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MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
Sujet: Re: Adventure is going on ... Ven 8 Juil 2022 - 22:56
Les portes du désert …
Enfin, ça c'est la promesse. Objectif du jour, atteindre Yazd, à un peu moins de 300 km de là. De ce que je sais de cette ville, c'est qu'elle dégage un air de Sahel et, inexorablement, me renvoie à mes aventures africaines et la découverte de Tombouctou. Autant dire que déjà j'en salive d'envie !
Si la navigation d'hier et la partie off road avait largement été improvisée, aujourd'hui, il n'en ait rien. Effectivement, cela fait déjà quelques temps que, sur la vue satellite dOsmand, j'ai repéré une piste en plein désert qui semble serpenter entre des massifs montagneux. Elle n'apparait pas sur la cartographie OSM mais est bien visible sur la vue satellite et devrait être facile à suivre. C'est pour moi un critère essentiel car comme dirait, mon sens de l'orientation est tout sauf inné ! J'ai donc préparé avec minutie la navigation du jour, placé une marque là où je devrais quitter la route ainsi que quelques autres repères aux différents embranchements.
Mais avant cette piste mystère, j'ai prévu d'en prendre une autre, elle, bien référencée sur Osmand. Elle semble suffisamment grosse et roulante pour me permettre d'avancer à un bon rythme avant d'attaquer les choses sérieuses. Qui dit désert, dit quelques précautions d'usages, prévoir les ravitaillements d'essence, faire le plein d'eau et réaliser un check up visuel rapide de la moto. J'en profite aussi pour nettoyer le filtre à air de la PR7.
Ma relation avec les déserts a toujours été compliquée. Si je devais la mettre en musique, ce serait je t'aime moi non plus, particulièrement en moto.
Je n'aime pas rouler dans le sable, y ai parfois du mal à supporter les très fortes chaleurs, redoute les tempêtes, mais allez savoir pourquoi, dès qu'il y en a un qui pointe le nez, je ne peux m'empêcher d'y foncer. Que ce soit le Sahara, le Wadi Rum ou le désert de cendre volcanique en Islande, ils ont tous leur charme intrinsèque et ont leur propre recette pour vous envouter, si bien, qu'au final, tel de puissants électroaimants, ils m'attirent irrémédiablement.
Alors oui, je sais que le véritable désert iranien, le Luth, n'est pas encore là, mais quand même, cette simple évocation m'émoustille déjà au plus haut point.
Trêve de bavardages, je vais pour charger la moto, mais une fois encore, une averse repousse le départ. Il faut dire que depuis quelques jours il est rare que la pluie ne s'invite pas au menus et cette nuit n'y a pas fait exception. De violents orages et des trombes d'eau ce sont abattues en un boucan d'enfer sur le toit en tôle ondulé de la guesthouse.
Enfin, je prends la route. Je ne suis pas encore sorti du village que je croise un ruisseau charriant tout un tas de détritus plastiques. Une fois de plus je ne peux que me désoler de voir comment notre mode de vie occidental impacte négativement le reste du monde.
A peine sorti du village que je me retrouve sur une piste, à mon plus grand étonnement. D'après la cartographie d'Osmand, je suis sur une route bitumée. Ne jamais oublier qu'aussi perfectionnés qu'ils soient, tous nos systèmes életronumériques ne sont que des aides à la navigation. Cela ne me surprends en rien mais, à l'instant, je ne peux que constater les effets de la météo nocturne. J'espère simplement qu'il n'y aura pas trop de bourbiers, car non seulement je ne suis pas un grand fan, mais ma monte pneumatique n'est pas vraiment adaptée.
Après un épisode d'asphalte sans intérêt autre que celui d'avaler des kilomètres facilement, voici la bifurcation vers la première piste.
Effectivement elle est bien délimitée mais me laisse une impression mitigée. Partout une sorte d'argile, présentant ici des craquelures, stigmates de sècheresses passées, et là, des traces d'humidité.
Rapidement tous mes sens sont aux aguets. Les traces d'embourbement peu profondes me font redouter cette glaise traitresse que l'on retrouve en autre dans le nord de l'Espagne, où les moindres traces d'humidité la transforme en patinoire. Oui, en moto, je suis d'un naturel trouillard, réalité que j'essaie maladroitement de cacher sous le vocable de prudence.
Mes craintes semblent rapidement infondées et la belle piste à la visibilité dégagée incite à mettre gros gaz pour se faire plaisir, surtout que cette espiègle de PR7 n'attend que cela. Mais comme toujours, gare à l'excès d'optimisme, les pièges sont toujours là, prêt à envoyer pilote et machine au tapis au risque de sonner la glas du voyage. Dans ce genre de situation, je suis très fréquemment titillé entre raison et pulsion, et, comme bien souvent, c'est la première frayeur qui vient doucher mes velléités d'apprenti pilote.
Je finis par récupérer le goudron. Là aussi les effets des dernières pluies sont partout présents. L'Iran présente ce contraste étonnant où, très souvent, se côtoient les traces de sécheresses prolongées et de terrain désertiques avec les manifestations d'évènements pluvieux et hydriques de fortes ampleurs capable de tout balayer sur leur passages.
Je continue ma progression où je croise régulièrement des bâtisses isolées au milieu de nulle part et semblant abandonnées. Leur construction récente semble démentir cette hypothèse, mais je serais curieux de connaitre leur utilité.
Paradoxalement, alors que le navigation est des plus simple ici, je jardine un peu ratant systématiquement les embranchements. Je devrais rêvasser un peu moins et être plus concentré ! Mais je ne suis pas perdu, je traverse encore plusieurs gros villages au mélange de constructions en parpaings et en brique et pisé.
Les affres climatiques sur ce genre de construction sont partout visibles, impossible à réparer et entretenir, obligeant les habitants à abandonner leur logement au bout de quelques dizaines d'années et de reconstruire un peu plus loin.
C'est exactement la même chose en Afrique noire comme au Mali où je me rappelle très bien, dans la région de Sikasso, où l'on nous avait vanté les mérites de la curiosité locale, les tatas, anciennes fortifications et fierté locale. Une fois sur place, profondément déçu de ce que nous visitions, nous les avions qualifié peu diplomatiquement de "tata de boue", ce qui, à juste titre, avait profondément heurté la susceptibilité de nos hôtes !
Plus loin sur la route, j'arrive à un caravansérail que j'avais repéré sur Osmand. Il y en a pas mal ici comme partout sur la route de la soie.
De bonne dimension et plutôt bien conservé, une petite visite s'impose. A l'intérieur, une vaste cour délimitée par le mur d'enceinte et des bâtiments.
