce que je vois un homme en uniforme me faire signe de m'arrêter. Il me salut en anglais et je lui retourne la politesse. Il me demande d'où je viens, où je vais et veux voir mon test PCR. Une fois rassuré sur ma non contagion, il me fait ouvrir mon top case. N'y trouvant rien d'intéressant il me signe d'avancer non sans me gratifier d'un grand sourire accompagné d'un "Welcome to Iran". Cela semble plutôt de bon augure. Arrive alors un autre officié accompagné d'un civil qui tapent la causette tout en avançant vers moi. C'est le collaborateur d'Hossein (dont je ne comprends pas le prénom et que j'appellerai donc mon pote) qui semble être copain comme cochon avec le policier. Il me demande mon passeport, mon visa et mon carnet de passage en douane. Ils partent tous les deux. Quelques minutes plus tard, mon pote reviens et m'explique dans un anglais très basique qu'il y a un problème avec mon visa. Ne comprenant pas le pourquoi du comment, j'appelle Hossein, à l'anglais impeccable, qui m'explique. Le douanier refuse l'impression papier de mon e-visa sous prétexte que ce n'est pas un document officiel. Je lui explique que depuis peu, l'ambassade d'Iran à Paris ne délivre plus de visas papier mais uniquement un e-visa que j'ai reçu par mail. S'en suit alors une histoire rocambolesque. Heureusement, mon pote est là pour traduire et discute de façon parfois véhémente avec le douanier. Là encore, le sentiment d'impuissance est total. Je sens la situation déraper, mon pote appelle Hossein, la discussion semble tendue. Il me passe ensuite le téléphone. Hossein m'explique que la situation est bloquée. Le douanier ne veut pas me laisser entrer mais qu'il faut attendre encore. Que faire d'autre ? Je lui fait donc confiance, il connait bien mieux que moi les coutumes locales. Quelques minutes plus tard, le douanier me demande lui transférer le message via Bluetooth sur son propre smartphone et va le faire imprimer. Il revient donc avec le même papier que celui que je lui ai donné, sauf que le mien est en couleur et que le sien, gris délavé comme sorti d'une imprimante dont le tonner antédiluvien peine à retranscrire le document et qui, par conséquent, est à peine lisible. Ainsi va la vie. Je me croyais sorti d'affaire quand mon pote me demande d'aller l'attendre près de la moto. Me voilà indésirable maintenant ! De longues minutes d'angoisse se passent avant qu'il ne revienne, mon visa tamponné. Le reste des formalités pour le carnet de passage en douane se fait sans soucis. J'apprendrais plus tard par Hossein qu'il aura laissé 50$ au douanier et que les passages de frontières, même pour lui qui connait tout le monde ici, restent une loterie. Les aléas des voyages. Mais l'essentiel est ailleurs, je suis en Iran ! Première préoccupation, trouver du cash. Les changeurs à la frontière étant essentiellement des arnaqueurs, j'en aurais la confirmation plus tard, je trouve un bureau de change. Je voudrais convertir en Rials 500€ mais cela fait trop, il m'en prend 100. Et voici que pour la première fois de ma vie je suis millionnaire, un peu plus de 30 millions en liasse de billets de 100 000 sont devant moi ! Merci Klim d'avoir prévu de nombreuses et grandes poches à la veste moto pour pouvoir y fourrer tous mes billets ! J'ai le plein de la moto, du liquide, tous mes papiers sont en règle …à l'instant, je suis le plus heureux des hommes : l'Iran et toutes ses merveille s'ouvre enfin à moi. Première et c'est parti et arrivent les premiers tours de roue en Iran. Comme toujours dans un nouveau pays, je cherche à décrypter la conduite. Mais rapidement, je me retrouve sur la route avec peu de circulation à profiter du paysage et du bonheur d'être ici. Pour tout dire, je ne réalise pas encore. Je roule vers Ourmia pour rencontrer Hossein. Je m'arrête faire le plein. La première fois est toujours délicat. Il n'y a pas de code couleur ni d'indice d'octane. Juste une pompe. J'utilise mon traducteur pour être sûr. Le mot magique semble être benzine. Je préfère sentir quand même avant. Se retrouver avec du gasoil dans le réservoir est arrivé à bien plus expérimenté que moi ! Je reprends la route et arrive en