Déconfinement + Zone des 100 km = OK MAN ON VA TROUVER DE QUOI FAIRE.
Je passe quelques jours à établir des traces, j’utilise un peu les tracés du TET, je trouve quelques chemins sur wikiloc et des connaissances, le reste je le fais en jugeant par rapport aux chemins sur une carte en utilisant geoportail pour vérifier qu’ils sont bien viables.
Premier départ: mercredi à 7h du mat!
Je rejoins un copain, appelons le “Z”. En 200 DTR fraîchement préparée, puis direction le compère Lois en Transalp préparée compet’.
Ca commence bien à la pompe à essence: on apprend que le transalp chauffe à mort. BON OK on fera des pauses souvent! Les premiers tracés sont viables puisques issus du TET, quelques passages un peu chauds pour la garde au sol, beaucoup de pierriers qui nous mettent dans le jus de bon matin… Mais c’est ça qu’on veut aussi!
On fait quelques pauses pour laisser reposer le transalp, et refaire le sanglage sur le DTR. L’horizon s’assombrit lorsque Z nous apprend que le DTR a quelques trous… Pardi c’est le 2T! Oui on lui répond ça, sans doute pour se rassurer, et surement car on se doutait pas d’autre chose.
On arrive sur les coups de midi derrière la montagne de Lure, magnifique panorama sur la région. Une petite pause au soleil sur le pouce et ça repart de plus belle. Quelques pistes trouvés sur géoportail sont super agréables, roulantes / glissantes histoire d’avoir de quoi faire mais pour l’instant rien de très compliqué. Mais vu le temps on apprécie juste d'avoir le nez dans les paysages en cruisant sur des pistes désertes.
Arrivés gorges de la Méouge: patrata. Le transalp n’a plus de batterie… Bizarre elle avait que 6 mois. Obligé de la pousser!
Re-patrata le DTR est aussi à pousser! Les trous se font de plus en plus présents et récurrents. C’est comme ça que sous une chaleur de 30° on s’est retrouvés à démonter la moto sur un parking en bord de route: A-F-F-R-E-U-X.
Lois va faire un tour au garage du coin pour demander un multimètre: Régulateur HS (encore !), obligés de débrancher, il la laisse recharger quelques minutes histoire d’avoir deux coups de démarreur de réserve au cas où. Plus de phares, plus de clignotants rien, le transalp se fera discret.
Pour l’histoire du DTR on trouve énormément de résidus dans la cuve, on en déduit assez logiquement qu’ils ont du boucher par intermittence le gicleur. Dans le doute on remonte un peu le niveau de cuve histoire d’être sûr que ça ne vienne pas de ça aussi. On arrive sur le milieu d’après midi, le tracé final routier est rassurant en cas de problème. Le DTR semble rouler, le transalp aussi, inchallah comme disait Gandhi.
On arrive aux alentours du lac de Serre Ponçon, le DTR refait des siennes: AHHHHHHHHHH, on essaie de trouver un coin tranquille pour faire le camping et la re-démonter.
On essaie un peu les bords de la rivière sans succès, pour finalement se posay dans un champ à côté des vignes, une petite clairière avec une belle vue quoi.
Le démontage se poursuit… Lois trouve énormément de résidus dans le carburateur au niveau de la durite d’essence: BINGO, c’est forcément ça! On remet le niveau de cuve à la normale dans le doute.
Avant de fêter ça avec un pastis bien chaud, on décide la démarrer, juste histoire d’être sûr!
………
BREEEEEEEEU, elle tourne riche comme jamais elle a tourné riche, en plus elle pisse l’essence! BORDEEEEEEEEL.
On la fait rouler quelques mètres puis l’essence ne coule plus, pointeau bloqué puis débloqué? La nuit ne nous portera pas conseil.
Le lendemain matin, enfin de 9h à 12h, a servi à ranger les affaires et essayer de régler cette satanée DTR. Lois et Z ont bien du démonter la moto .... 5 FOIS.
Sans succès, elle tourne toujours hyper riche, inroulable. Dégoutés on laisse Z sur place pour qu’il puisse se faire chercher en camion…
La suite avec lois se fera sur des pistes roulantes, très jolies aux alentours. Malheureusement comme souvent, certaines sont interdites avec le fameux panneau BO. Que faire… Bah y aller, on prend le risque. Marre de toutes ces interdictions.
Petite prise d’eau dans une fontaine, il fait très très chaud. Les paysages sont toujours fabuleux, les Alpes et sa végétation sont bien vertes grâce à ces dernières (et rares) pluies.
On alterne du coup entre pistes, cols de montagnes déserts, petits villages. On en voit du paysages!
On suit une trace donné par une connaissance, petit chemin en sous bois. Je suis le transalp, ça monte ça monte, et ça glisse. Ca patinnnneeeee, petite couche de gras, transalp en PLS: tout le monde s’arrête.