Ce type d'architecture est caractéristique des pays désertiques où le bois fait cruellement défaut. Point de charpente, juste des constructions en voute édifiées avec des briques et crépies au pisé. Ce matériaux très friable a de nombreuses caractéristiques intéressantes, notamment thermiques, mais résiste malheureusement très mal au temps qui passe. Je ne peux m'empêcher d'essayer d'imaginer la vie qui devait y régner, où hommes et bêtes de somme devaient cohabiter tant bien que mal.
L'heure tourne et je suis impatient de reprendre la route, surtout que la piste traversant le désert n'est pas loin. Autant dire que je ne fais pas de vieux os ici et que c'est tout excité que je remonte sur ma moto. Je bascule la vue de navigation en mode satellite et gaz.
Mais elle est où ma petite piste perdue dans le désert ?
Plusieurs fois je vérifie sur ma tablette, pas de doutes, elle est censée être là.
Déception.
A la place il n'y a qu'une autoroute sans véritable intérêt qui fonce droit dans la montagne.
Je comprends vite. C'est une piste tracée uniquement pour la construction de la ligne électrique qui la borde. Ce n'est pas la première fois que j'en emprunte. Sur le même principe, j'ai plusieurs fois suivi des pistes crées récemment pour l'édification d'éoliennes en Espagne qui, bien souvent, offrent l'avantage de serpenter sur les lignes de crête offrant alors un point de vue remarquable.
Cruelle déception.
Le désert tant attendu, tel l'Arlésienne, se fait désirer et ne sera pas encore pour aujourd'hui. Contre mauvaise fortune bon cœur dit le proverbe. Ainsi va la vie. J'oublie vite cette déconvenue et profite de ce qui s'offre à moi, une piste brute, à peine travaillée et épousant les reliefs de la montagne. S'en suit alors une séance de montagnes russes ou grimpettes sévères et descentes du même acabit s'enchainent dans un décors aux couleurs changeantes au gré de la nature des sols traversés. Une fois encore la PR7 fait merveille tractant sans relâche même lorsque le sol a une portance plus que limité.
Une fois encore, j'évite de me laisser griser et reste sur mes gardes sans pouvoir cacher mon plaisir de rouler. La navigation que je pensais délicate est en réalité enfantine avec cette immense saignée inratable. Décidément, aujourd'hui, j'aurais eu tout faux !
La fin de l'après-midi approche et avec elle, le bitume.
Je rebascule Osmand en mode navigation et m'élance pour les 35 derniers kilomètres me séparant de la ville des portes du désert célèbre pour ses tours de vent.
Mon ami, guide touristique rencontré à Trabiz, m'ayant recommandé un hôtel dans la vieille ville, je n'aurais pas à galérer pour trouver un logement. Demain ce sera journée off, je troquerai ma moto pour mes baskets pour la visite de la ville.
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Bartoof
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MOTOS : 690 Randuro R Pneu AV/AR : Desert Race, Trakker, MT 21 Messages : 1546 Date d'inscription : 09/10/2013 Age : 57 Ville ou région : Toulouse
Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 9:07
Connaissant ton amour pour les bourbiersn, tu as du te regaler
_________________ Bah , plus loin c'est plus facile et c est sec a pince !! Il y a la bonne manière, la mauvaise manière et la mienne !
« Il y a deux façons d'enculer les mouches : avec ou sans leur consentement » Boris Vian - Cantilènes en gelée
Bartoof
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MOTOS : 690 Randuro R Pneu AV/AR : Desert Race, Trakker, MT 21 Messages : 1546 Date d'inscription : 09/10/2013 Age : 57 Ville ou région : Toulouse
Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 9:07
Connaissant ton amour pour les bourbiersn, tu as du te regaler
_________________ Bah , plus loin c'est plus facile et c est sec a pince !! Il y a la bonne manière, la mauvaise manière et la mienne !
« Il y a deux façons d'enculer les mouches : avec ou sans leur consentement » Boris Vian - Cantilènes en gelée
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 15:17
Bartoof a écrit:
Connaissant ton amour pour les bourbiersn, tu as du te regaler
Cafteur !!! En fait, je m'en suis bien sortis, j'en ai eu très peu !!
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xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 15:36
Ça y est, c'est parti. Basket, lunettes de soleil, petit sac à dos avec de l'eau, je pars à la découverte de Yazd. Grand beau temps et cela change des derniers jours où j'ai dû composer sans cesse avec les averses. Les portes du désert tiennent leurs promesses ! Mon hôtel étant dans la vieille ville rénovée, le quartier est essentiellement dévolu au tourisme. Beaucoup de panneaux sont en anglais, c'est très joli mais un peu trop carte postale pour moi.
Je m'enfonce très rapidement dans les petites ruelles au hasard, à l'envie, au feeling.
Dès les premiers pas je me prends à retrouver cette ambiance si particulière des villes du désert que j'avais rencontré au Mali, comme Djenné et Tombouctou, mais en plus moderne, plus urbanisé, et surtout plus propre. Une ville du désert très européenne en fait.
Avec le recul je me rend compte que l'Iran et les iraniens sont finalement très européens, aussi bien physiquement, culturellement que dans leur façon de se vêtir et de vivre au quotidien. Ils ont même un art culinaire tel qu'on le conçoit chez nous et au Japon. Il y a une certaine continuité ethnique et culturelle avec les Balkans et le Caucase. Alors oui, l'islam a grandement influencé des pans entiers de leur culture mais n'a nullement atteint les racines de ce peuple. Le contraste est d'autant plus flagrant en venant de Turquie, pourtant géographiquement plus proche de chez nous, mais moins européenne à mon sens. Une possible explication pourrait venir de l'origine des tucs actuels, descendants directs des Seldjoukides venus d'Asie Centrale qui sont arrivés en Anatolie avec eux leur propre culture orientale. Aussi, même plus proche de nous, le décalage civilisationnel est à mes yeux plus important qu'avec les Perses d'Iran. C'est très étonnant et je ne m'y attendais pas du tout.
D'ailleurs, signe qui ne trompe pas, certains tagueurs en tout genre ont la même imagination étriquée que chez nous !
Heureusement, pas tous !
Et au détour d'une ruelle, les premières tours de vent ou badguir, les symboles de la ville. Ce sont des système naturels de climatisation exploitant uniquement les lois de la mécanique des fluides et de la thermodynamique.
La ville en est truffée, elles sont partout, comme ici pour refroidir une citerne d'eau.
Ou là, pour climatiser une partie du palais de Dowlat-âbâd.
Ce palais, résidence d'un ancien gouverneur, est isolé des turpitudes de la ville par un mur d'enceinte sobre mais néanmoins élégant.
A l'intérieur le jardin et son bassin occupent la majeure partie de l'espace. Verdure et eau, le couple gagnant de la climatisation naturelle extérieure que l'on retrouve très souvent dans les pays chauds, notamment dans les palais andalous de l'Alhambra et de l'Alcazar. Aux heures les plus torrides de la journée, il fait bon vraiment bon d'y flâner.