milieu d'après-midi à Ourmia, 1,2 millions d'habitant quand même. Je découvre la véritable conduite iranienne où les rétroviseurs sont des éléments purement décoratifs et les clignotants, certainement pour illuminer les voitures les jours de fêtes. Par contre le klaxon, comme dans beaucoup de pays, devient l'élément principal de sécurité active ! A ce sujet, celui de la PR7 est plutôt faiblard pour une travel bike digne de ce nom. Mais j'ai rapidement reprogrammer mon cerveau pour délaisser le bouton des clignotants et trouver instinctivement celui de l'avertisseur sonore ! Une seule règle semble en vigueur, la priorité est à celui qui a la plus grosse paire de c _ _ _ _ _ _ s ! Foncer et surtout coller l'autre car, si vous avez le malheur de laisser la moindre place, quelqu'un pourrait s'y engouffrer ! Parfois les feux rouges sont respectés, parfois non. Tout semble pourtant bien huilé et fonctionner. Les ronds-points et les croisements ne tolèrent aucune hésitation. À la moindre ouverture il faut foncer sous peine de rester sur place ad vitam aeternam. Mais le pire des dangers est ailleurs. Déjà, je trouvais les motards parisiens suicidaires, mais le motard iranien l'enterre sans contexte, surgissant de nulle part, zigzagant comme pas deux, frôlant les voitures imprévisibles, une sorte de roulette russe permanente. La limitation de cylindrée à 250 cm3 est certainement une mesure de santé publique en vue de préserver la jeunesse … et les moins jeunes. Et Téhéran est pire parait-il … hummm … un grand moment de zénitude en perspective ! Enfin arrivé seins et sauf chez Hossein. Une bonne douche plus tard, nous voici parti en voiture en ville à la recherche d'une carte SIM locale. Il a une 406 comme beaucoup d'iraniens. Là débute une véritable épreuve de maitrise de ses propres nerfs. Assis à la place du passager, ou du mort, combien de fois ai-je freiné ou me suis dit, là, non, cela ne passe pas ? Vitesse délirante sans les mains occupées à envoyer des sms, demi-tour intempestif et évidement, au final, se garer en double ou triple file. Mais l'essentiel est ailleurs, j'ai une carte SIM et donc internet ! De retour chez lui est arrivé un espagnol, Juanillo, parti pour un tour du monde en Ténéré 700 pour un an. La joie de vivre incarné, une personnalité très attachante. Parti une dizaine de jour de Barcelone il est déjà là. Il m'explique son programme en un an, ce n'est pas un tour du monde façon TGV mais façon Concorde ! La journée se terminera au restaurant tous les quatre, le père d'Hossein, très sympathique au demeurant nous accompagnant _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 5:02 | |
| Journée chargée aujourd'hui. Je décide de quitter Tabriz pour le sud, mais avant cela, j'ai plusieurs missions à accomplir. Premièrement, trouver un coiffeur. Ayant décidé de voyager léger, je n'ai pas pris ma tondeuse et je ne peux donc pas tailler ni mes cheveux ni ma barbe. Et là, il y a urgence. Renseignements pris à la charmante jeune fille de l'accueil toujours souriante, je pars à pieds. Quel contraste avec les jours précédents ! Il faut dire qu'ici, les vendredis et samedis sont week-end et qu'en plus, c'était jour fériés. Autant dire que la ville était morte. Aujourd'hui, toutes les boutiques sont ouvertes et l'animation bat son plein. Autant ce week-end je n'avais croisé quasiment que des femmes toutes de noirs voilées partant à la mosquée, les plus devotes certainement, autant aujourd'hui la diversité est de mise avec des tenues très colorées et un voile laissant très largement apprécier les coiffures aprétées. Constat du jour, les iraniennes sont belles. Mais je m'égare. Me voici arrivé. Je salut tout le monde en entrant. La boutique est très similaire à celle de mon coiffeur en plus vieillotte, comme si le temps s'était figé dans les années soixante. Le coiffeur, la soixantaine bien avancée, vient d'en finir avec un patient. Il y a encore quelqu'un avant moi, mais peu importe, j'ai le temps. Oui, mais nous sommes en Iran. Aussi, il me fait comprendre d'y aller. Je refuse. Il insiste. Je persiste et il cède. Toujours prêt à tout faire pour être agréable aux étrangers. Ils ont