On y passera quelques dizaines de minutes à le pousser, heureusement équipé d’anakee wild raides neufs mais peut être un peu surgonflés.
Le XR passera aussi, un peu difficilement car sans élan et les pneus un peu rincés et peu cramponnés n’aident pas. On ne pourra pas continuer sur la trace, trop de gras, on coupe à travers champ!
On arrive sur une bergère équipée de deux trois patous bien méchants, on vient parlementer discuter pour chercher notre chemin. Elle nous indique, on enlève les barrières comme indiqué et nous voilà encore à travers champ, la liberté est à nos pieds!
La suite se fera sans trop de soucis, si ce n’est ce “ chemin “ que j’avais établi comme carrossable qui s’est en fait transformé en chemin de VTT. Je suis tombé, trop hésitant et avec une première trop longue qui fait tousser le moteur. Le transalp passe sans soucis, jusqu'à arriver sur un cours d’eau un peu trop… encombré. On passera pas! Demi-tour, on se jette dans l’eau histoire de se rafraîchir un peu. HEUREUSEMENT le transalp avait encore un coup de démarreur dans la batterie, sinon on était mort, pousser une mémère comme ça sur un chemin aussi étroit…
L’histoire se répètera deux trois fois… Il va falloir que je revois mon repérage, car là c’était catastrophique, avec une moto qui chauffe et sans démarreur on atteint les limites du supportable.
Fin de journée on essaie de rattraper la trace du coup de l’autre côté de la vallée. On arrive sur une route au panneau simple et évocateur:
Mais au bout de quelques kilomètres c’est la catastrophe:
Enième demi tour. On arrive par la route sur les environs de Digne les bains, à la recherche d’un endroit pour dormir. Une petite chapelle en hauteur est repérée: parfait!
L’endroit est infesté de chenilles et limaces, mon pire cauchemar. Du cornedbeef et des nouilles chinoises rattraperont tout ça, plutôt bon d’ailleurs!
Après une nuit compliquée (à rêver de limaces qui me tombent dessus) on finit par plier bagage au plus tôt histoire de pas tomber sur un garde un peu zélé.
La suite se fera…. Interdite. J’ai encore chopé des traces de VTT, on ne prendra pas de risque. On trace direct sur le TET pour rentrer. Portions roulantes, beaucoup de pistes, beaucoup de beaux paysages, des pierriers et des flaques d’eau qui mettent quand même à mal le chargement des motos et des pilotes.
On fait une pause au milieu de nulle part: on a le temps, on se repose…
On finira le tracé sur les alentours d’Oraison, pour discuter avec un ami de lois parapentiste. La fin du voyage se fera donc sur la vue de cette belle vallée, en fin de journée avec le vent qui te caresse doucement le visage. Dans un mois il fera trop chaud, y’a un mois il faisait trop froid: c’est top.
Lois finira par claquer son CDI quelques mètres avant sa maison, et l’histoire ne nous dit pas si le DTR redémarre!
Environ 500 km sur 3 jours, je dirais environ moitié moitié de chemin / route, du moins en ressenti j’ai plus l’impression d’avoir été sur les chemins; Moyenne de roulage 35 km/h, moyenne globale 18 km/h (les pannes, les pannes).
T’as fini? On repart! Vendredi soir j’arrive à la maison, je suis mort. Mon beau frère arrive, pour repartir le lendemain.
Même topo: un peu de TET, un peu de traces trouvées sur internet, un peu d’invention.
On commence vers les 9h du matin, l’objectif est dormir en fin de journée dans une montagne à environ 140 km de là. Premier chemin: privé! On fait demi-tour.
Deuxième chemin, les pistes du Luberon… On se doute que ça risque d’être un peu interdit, mais on décide d’y aller tranquillement. Le beauf a la bonne idée de mettre un peu de boue sur les plaques, on sait jamais!
200 m plus loin, on voit une femme lever les bras en l’air en nous voyant. Le beauf passe, je m’arrête pour discuter: “ vous avez rien d’autres à foutre que de rouler ici, moi aussi je suis motarde, vous nous faites ch... avec vos trails, vous avez pas le droit c’est le risque incendie…” OK on peut pas discuter ma vieille, je trace. Je vois qu’elle se met derrière la moto pour lire ma plaque, et se met à râler car forcément maquillée!
Je stresse un peu, le parc du Luberon ça rigole pas trop, je propose au beauf de faire demi-tour. Louche, on ne croise plus la femme, elle a du s’arrêter… En fait on la voit sur le bord de la route en train d’appeler les flics, je l’entends dire au passage “ ah bah voilà ils repassent! “ Tout en essayant de lire notre plaque.
On TRACE, on devient fou, devant tant de délation et de mauvaise entente.
Énervés comme jamais, la suite du tracé nous ravit et nous donnera le sourire: on roule dans les alentours du Luberon mais sans être dans le parc national, on rencontre des habitants très sympas et conseilleurs sur les chemins à prendre.