Dans le palais des hôtes, la pièce principale est une sorte de patio couvert avec, trônant en son centre, un bassin. Tout autour ainsi qu'à l'étage sont distribuées les pièces à vivre avec, comme toujours, cette architecture simple et chaleureuse.
Sur le côté, une autre pièce avec un bassin est surmontée par la tour de vent, la plus haute de Yazd. En levant les yeux, on aperçoit la base de la tour, segmentée en plusieurs conduits pour gérer les flux d'air chauds et froids. Pour faire simple, le principe est d'utiliser le vent pour extraire l'air chaud accumulé dans la bâtisse vers le haut tout en le remplaçant par de l'air plus frais. Le flux d'air chaud montant passant au-dessus du bassin en accélère l'évaporation de l'eau qui augmente l'effet rafraichissant. Cette pièce étant ouverte sur toutes les autres, c'est tout le bâtiment qui en profite. Et cela fonctionne à merveille, il suffit de rester dessous quelques instants pour en sentir tout le bénéfice !
J'avais déjà entendu parler de ces attrapes vents en parcourant les récits d'autres voyageurs et, pour être tout à fait sincère, ma curiosité scientifique avait été grandement titillée si bien que je me devais de venir voir cela de plus près. Je m'étonne toujours, qu'à l'heure où l'urgence climatique est sur toutes les lèvres, que des solutions naturelles comme celle-ci ou le puit canadien ne soient pas plus mises en avant.
Je reprends mes déambulations. Me voici dans une des artères principales avec, à une extrémité, la tour de l'horloge.
Et de l'autre, la mosquée et l'entrée du bazar.
Celle mosquée est tout à fait atypique. Les minarets sont isolés sur un mur rappelant les clochers-murs de certaines églises dont un des exemples les plus représentatif est l'église du Taur à Toulouse. La mosquée proprement dite est ouverte su une grande esplanade. Une sorte de mosquée semi couverte.
Même le bazar dégage une impression différente, plus simple et plus chaleureux.
La présence de nombreuses boutiques d'artisanat et de vente de souvenirs confirment la vocation touristique de la ville.
J'y croise même une boulangerie avec les traditionnels fours à pain. Les galettes, aux formes d'une crêpe, sont collées sur la parois du four d'un geste sec et habile, leur faible épaisseur nécessitant un temps de cuisson très bref.
Me voici de nouveau sur un grand boulevard. Le choc est violent, tellement c'est bruyant et la chaleur, réfléchit par le bitume, étouffante.
Je ne m'y attarderai pas et replonge rapidement dans la vieille ville.
Où se côtoient des bâtiments en ruine
Et d'autres parfaitement entretenus.
Si ces constructions en brique et pisé sont particulièrement bien adaptées aux conditions climatiques chaudes, leur faible durée de vie reste un défi dans un urbanisme moderne.
Me voici maintenant sur la place centrale, encadrée par des arcades et prolongées par un bassin et un jardin.
Sur la droite, une citerne dont l'eau est rafraichie par cinq tours de vent.
Et derrière, une mosquée à l'architecture étonnante.
Je trouve cette place sans charme et je n'y reste pas. Je n'irais même pas visiter la mosquée. Non, pour moi l'âme de la ville est disséminée dans ces vieilles ruelles. Il n'y a rien de particulier à voir mais je m'y sens bien. L'absence de voiture, de bruit et une fraicheur relative y sont probablement pour quelque chose. Je m'y promène avec plaisir.
Tiens, une porte ouverte. Toujours curieux, je jette un œil. Personne, j'entre et stupeur, j'y découvre une demeure en rénovation, enfin, non, plutôt un palais ! Le plan est toujours le même, avec au centre, un grand bassin entouré par différents bâtiments. Sur un des côtés, les pièces principales surplombées par deux badguir. J'imagine facilement le charme de l'ensemble une fois fini, où l'eau, la verdure, le bois et les vitraux colorés achèveront de transformer cette bâtisse en un lieu chaleureux où il fera bon vivre.
L'après-midi touche à sa fin et je m'arrête dans un café pour prendre un gouter bien mérité pour clôturer cette journée bien remplie.
Demain, je reprends la route, direction Kerman, où j'ai prévu de faire la révision de la moto avant d'attaquer le désert du Luth.
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xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 18:17
Allez, je vous embarque avec moi tourner dans Yazd en PR7.
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EDN
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MOTOS : 400 XR - 1000 CRF - 125 XL - 501 FE Messages : 1730 Date d'inscription : 30/10/2015 Age : 61 Ville ou région : PUJAUDRAN
Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 20:52
Top je savais que Peugeot était bien implanté mais c’est pire que ça on voit quasi que des peudges
_________________ Eric 2 XR au Maroc Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018
olive34
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MOTOS : 400 DRZE - 650 V-STROM Pneu AV/AR : 1 à l'AV / 1 à l'AR Messages : 627 Date d'inscription : 10/10/2019 Age : 55 Ville ou région : Hérault
Sujet: Re: Adventure is going on ... Lun 11 Juil 2022 - 23:20
Salut,
Superbe récit (écrit et photos) d'un magnifique voyage que l'on suit avec beaucoup de plaisir ...on attend à chaque fois la suite avec impatience!
Un régal
Olive
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 7:58
EDN a écrit:
Top je savais que Peugeot était bien implanté mais c’est pire que ça on voit quasi que des peudges
Oui, en fait certaines Peugeot sont construites sur place avec des modèles spécifiques comme la 406 pars qui n'a pas le même intérieur. Peugeot est en Iran presque une marque nationale pour la classe moyenne, d'où sa popularité. Pour le reste, ce sont des marques coréennes et chinoises
olive34 a écrit:
Salut,
Superbe récit (écrit et photos) d'un magnifique voyage que l'on suit avec beaucoup de plaisir ...on attend à chaque fois la suite avec impatience!
Un régal
Olive
Merci, c'est toujours gratifiant de savoir que mes écrits plaisent et servent à quelque chose.
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etinag
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MOTOS : FANTIC 450 XEF Rally T7 DR800 XTZ1200 XT6002KF Zaberg250TE HVA501FE Pneu AV/AR : De la galettes aux crampons Messages : 4091 Date d'inscription : 08/05/2014 Age : 62 Ville ou région : Pyrénées
Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 8:18
Toujours pas de photos d'une bonne binouze ben fraîche ... Je tiendrai pas 3 jours
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 10:43
etinag a écrit:
Toujours pas de photos d'une bonne binouze ben fraîche ... Je tiendrai pas 3 jours
Mais si, tu y arriverais
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xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 10:43
Petite séance de jardinage pour retrouver la route. Cela arrive assez fréquemment, soit que la piste est coupée, soit parce que je suis en hors piste et qu'à un moment donné il faut récupérer la route.