un soucis permanent de donner une bonne image de leur pays, à l'instar de la jeune femme de l'hôtel que je complimentais pour sa gentillesse et sa prévenance à constamment m'aider. Sa réponse fut très simple. Quand vous rentrerez en France, vous pourrez dire que les iraniens sont très accueillants et peut être que les gens viendront. Fini les considérations philosophiques, mon tour arrive. Grâce à mon téléphone, car évidemment personne ne parle anglais ici, je lui explique que je veut raccourcir un peu mes cheveux et tailler ma barbe. L'opération se déroule comme chez nous à un détail près : il passe la lame des ciseaux et du rasoir quelques secondes à la flamme d'une lampe à huile. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, me voici avec une coupe à la dernière mode iranienne ! Ma foi, pas si mal excepté cette odeur d'eau de Cologne bon marché. Enfin, cela ne durera qu'un temps ! Deuxième mission, retourner dans le Bazar de Trabiz, classé monument de l'UNESCO. Tout un quartier dont les ruelles sont couvertes par des plafonds en ogive tout en briques. Comme souvent dans les bazars oriantaux, il y a des rues consacrées à chaque corps de métier, les épices, les légumes, la viande, les bijoux, les tapis persans et évidemment, la confection. Comme partout, les boutiques de prêt à porter féminine prédominent largement ce qui laisse entrevoir la mode du moment. Loin des idées largement répandues, elle est très variée et très colorée. Mais là aussi, quelque soit le continent où l'on est, les étals regorgent de produit marqués des grandes marques occidentales. J'adore l'ambiance de ces bazars, bien plus conviviale que celle de nos galeries marchandes. Mais l'heure tourne et il me faut quitter l'hôtel avant midi. Je dois changer quelques euros et une fois encore je repars avec quelques dizaines de millions en poche ! N'ayant plus le temps de rentrer à pieds, je tente l'aventure du taxi à moitier confiant vu mon expérience en voiture à Ourmia il y a quelques jours. Je montre au chauffeur mon GPS avec l'hôtel programmé. Il me fait signe OK. Je m'installe dans l'antique 406 et boucle ma ceinture de sécurité illico presto ! On n'est jamais assez prudent ! Contre toute attente, la conduite est prudente et apaisée. Serait ce que les étranges bruits remontant des trains roulants serait synonyme d'un véhicule prêt à rendre l'âme et ne supportant pas d'être brusqué ? Peu importe, c'est sain et sauf que j'arrive à l'hôtel. Je suis dans les temps. Le check out fini, le patron de l'hôtel veut prendre des photos. Pose tout sourire obligatoire. Cela tombe bien, je sors de chez le coiffeur ! La séance tourne au shooting, dedans, devant les tableaux de l'accueil et dehors avec la moto devant l'enseigne bien visible. Finirais je sur une brochure promotionnelle ? Alors que j'allais quitter l'hôtel, arrive un jeune couple dont la femme, particulièrement élégante et belle, est vêtue entièrement à l'occidentale, ongles vernis et juste un léger foulard sur l'arrière de la tête. Son mari m'interpelle en anglais. Nous discutons un long moment et j'apprends qu'il est guide touristique à Ispahan. Il me laisse ses coordonnées, me disant que s'ils sont là quand j'y passerai, je serai leur invité. Il me laisse alors son numéro pour que je puisse l'appeler en cas de besoin ou pour n'importe quoi. C'est cela l'Iran, un accueil jamais vu ailleurs. Peu importe, je reprends la route, enfin, dès que je me serais extrait des embouteillages. Car ici, n'en doutez pas, c'est plus qu'une institution malgré leurs immenses boulevards à trois voies, enfin, en théorie. Car dans la pratique, tout le monde stationne n'importe comment, en double ou triple file ! Aussi, in fine, le but du jeu revient à un gymkhana improvisé entre les voitures arrêtées. Sortir de la ville est une épreuve. Les voitures sont collées les unes aux autres dans une sorte de patchwork désorganisé et même en moto, je n'arrive pas à remonter les files. Il fait presque 28°C et je commence à cuire. Le calvaires dure une bonne trentaine de minutes avant de pouvoir enfin retrouver la route. Rapidement je quitte la quatre voies et attaque les petites routes