Ouf, ça contre-balance! Journée roulante, on trouve quelques chemins d’enduro mais les motos sont cette fois un plus adaptées, ça se fait sans soucis.
Le passage dans les alentours du parc du Ventoux sera un peu plus compliqué, surtout à cause de la végétation?
Fin de journée orageuse, on fait quelques courses et on commence à s'inquiéter à l'idée de camper sous la pluie et le vent (le mistral, tu connais!). On est aux alentours de Valreas, le beauf contacte un ami à lui qui connaît un ferme abandonnée dans la montagne. Et là, c’est le drame.
Cet “ ami “ ne veut pas seulement nous donner un plan, il veut nous y mener! Ce même bonhomme appelle son ami “ Simon “, multi-participant au Alestrem (aie aie).
Il nous mène et nous malmène sur les chemins à la recherche de ce fameux Simon. C’est plat, on passe mais on serre les dents à quelques endroits.
On rencontre Simon, un fêlé d’enduro. Les deux ont des 300 HVA 2T, bib mousse. Bref on va en ch....
L'adrénaline monte, on essaie de pas se démonter on dit: “ ok on vous suit”. Ces cons nous ont emmenés sur un cours d’eau plein de cailloux, une horreur. L’avant glisse dans tous les sens, l’arrière ne suit pas. Je sais pas comment je fais encore pour avancer. Le beauf en pneu enduro sur 250 WR-R galère aussi, on pousse on pousse, je tombe je tombe.
Forcément un arbre en plein milieu! J’en profite pour sortir l’outil d’aliexpress, c’est coupé en quelques minutes, on est tous étonnés du bon fonctionnement de ce gadget.
On arrive sur un endroit un peu encaissé entre feuilles mortes et grosses montés, Simon s'entraîne à foison à grimper sans relâche. On accuse le coup avec 250km dans les pattes.
Le pire restait à venir: Venez les gars on monte au sommet, y’a un peu de brouillard mais ça passe! Ces enculés nous font passer par un chemin de randonné, tout mouillé, tout plein de cailloux glissants. Le XR se fait extrêmement lourd, je peine à le relever en pente sur toutes mes chutes, la fin est absolument impossible. Les Heidenau K60 en fin de vie patinent instantanément, quelques mètres avant le sommet et quand les deux autochtones sont venus m'aider à la soulever je crois qu’ils ont compris que ça ne passerait jamais: OK DEMI TOUR.
On finit par arriver à la ferme, les deux nous félicitent en disant que certains de leurs potes en enduro n’arrivaient même pas à passer sur le sec. Tout fier de ce compliment, on se jette dans la maison pour tomber de fatigue.
Et là, c’est compliqué. La ferme est abandonnée, sale, poussiéreuse. Moi qui avait des allergies…
Ah oui, il faut peut être préciser que dehors le temps orageux, il fait 10° avec un vent de tous les diables. On est trempés, on pue la transpiration comme jamais, mais on va devoir se doucher et coucher ici.
On arrive à faire un feu, y faire cuire 4 saucisses sur une grille récupérée sur place (je vais sûrement mourir d’une infection dans les prochaines semaines).
On se lave à la bouteille dans une douche improvisée: c’est à dire à FACE A LA FENETRE.
La tente sera montée face au feu, mais un doute nous prend avant de nous endormir…
Et si on allait mourir? En fait le vent, devait empêcher un bon tirage de la cheminée ce qui fait qu’on était littéralement enfumés. On sort la lampe de poche pour voir l’épais nuage de fumée: ok on va mourir. Au diable le froid on décide d’éteindre le feu et s’endormir comme ça.
Réveil douloureux à 6h30 (ah oui, forcément c’était interdit d’y dormir car barrières bloqués par l’ONF et un risque que le propriétaire débarque)
Tout le reste de la journée se fera en suivant le TET (donc le tracé a changé depuis le début d’année?). Toujours très beau, très beau. Le beauf fera office de guide en improvisant quelques passages les Baronnies provençales.
Enfin jusqu'à cette fameuse montée.
Je l’avais déjà faite en enduro, mais avec une petite moto. Là c’était gras, il y avait des racines, je venais de tomber dans le ravin sans pouvoir la relever, et surtout je pouvais pas prendre d’élan.
Après quelques tentatives infructueuses, ça passera jamais. Donc… Demi tour.
On fera une pause midi devant un panorama très correct, rencontre de quelques marcheurs, un enduriste de 60 ans se joindra à la conversation. Très agréable de partager tout ça, en bonne entente!
Fin de journée fiable, pistes roulantes sans problèmes, beaucoup beaucoup de cailloux.
On accuse vraiment le coup sur la fin de journée, on s’est fait du coup 510 km encore sur 2 jours. Il faut que je check vraiment la moto car elle a du morfler de tous les côtés, et moi j’ai le cerveau en vrac.