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EDN
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 10:48
xantios a écrit:
etinag a écrit:
Toujours pas de photos d'une bonne binouze ben fraîche ... Je tiendrai pas 3 jours
Mais si, tu y arriverais
Et en plus tu affinerais ton "body summer"
_________________ Eric 2 XR au Maroc Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 10:50
EDN a écrit:
xantios a écrit:
etinag a écrit:
Toujours pas de photos d'une bonne binouze ben fraîche ... Je tiendrai pas 3 jours
Mais si, tu y arriverais
Et en plus tu affinerais ton "body summer"
yes, trois mois de régime sec et j'ai perdu 10 kg !! sans compter le poids des cheveux en moins
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RIXR
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 11:57
Merci pour le partage de ton aventure c'est passionnant, instructif et courageux !
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 18:02
RIXR a écrit:
Merci pour le partage de ton aventure c'est passionnant, instructif et courageux !
Merci à toi, mais je ne parlerais pas de courage ici, il faut juste bien connaitre ses limites et ensuite juste oser.
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xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 18:02
Une fois de plus, je ne pars pas très tôt. Je quitte Yazd en fin de matinée par les grands boulevards.
Sous le regard perplexe d'une famille iranienne.
Au menu du jour, de la piste en tout début de parcours. Il semble qu'elle ne soit plus entretenue depuis un certain temps et je slalome entre différentes traces.
J'avance d'un bon rythme entre des parties plutôt bonnes.
Et d'autres plus abimées mais toujours roulantes. Le sol est porteur et si le paysage est désertique, il n'y a toujours pas de sable au menu, et tant mieux !
A plusieurs endroits il n'y a plus vraiment piste, juste un enchevêtrement de traces au sol partant un peu dans toutes les directions. Dans ce cas-là, je n'hésite pas à me fier à ma bonne étoile, Osmand, qui m'a toujours amener là où je le souhaitai.
Et rapidement le bitume refait surface jusqu'à Meyman où je décide de trouver où loger.
Et comme souvent, trouver un endroit ouvert et pas trop cher prend du temps. La pandémie semble avoir fait des ravages dans les petites guesthouses et je mets bien souvent une bonne heure pour trouver quelque chose qui me convienne. Mais aujourd'hui, contre toute attente, ma patience est récompensée au-delà de mes espérances. C'est juste grandiose et pour moins de 10€. Je sens que demain matin le départ sera plus que difficile !
En cette fin d'après-midi encore chaude, je vais me prélasser au frais à l'intérieur et préparer la navigation du lendemain qui s'annonce plus délicate.
Ce soir, quand la température sera plus agréable, le repas me sera servi dehors. Je suis le seul client et je ne peux m'empêcher de me demander comment font-ils pour vivre économiquement parlant. Car ici, comme dans beaucoup d'autres pays du monde, chacun a dû se débrouiller comme il pouvait contrairement à chez nous, où tout le monde a bien profité des aides de l'état tout en râlant sur la gestion de la crise.
Au petit matin je me force à partir relativement tôt car j'ai encore pas mal de kilomètres à faire dont pas mal de piste. Depuis hier je roule dans cette ambiance très désertique même si le sable en est le grand absent.
Du goudron particulièrement monotone pour débuter la journée. Cela à au moins l'avantage de faire tourner l'odomètre.
Et rapidement les grosses pistes roulantes refont leur apparition. Je reste néanmoins raisonnable sur la poignée de gaz car je redoute la traitresse portion de sable bien mou qui m'enverrai au tapis.
Je pensais visiter un caravansérail très bien restauré, mais il est fermé. Peu importe, c'est l'occasion de discuter avec deux cyclotouristes iraniens qui visitent leur pays à la force de leurs mollets. Voilà bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas à trouver ici. L'Iran n'arrête pas de me surprendre.
Je reprends la route et là, la navigation commence à devenir compliquée. Il y a beaucoup de traces plus ou moins parallèles que j'interprète comme différentes variantes de la même piste. Parfois c'est bien ça, mais parfois non et je m'éloigne inexorablement du cap à suivre. Parfois je coup tout droit en hors-piste pour retrouver la trace d'Osmand, parfois je ne le sens pas et fait demi-tour. Mais à chaque fois je m'arrête pour réfléchir et prendre une décision et ma moyenne horaire ne s'améliore pas !
Tien, que fait-il tout seul ici perdu au milieu de nulle part ? Il est tout calme, peut être assoiffé et affamé, mais au moins, pour une fois il n'essaie pas de me mordre !
Et ce qui devait arriver arriva, le sable fait son apparition, doucement, gentiment, progressivement.
Ma première expérience de sable avec la PR7. Enfin, pas tout à fait exact. A peine rodée, en traversant les Landes, je l'avais bien involontairement planté jusqu'au sabot. Conclusion, quand s'est mou, c'est mou !
Dans ces cas-là, une seule solution, coucher la belle et la tirer sur un terrain plus porteur avant de la redresser.
Si j'avais été particulièrement bluffé de la facilité avec laquelle je m'étais sorti de ce piège, ici tout est différent. La moto chargée avoisine les 200 kg, je n'ai pas de pneus à tétines mais des mitas E07 mixtes et, cerise sur le gâteau, la température frôle les 40°C. Autant dire que j'aborde ces nouvelles difficultés avec la plus grande prudence. La journée est encore longue et je n'ai nullement envie de galérer ici perdu au milieu du néant. Néanmoins, je suis agréablement surpris car la moto est seine surtout l'avant qui reste facile à gérer même à faible allure contrairement à la 800 GS tout en lourdeur sur la fourche ce qui, dans ces conditions, est vite épuisant et ne pardonne aucune approximation comme ici, dans le désert de cendres volcaniques au sud d'Askja en Islande.
Cet intermède ne dure pas et rapidement je peux reprendre un rythme plus conséquent.
Après avoir passé toute la matinée sans rencontrer âme qui vive, un chien errant mis à part, le premier village même réduit à sa plus simple expression a des air de civilisation.
Et le bitume est de retour, immense ruban d'asphalte rectiligne que rien ne semble infléchir. Outre la moyenne horaire qui reprend des couleurs, rouler sur une belle route désertique est tout particulièrement reposant et je peux me laisser aller à rêvasser tout en cruisant en mode automatique.
Quelques villages traversés me font penser aux westerns de ma jeunesse, avec quelques bâtiments éparses répartis le long de la seule rue.
Si les courbes sont toujours absentes, le terrain commence à changer de physionomie. Les premiers contreforts montagneux apparaissent agrémenté de quelques virages.