et les pistes. Un pur bonheur surtout que les contreforts montagneux approchent. Je roule entre 1200 m et 2000 m d'altitude. La PR7 s'exprime pleinement dans ces configurations. D'ailleurs, à ce sujet, plus je roule avec et plus je suis fan de cette moto. Plus question pour moi de repartir en GS ! Arrive la fin de journée. J'ai repéré sur Osmand une guesthouse dans un petit village sur la piste. Cela semble parfait, enfin, en théorie. J'ai bien intégré, pour m'être déjà fait piégé, que souvent quand il n'y a qu'un seul établissement de répertorié, le risque qu'il soit fermé est important. Aussi, je prépare mon plan B avec une petite ville, une trentaine de kilomètres plus loin, comportant plusieurs hôtels d'après mon GPS. Arrivée à la dite guesthouse, évidemment, rien. Qu'à cela ne tienne, je m'y attendais et j'ai ma solution de secours toute trouvée. Oui, mais j'avais juste oublié un léger détail : je suis en Iran ! Je n'ai même pas le temps de reprogrammer mon GPS que quelqu'un arrive. Salutations, discussion sommaire grâce au téléphone. Je comprends que je dois le suivre qu'il a une solution. Soit. Nous avançons dans le village à la rencontre d'un homme, la trentaine, qui semble plus dégourdi. Bon, il ne parle toujours pas anglais mais au moins, il arrive à utiliser le traducteur de mon téléphone. On progresse ! Petite parentaise au sujet des traducteurs. J'en utilise deux, Google traduction, le plus précis, mais aussi Microsoft traduction qui offre le gros avantage d'avoir beaucoup plus de langues utilisables hors connexion, dont le farsi, ce que ne permet pas Google. Et quand je suis perdu dans la pampa comme ici, c'est fort pratique ! Mais pour être opérationnel, il faut aussi télécharger le bon clavier, ici le farsi car peu de gens savent utiliser un clavier azery ou qwerty. De plus, j'ai l'impression qu'un nombre non négligeable de personnes semblent illettrées n'arrivant ni à lire à l'écran ni à écrire sur le clavier, ce qui complique les choses. Autrement dit, pour communiquer, quoi qu'il en soit, il faut toujours trouver la bonne personne ! Rapidement un dialogue s'installe et je pense comprendre que je suis son invité. Néanmoins, ce n'est pas très clair, il passe plusieurs coup de fil. Plusieurs personnes arrivent, que des hommes et des garçons. Enfin, une jeune femme, vingt vingt cinq ans je dirais, parlant un peu d'anglais mais surtout maîtrisant parfaitement son téléphone et le traducteur. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer ! Elle me confirme que je suis l'invité du village et que je vais pouvoir manger et dormir ici mais que cela doit être validé par la police. Ben voyons, je l'avais oublié celle là ! A ma décharge, à chaque rencontre de policiers sur le bord de la route, j'ai toujours eu droit à un salut amical et personne ne m'a jamais arrêté. Il faut juste attendre qu'il arrivent. Cela prendra quasiment quarante cinq minutes. Entre temps, la foule augmente, on m'offre du thé et les discussions vont bon train. Enfin arrivent les forces de l'ordre en civil. Très courtois, après m'avoir dit "police", je suis accueilli par un "Welcome to Iran" leurs seuls mots d'anglais connus. Discussion animée d'un policier avec les villageois pendant que l'autre téléphone. Puis conciliabule entre eux deux avant de revenir discuter avec les villageois. La jeune femme m'explique que tout le monde propose de m'héberger mais que les policiers ne sont pas d'accord. L'un d'eux s'approche de moi et, grâce à mon téléphone, me demande mon passeport. Ré discussion entre eux et ils finissent par me demander de les suivre. Je leur demande alors très poliment pour quelle destination ? Un hôtel me répond il. OK, là je ne semble pas avoir le choix. Je salut mes hôtes de l'instant et tout le monde vient me serrer la main. Je mets mon casque et suit la voiture dès policiers. Je n'ose pas allumer la Gopro pour filmer leur conduite, mais il y aurait bien matière à redire ! Une quinzaine de kilomètres plus tard, nous nous arrêtons devant une gargotte. Il me font m'installer à une table. L'un d'entre eux s'entretient avec le patron pendant que l'autre me soumet à un interrogatoire en