Très rapidement, en quelques kilomètres, les paysages désertiques laissent place à un décor classique de montagne. Je commence à prendre de l'altitude et la température décroit d'autant.
En préparant la navigation la veille au soir, j'avais repéré deux options. Contourner ce massif par la route ou couper tout droit et le traverser par la piste. Je m'étais laissé le choix sur le moment en fonction de l'heure et de mon état de fatigue. Je suis en pleine forme et j'ai encore le temps devant moi, alors, je ne tarde pas à quitter le goudron.
Quel bonheur de retrouver ces pistes de montagnes empierrées après ces deux jours passés dans ces paysages désertiques !
Chemin facile, température modérée, paysages racoleurs, moto joueuse, il n'en faut pas plus pour que je me laisse aller.
Quelle idée de construire là. Un agoraphobe certainement !
Etonnant une retenue d'eau ici loin de toute culture.
Surtout qu'elle n'est pas la seule dans le coin. La hauteur du barrage me semble disproportionnée par rapport à la flaque d'eau présente. Une fois de plus l'Iran semble en proie à de graves problèmes de gestion de leurs ressources hydrauliques.
Mais en l'instant, ce qui me tracasse plus, c'est que la piste devant moi est coupée.
Heureusement, je repère un contournement à proximité. Je vais reconnaitre à pieds auparavant. Pas de difficultés à l'horizon, alors c'est parti.
Me revoila en plaine avec de larges pistes roulantes.
Pour retrouver le bitume. Je profite des derniers virages avant de retrouver la quatre voies qui me conduit directement à Kerman.
Le lendemain, révision de la moto car demain j'attaque … le désert du Luth, réputé pour être balayé par des vents violents et être un des endroits les plus chauds de la planète ! J'espère que Jésus fera des miracles et que la PR7 sera au top pour affronter cette nouvelle aventure !
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thierysp
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 19:14
Salut je suis tes voyages et tes récits avec attention. Tes photos d'Afrique me rappel bien des souvenirs. Merci pour le partage. Mais si quand auras le temps une photo de tout ton matériel emporté cela pourrait être utile. Je crois me souvenir d'un poids de 35 kilos avec possibilité d'autonomie sur 2, 3 jours et pour du long terme. J'y arrive pas... Dans 2, 3 ans j'espère bien faire quelques choses d'approchant.
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 19:51
thierysp a écrit:
Salut je suis tes voyages et tes récits avec attention. Tes photos d'Afrique me rappel bien des souvenirs. Merci pour le partage. Mais si quand auras le temps une photo de tout ton matériel emporté cela pourrait être utile. Je crois me souvenir d'un poids de 35 kilos avec possibilité d'autonomie sur 2, 3 jours et pour du long terme. J'y arrive pas... Dans 2, 3 ans j'espère bien faire quelques choses d'approchant.
Salut,
ok, j'essaierai de faire ça. Je ne suis pas le roi du light, mais que je parte une semaine ou cinq moi je prends la même chose. La seule différence ici, c'est que j'ai pris à la fois des habits d'hiver et d'été puisque j'ai eu des T° entre moins quelque chose à +50°. Après très peu d'outils, pas de pièce de rechanges à part les disques canelé d'embrayage. Je pourrais alléger un peu mais mon setup me va bien comme ça.
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mar 12 Juil 2022 - 21:46
Salut Xantios, je rentre d'un trip en Roumanie et je reprends le fil de ton aventure qui est toujours un délice à lire, une vraie madeleine de Proust. pour rebondir sur la question des bagages, as tu un système d'alerte satellite au cas ou ? si oui, quel est ton retour sur le système que t'as choisi ? et encore bravo pour ton trip et ton récit LC4
xantios
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mer 13 Juil 2022 - 6:13
LC4 a écrit:
Salut Xantios, je rentre d'un trip en Roumanie et je reprends le fil de ton aventure qui est toujours un délice à lire, une vraie madeleine de Proust. pour rebondir sur la question des bagages, as tu un système d'alerte satellite au cas ou ? si oui, quel est ton retour sur le système que t'as choisi ? et encore bravo pour ton trip et ton récit LC4
Salut, oui, j'ai une balise PLB Fast Find 220. J'ai trouvé que c'était le système le plus adapté à mes voyages. Mon retour d'expérience, je n'en ai pas et j'espère jamais en avoir vu que je ne l'ai jamais utilisée ! Il n'y a aucun système de tracking ni de communication, c'est juste une balise de détresse sur les 406 Mhz. C'est juste un choix. Si tu cherches à t'équiper, il faut bien faire attention à qui paye es frais de recherches qui peuvent vite devenir pharaoniques. Les balises style spot ou Garmin Inreach mini demandent de prendre en plus des abonnements une assurance spécifique si tu veux éviter une désagréable surprise. La mienne est sans abonnement et les frais de secours dépendent de la législation locale. Tu nous feras un petit CR de ta virée roumaine ?
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Mer 13 Juil 2022 - 21:30
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Jeu 14 Juil 2022 - 19:11
A l'assaut du désert du Luth, Iran.
Pour changer, l'excitation est telle ce matin, que je n'ai aucun mal à prendre la route tôt. La veille, après une révision approfondie de la PR7, j'avais préparé avec minutie la navigation du jour et, surtout, les ravitaillements en essence. Je prévois de traverser une partie du désert par la piste et une autre en hors-piste sans trop m'éloigner de la route, comme à mon habitude, histoire de m'immerger dans cet environnement quasi mystique sans prendre trop de risque. Je quitte Kerman par la quatre voie pour m'en éloigner rapidement. Arrivent ensuite les premiers contreforts montagneux.
Et les premières pistes bordées de villages entiers en ruine.
La piste est belle et je peux tracer sans risque. Les premières concrétions apparaissent. Je ne sais pas s'il s'agit de roches très friables ou d'une agglomération de sable et d'argile, mais la diversité des sols est très étonnante.
S'en suit quelques oasis plantées de palmiers dont la traversée est bitumée.
Et de nouveau cette terre craquelée parsemée de grosses taches blanches, remontées de sel probablement.
Et le goudron disparait enfin pour de bon. Comme lorsque j'ai traversé le lac salé de Tuz en Turquie, j'ai l'impression de rouler ici sur de la crème brulée, une croute plus ou moins solide au-dessus d'un sable bien mou. J'entends la croute se briser sous le poids de la moto. Etrange sensation. Je suis très concentré sur la trajectoire car, s'enliser doit être très facile et, vu la température, dans les 40°C, se désensabler serait nécessairement synonyme de grosse suée !
La navigation est des plus simple, suivre un grand couloir entre deux cordons de dunes ou de montagnes, je ne sais pas trop comment les qualifier. Enfin, cela ne dure pas trop. Rapidement j'arrive à une bifurcation. Osmand me dit de prendre à droite pour traverser le cordon de dunes, mais des traces me laissent supposer que l'on peut continuer et trouver un autre passage.
Il y a bien un petit tas de pneus indiquant la bifurcation.
Ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de repère pour changer de direction, comme ici, sur la route entre Nouakchott et Nouadhibou en Mauritanie, où, la carcasse de voiture plantée signifie : quitter le bitume et tracer plein est pour aller vers Atar. Ok, ce n'est marqué nulle part, donc si personne ne vous a rencardé, c'est fichu !
Avant de ma lancer tête baissée dans les dunes, je pars à pieds en reconnaissance. Il y a un premier mur au sol porteur qui ne devrait pas poser de problème, mais une fois en haut la piste serpente sur les dunes et la croute, plus ou moins dure, semble de plus en plus fragile. Résistera-t-elle au poids de la PR7 ? J'hésite. C'est le début de la matinée, j'ai encore beaucoup de route à faire, la chaleur est déjà bien présente et, honnêtement, je n'ai pas envie de me mettre en galère. Je décide donc de tenter la chance en suivant les traces qui vont tout droit.
Je suis aux anges. Il n'y a plus de voyage qui compte, plus de destination, plus de contraintes, plus rien. Juste une nature vierge, ma moto et moi. Sensation indescriptible de rouler là dans une sorte d'état second où le temps semble lui-même être suspendu. Ce sont ces moments de moto que je préfère, et de loin. Depuis que j'y ai gouté pour la première fois dans le Sahel, j'en suis devenu accro, surtout qu'avec les GPS modernes on peut s'y adonner en toute sécurité, ce qui n'étais pas le cas autrefois lorsque nous ne disposions que de cartes papiers imprécises et d'une boussole. Avec le recul et l'âge, je me dis que plus jeune, j'ai eu beaucoup de chance. Mais là, aujourd'hui, je me sens bien et en toute sécurité. Alors j'en profite comme jamais.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. La partie porteuse s'arrête net pour laisser la place à une mer de sable fin.
De part et d'autres, les restes d'une palissade en tronc de palmier, dérisoire rempart à la désertification.
La progression des déserts est une véritable problématique pour beaucoup de pays. Je ne peux m'empêcher de repenser à la ville sainte de Chinguetti, autrefois important centre culturel et commercial, qui est aujourd'hui envahie par les sables du Sahara.
Impossible de m'aventurer là seul à moto, surtout que le vent s'est levé.
Je n'ai pas d'autres choix que de rebrousser chemin un temps. Je découvre alors une sorte de centre de vacances abandonné, une sorte de Club Med en plein désert. Un coin intéressant pour bivouaquer le cas échéant que je note dans mes waypoints.
Je retrouve une piste roulante.
Puis le bitume ce qui me permet d'abattre des kilomètres, car, à vrai dire, pour le moment, je n'ai pas beaucoup avancé. J'ai repéré sur Osmand une station essence où j'avais prévu de faire le plein. Malheureusement, elle a été démantelé et seuls les bâtiments abandonnés subsistes. Cela est problématique car je ne vois rien d'autres dans la région où ravitailler, pas le moindre patelin où je pourrais trouver de l'essence en bouteille. Je prends le temps de boire un coup et de réfléchir. J'estime la distance qui me reste à parcourir, sachant que comme j'ai prévu du hors-piste, je ne sais pas exactement. Cela devrait passer avec l'autonomie de la PR7, si, comme à mon habitude, je reste raisonnable sur la poignée de gaz.
J'arrive dans la région que je voulais traverser avec les premiers Kaluth, ces formations rocheuses au milieu du désert.
Je quitte le bitume et c'est parti ! C'est juste irréel, une sorte de paysage de pythons rocheux dignes d'un western à la Sergio Léon planté en plein désert de sable balayé par les vents. Je navigue à vue, serpentant entre les concrétions rocheuses à la recherche du sol porteur pour éviter de m'enliser tout en essayer de garder le cap donné par Osmand. J'ai surtout l'impression de rouler dans un labyrinthe. Et, tout d'un coup, cela fait tilt dans ma petite tête et je m'arrête d'un coup. Qui dit labyrinthe dit facile de se perdre. Je sors donc mon fil d'Ariane, enfin, la fonction d'Osmand pour enregistrer mon parcours. Si besoin est, je pourrais facilement revenir sur mes pas. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt? Parfois j'ai vraiment l'impression d'être un sempiternel débutant !
Je repars sans plus attendre et, rapidement, j'ai l'impression de naviguer sur une mer de sable d'où émerge quelques ilots rocheux. C'est juste fou ! Depuis le temps que je roule ma bosse par monts et par vaux, j'ai connu pas mal de terrains différents, mas jamais comme ici. Je suis hors du temps, j'oublie tout et me contente de rouler en vérifiant régulièrement de garder globalement le cap.
C'est là que je me dis que, vu du ciel, ce doit être complètement incroyable. Je n'ai pas de drone mais … je peux monter sur un pic rocheux ! Voilà une bonne idée ou, peut-être pas, mais si je ne teste pas, je ne saurais jamais. Et me voici parti cherchant à grimper sur un point haut comme si je n'avais rien d'autre à faire.
Mais j'ai bien fait car le spectacle est grandiose. Je profite de la vue qui s'offre à moi et je réalise alors que le vent a pas mal forci depuis tout à l'heure et, qu'en bas, la visibilité diminue rapidement. Tout d'un coup je redescends sur terre rattrapé par la réalité. L'après-midi est bien entamée, le vent se renforce généralement avec la tombée du jour, je suis très limite question essence et je suis au milieu de nulle part en dehors de toute piste ou voie de communication et, qui plus est, sans réseau. S'il m'arrive le moindre problème je ne pourrais espérer l'aide de personne et ma seule option serait alors de déclencher ma balise de détresse, ce que j'aimerai éviter à tout prix. Le bon côté des choses c'est que j'ai suffisamment d'eau et, qu'avec Osmand, je ne suis jamais perdu. Mais si je tombe en panne sèche, je ne serais pas plus avancé pour autant de savoir où je suis ! Il me faut donc faire un choix. Je crois que si mon amis Arnaud était là avec sa 701, je dirais banco. Mais seul, le risque me semble déraisonnable. Je n'ai pas de marge de manœuvre, pas de plan B et les tempêtes de sable, je connais depuis le Sahara et cela ne me tente pas vraiment.
Le choix me semble évident mais j'hésite tellement le moment est incroyable et que j'aimerai le prolonger. Pour me motiver je me persuade que j'ai encore d'innombrables choses à vivre durant ce voyage et qu'il serait complètement stupide de foncer tête baissée dans les problèmes en toute connaissance de cause. J'affiche donc sur Osmand la trace enregistrée et je rebrousse chemin. Il ne me faut pas longtemps pour oublier ma déception et me concentrer juste sur l'instant présent. J'en profite à me gaver.