règle toujours via le traducteur. D'où je viens, où je vais, qu'est ce que je fais en Iran, bref, les questions classiques. Il n'y a aucune tension ni animosité et je suis rodé à l'exercice. Je ne suis pas inquiet. Jusqu'au moment où il me tends le téléphone et où je lis : demain matin nous revenons et vous mourrez. Gloups. Là encore, pas de panique. Cela me rappelle un check point militaire l'été dernier en Turquie avec mon ami Arnaud. Les traductions ne sont jamais totalement fidèles. Je lui dit que je n'ai pas compris et il recommence. En fait, il voulait juste dire qu'ils repasseraient demain matin avant que je ne reparte. Ils me rendent mon passeport et mon visa et me salut, me souhaitant bonne nuit et un bon séjour en Iran. Fin de journée mouvementée ! Le patron me dépose un menu où évidemment je ne comprends rien je n'ai pas envie de chercher, alors je vais à la facilité. Je dis "kebab" j'ai compris depuis mon arrivée dans le pays que c'était des brochettes de viande, poulet ou bœuf accompagné de tomates grillées, de riz au safran et de quelques autres garnitures variables. Je prends aussi une bouteille d'eau, la bière étant définitivement proscrite. J'attends que mon repas arrive et j'observe l'endroit où je suis. Cela ne ressemble en rien à un hôtel, juste à un restaurant avec de grandes banquettes qui peuvent servir de lit. J'ai déjà connu cela en Mauritanie. Ce n'est certainement pas la panacée, mais j'aurais l'estomac plein et un toi. Vu que la météo prévoit de la pluie pour la nuit, c'est l'essentiel. Enfin mon repas que j'englouti rapidement. Le patron m'offre du thé et pour la seconde fois lui demande où je peux déposer mes bagages. La réponse est identique à la première, attendre. Certainement il faut patienter jusqu'à ce que le dernier client parte pour pouvoir s'installer. C'est alors qu'arrive un homme tout sourire et, miracle, qui parle couramment anglais ! Je suis sauvé. Il me demande comment j'ai atterri ici. Je lui raconte mon histoire qui le fait rire ! J'apprends qu'il est enseignant à l'université. Il passe un coup de fil et reviens papoter. Il m'explique qu'il vient d'appeler sa femme et qu'elle est d'accord pour que je sois leur invité. Il m'explique qu'en Iran, dans le foyer familial, c'est la femme qui commande. Il habite Hamedan, une ville justement sur ma route. Il me propose de m'inviter demain soir. Il place sur Osmand la localisation de sa maison et m'indique les endroits à voir dans la région. Il prend alors les choses en main. Je décharge ma moto et vais la parquer dans une sorte de vestibule. Il me montre un petit escalier que je n'avais pas vu et nous montons à l'étage où il me m'explique qu'il y a des chambres tout confort, salle de bain sur le palier comme les toilettes, à l'iranienne. Il ne me reste plus qu'à l'installer pour la nuit. Demain sera à n'en pas douter, une autre journée d'aventure ! Pour les photos, je n'ai pas eu le temps de derusher les caméras, je vous mets donc quelques clichés pris avec mon téléphone |
| | | EDN Membre Super VIP
MOTOS : 400 XR - 1000 CRF - 125 XL - 501 FE Messages : 1730 Date d'inscription : 30/10/2015 Age : 61 Ville ou région : PUJAUDRAN
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 6:12 | |
| _________________ Eric 2 XR au Maroc Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018 |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 6:16 | |
| Serais tu jaloux ? Je peux te refiler l'adresse !!! |
| | | Taboo63 Pilier du forum
MOTOS : KTM 690. Messages : 613 Date d'inscription : 16/09/2019 Age : 63 Ville ou région : Auvergne
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 11:20 | |
| D’ accord avec EDN et vu la photo je me demande qu’on te demande encore ton passeport ou autre ?,,, Un vrai gars du pays Continue bien ton voyage …. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1673 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 25 Avr 2022 - 13:22 | |
| Au top tout ça ! Ca donne envie de poser les sacoches sur la brele et de tailler la route |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Adventure is going on ... | |
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