J'arrive à la fin de la trace enregistrée. Je vois bien le bitume là, à quelques centaines de mètres, mais je jardine, tourne en rond pour contourner les bancs de sables mous et éviter de m'enliser sans arriver à rejoindre la route. La force du vent augmente rapidement confirmant la justesse de mon choix. Alors, je m'arrête, repère la position de ma moto sur Osmand, et pars en reconnaissance à pieds pour trouver le passage, économisant par la même un peu d'essence qui risque de me faire cruellement défaut. Enfin me voici sur la route. Je remonte chercher ma moto et quelques minutes plus tard, je suis sur le goudron. Heureusement que j'ai eu la présence d'esprit d'enregistrer la trace même un peu tardivement, sinon je serais toujours là-bas à jardiner !
Plus j'avance et plus le vent forci, créant ici et là des congères de sable barrant parfois totalement la route.
C'est ce que je redoute le plus, car je n'oublie pas mon copain Eric qui, sur une toute petite congère sur le goudron entre Nouakchott et Nouadhibou est tombé, avec pour conséquence une grave entorse et rapatriement sanitaire en France. Fini l'aventure pour lui.
Le vent est si violent qu'il créé un brouillard de sable tel que la caméra distingue difficilement le bitume du sable, mais moi, engoncé dans mon casque, je vois moitié moins bien car évidement, impossible de rouler visière ouverte sous peine d'avoir l'impression de passer à la sableuse. C'est peut être une bonne solution pour ressortir avec une peau de bébé, mais simplement invivable là, sur la moto, à cet instant. Parfois je ne me guide qu'avec Osmand roulant tout doucement pour éviter de me planter dans ces congères.
Parfois la visibilité s'améliore un peu alors j'augmente doucement le rythme tout en restant en mode "Emergency", c’est-à-dire que plus rien ne compte à part sortir indemne de cette situation. Souvent on me demande quelles sont les principales qualités nécessaires pour voyager de la sorte. Mes interlocuteurs s'attendent à ce que je leur parle conduite tout terrain ou mécanique, mais non. Pour moi, voyager, c'est être capable de rouler quel que soit l'état de la route, de la piste et surtout, de la météo. Car c'est dans ces moments-là où, seul au monde, quand les éléments semblent se liguer contre moi qu'il faut avancer coute que coute. Et dans ces là, je serre les fesses avec tous les sens aux aguets pour essayer d'anticiper au mieux la situation. Je vois ma jauge à essence au plus bas et la distance restant à parcourir avant la prochaine ville toujours conséquente. Là, je ne me berce plus d'illusion, c'est sans équivoque, je n'y arriverai pas. Je m'arrête pour verser mes deux litres de réserves dans le réservoir. J'en profite pour chercher sur Osmand un patelin, une maison isolé, un truc même riquiqui, mais peu importe, j'y dénicherai bien de l'essence en bouteille. Je trouve un village, Dehselm, 110 km. Avec un peu de chance, je devrais y arriver avec comme priorité, me mettre à l'abri pour la nuit. Pour l'essence, chaque chose en son temps, je verrais cela demain. Je roule le plus tranquillement possible pour économiser au mieux le précieux carburant. Entre le sable, le vent violent et les différents jardinages de la journée, j'ai consommé plus que la normale. Cela semble néanmoins jouable. En me rapprochant de Dehselm, je commence à croiser quelques véhicules. Je suis grandement soulagé car jusqu'à présent, j'étais plutôt seul au monde !
Plus qu'une quinzaine de kilomètres, j'y crois plus que jamais mais le destin en décide autrement, la moto ratatouille, la panne sèche n'est pas loin. Deux doigts sur l'embrayage prêt à débrayer au moment fatal et, quelques secondes plus tard, me voici en roue libre. Je gare la moto sur le côté gauche de la route pour pouvoir allumer mes phares si j'entends un véhicule arriver et je scrute l'horizon, le casque toujours vissé sur la tête pour me protéger du sable. Je n'attends pas trop longtemps, une camionnette arrive. Je fais des grand gestes et elle s'arrête. J'avais préparé mon petit laïus sur le traducteur de mon téléphone, lui montre, et, après un traditionnel Salam Aleykoum, il me dit juste "no benzine no benzine" et démarre en trombe. Pour une fois que je suis vraiment en détresse, je tombe sur le seul iranien antipathique !
Je ne me décourage pas pour autant et attends. De toute façon, je ne peux rien faire d'autre ! Enfin, une voiture s'arrête, quatre hommes à l'intérieur. Rebelotte, je leur montre mon téléphone et tout de suite ils réagissent. Trois d'entre eux descendent de la voiture, ouvrent le coffre et je comprends au premier coup d'œil. Ils ont une moto pompe et se proposent de me donner l'essence du réservoir. Un litre ferait l'affaire, mais il me baragouine quelque chose tout en mimant.
Bingo, je tilte. Je retourne à ma moto, prends une de mes bouteilles d'eau, mon couteau et sépare le goulot du reste. Je leur tends le cul de la bouteille qu'ils remplissent tant bien que mal. Ensuite, avec le goulot comme entonnoir, l'essence est versée dans mon réservoir. Ils insistent pour me donner tout ce qu'ils ont, environ 3 ou 4 litres à vue de nez. Je les remercie chaleureusement, leur demande combien je dois mais ils refusent évidement quoi que ce soit. Me voici soulagé, mon principal problème étant résolu. Ne reste plus qu'à trouver un abris pour la nuit, ce qui ne devrait pas être trop difficile vu l'hospitalité des gens. Je reprends la route, mes bons samaritains poursuivant la leur à contre sens. Plus que quelques kilomètres avant le village quand je vois des phares dans mes rétroviseurs. Je sais que, de l'arrière, je ne suis pas trop visible, alors je suis très attentif, mettant quelques coups de frein pour alerter au mieux de ma présence. Une voiture me double en klaxonnant et, devinez, ce sont mes sauveurs du jour ! Enfin, presque. De quatre ils ne sont plus que deux adultes et un gamin. Cela reste un mystère pour moi vu que je pensais qu'il n'y avait rien ici. Mais peu importe, je comprends vite, ils me font signe de les suivre.
Quelques minutes plus tard nous arrivons au village de Dehselm où je les suis jusqu'au portail d'une concession. Le conducteur descend et déniche une clé de sous une pierre. Ils me font rentrer la PR7 et garent leur voiture un peu plus loin dans la cours. Je descends de la moto, tombe mon casque et je souffle, soulagé. Je ne sais pas si déjà le vent faibli ou si c'est le mur d'enceinte qui joue son rôle protecteur, mais, à l'instant, je me sens hors de danger et … vidé. Le simple fait d'avoir ôté mon casque et de me savoir en sécurité dissipe instantanément toutes la tension nerveuse de ces dernières heures. Je me sens bien. J'en aurais presque oublié mes hôtes qui viennent me voir. Ils ne parlent pas un mot d'anglais évidemment, il va falloir une fois encore faire confiance au traducteur. Avant d'entrer dans la maison, vu que nous sommes entre hommes, non seulement j'enlève mes bottes comme le veut la coutume, mais aussi ma veste de moto ainsi que mon pantalon. Bien m'en a pris, car sous moi se forme un petit tas de sable. Vu la température, j'avais toutes les écoutilles ouvertes et j'en avais partout, mais vraiment partout. Je me secoue pour éviter d'en tapisser l'intérieurs et passe un pantalon de fine toile avant d'entrer.
Nous nous installons sur les tapis et ils m'offrent le traditionnel thé. La discussion débute, laborieuse, et je finis par comprendre que nous sommes chez le frère d'un des deux hommes. J'apprends que c'est la saison des tempêtes de sable, que le vent forcit en fin d'après-midi pour disparaitre avec le coucher du soleil.
Ils m'assaillent de questions et, pour être tout à fait honnête, à cet instant, je voudrais juste que l'on me fiche la paix pour que je puisse m'assoupir un petit peu. Mais je suis leur invité et j'ai maintenant pour devoir d'assouvir leur curiosité. C'est souvent le pendant de l'hospitalité et il faut l'accepter. Et c'est parti, le sempiternel laïus, d'où je viens, où je vais, quel âge j'ai, ma profession, femme, enfants, veaux, vaches et cochons, tout y passe.
Alors que la discussion bat son plein, je sens comme un malaise que je n'arrive pas à percer. Finalement l'un d'entre eux se lance. Ils n'avaient pas prévu de rester ici et i n'y a rien à manger. Ils semble effondré, limite déshonoré. Je suis soudainement soulagé. Ce n'est pas bien grave, je les rassure car j'ai tout ce qu'il faut. Pour une fois, c'est moi qui invite !
La dernière fois que j'avais invité quelqu'un de la sorte, au milieu de nulle part, c'était Rahel, sur la piste du refuge en Islande. Souvenirs …
Mais je n'ai pas le temps de rêvasser. Je retourne à la moto et vais chercher mon sac spécial bivouac. Je déballe mon barda devant leur air médusé. Le clou du spectacle étant mon réchaud. Ils n'ont pas l'air de me croire quand je leur explique que, même aussi petit, il chauffe du feu de dieu !
Comme une bonne expérience vaut mieux qu'un barbant discours, je leur fait une petite démonstration. Là j'ai définitivement marqué des points. Ils sont juste subjugués par la taille de la mini bouteille de gaz. Je profite de mon avantage et sors le grand jeu, mes repas lyophilisés de grande gastronomie française, rien que cela ! Voyez plutôt, poulet à l'orientale, brandade de morue, raclette et pâtes à la provençale.
Alors que je pensais avoir définitivement remporté la victoire, leur air incrédule me fait soudainement douter. Je ne vais pas me décourager pour autant, j'ouvre un des sachet et leur montre. Ils sentent, enfin, reniflent plus exactement et semblent encore plus dubitatifs. OK, je conçois que, qui n'a jamais vu cela doit bien hésiter à savoir si c'est du lard ou du cochon, et, pour ce qui est du cochon, je ne suis pas au meilleurs endroit. Qu'à cela ne tienne, je fais bouillir de l'eau et prépare le sachet ouvert. Je remue consciencieusement, laisse imbiber le temps préconisé et voilà, c'est prêt. Je sors mes gamelles, partage le tout et l'offre à mes hôtes.
Ils goutent et là, comment dire, un grand moment de solitude comme diraient mes enfants ! Seul la politesse et leur devoir d'hospitalité les empêchent certainement de tout recracher illico presto. Je dois admettre ma défaite, je n'aurais pas été un grand ambassadeur de la gastronomie française malgré tous les efforts déployés !
Enfin, tout n'est pas perdu, je suis affamé puisque je n'ai rien avalé depuis le petit déjeuner. j'englouti le tout et ma foi, enfin, je les comprends, cela n'a rien d'extraordinaire. Cela a surtout le mérite de fournir les calories nécessaires à défaut d'être gouteux.
Sur le moment je n'y fais pas vraiment attention, mais l'un d'un a sorti son téléphone et passe plusieurs coups de fils, et le ton monte légèrement, enfin non, plutôt autoritaire.
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre et deux femmes entrent les bras chargés de plats, la mère et la fille à en croire la différence d'âge. L'atmosphère se détend et, un peu plus tard, elles nous servent du ragout de mouton et des galettes de pain. Je dois avouer que c'est bien meilleur, sans l'ombre d'une hésitation ce qui entérine définitivement leur victoire, enfin, celle des femmes pour être tout à fait honnête car eux, comme à l'accoutumé, n'ont pas bougé le petit doigt.
Une fois le festin fini, les femmes débarrassent tout et s'éclipsent, nous laissant entre hommes. C'est alors qu'ils m'offrent de fumer de l'opium. Ce n'est pas la première fois que l'on me le propose, mais ce n'est pas pour moi. S'ils avaient eu un digestif, cela aurait était avec grand plaisir, mais là, définitivement, sans façon.
La soirée se passe tranquillement et l'heure de dormir arrive. Ils sortent des couvertures et nous nous installons sur les tapis.
Au petit matin le soleil est de retour. Il y a une moto et de l'essence en bidon dans un appentis au fond de la cours. Il m'en propose 4 litres supplémentaires. Je lui paye avec ceux d'hier et un supplément pour le repas. J'en profite pour nettoyer mon filtre à air qui, en une seule journée, c'est bien emplit. Merci la chaussette de protection !
C'est l'heure des embrassades et du départ pour de nouvelles aventures qui, à coup sûr, ne manqueront pas d'être palpitantes.
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Jeu 14 Juil 2022 - 21:01
Oh pu...n sacrément couillu quand même........ j'ai roulé dans le grand sud Algérien (entre Djanet et Tam près de la frontière avec le Niger) et en roulant dans ces grands espaces plutôt envoutants je me souviens en écoutant le moindre bruit de ma moto de m'être fait la réflexion, "je suis content de ne pas être seul".
Il m'épate il m'épate il m'épate ........
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Sujet: Re: Adventure is going on ... Jeu 14 Juil 2022 - 21:26
dommage que ton autonomie t'as obligé d'écourter la visite de ce désert très prometteur. Tes photos font envies et tu n'étais pas au cœur du désert (sauf erreur de ma part) ! quelle aventure et quelles rencontres humaines ...
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