Coup de fil mardi, pour préparer un petit voyage en mai ou juin. Mon beauf m'annonce que ça sera difficile à cause de soucis personnels, et me lance: sinon on fait ça ce week-end?
Le temps d'un ring avec nos copines mutuelles, on en sort vainqueur et je me lance sur la préparation de l'itinéraire.
Vu qu'on habite un peu à l'opposé, je viendrais chez lui et on commencera là bas pour finir en théorie vers Miliau et rentre au mieux de mon côté.
Vendredi soirOn se retrouve vers Montelimar, j'ai déjà fait 2H30 et 130km de route; Rdv vers 20h du soir! Mon beauf est en 250WRR, on peut dire qu'il a pas eu le temps de fignoler les fixations le bougre!
Une fois sur place, c'est parti sur la trace du TET ! Enfin d'abord une bonne vingtaine de km sur des petites routes mal desservies. On arrive enfin sur les chemins après quelques petites erreurs de GPS. En fait les traces sont parfois tracées à la " règle" depuis un logiciel ce qui fausse la compréhension. Bref, putain dèsle début des putains de marches de cailloux !
La vache, un mec m'avait prévenu mais c'est déjà beaucoup plus difficile que sur toute la partie ouest faite précédemment. Je galère un peu avec l'xr car j'ai peur de lui mettre trop dans la gueule et de m'envoyer en l'air. Les TKC 80 font ce qu'ils peuvent mais gonflés à 2 bar pour éviter les crevaisons il y a pas de miracles, ça chasse du cul! On fini par arriver sur une petite butée en terre, éclairé par la pleine lune on y voyait comme en fin de soirée sauf qu'il était 23h du soir.
On attaque le feu, petit couscous et tisane et s’envoie au lit. Mention spéciale au matelas que spray m'avait conseillé, j'ai dormi comme un loir. Malheureusement on a eu froid, les duvet soit disant du sur-plus militaire manquent de l'épaisseur pour être à l'aise par 5 degrés.
SamediLendemain levé 7h, avec le soleil bien sûr.
Un savane-pompote et ça repart ! Inchala on a eu un temps royal. Quelques portions de routes et un tracé par moment vraiment exigeant ! Sincèrement avec une grosse moto je pense qu'on aurait été en galère. J'étais étonné de la difficulté proposée comparé à avant. Sans pneus à crampons ni bonnes suspensions on serait rester sur place à plusieurs moments.
De magnifiques pistes, le longs des éoliennes, à rouler à fond, quelle putain de " liberté", comme en Amérique quoi!
Ensuite vient la transition des monts de l'Ardèche.
On m'avait annoncé qu'il y aurait de la neige... Mais putain ! Première escapade je bourrine trop et m'enterre. La chaîne se déraille et l'attache rapide se tord ! Jamais vu ça ! Mon beauf frère répare ça avec toute son habilité légendaire et on creuse pour pouvoir la sortir.
Là je me suis dit qu'on arrêtait les conneries et que je ne forcerai plus la chose. Mais voilà qu'on arrive sur une impasse... 200m de neige.
Barbelés et bois dense de chaque côté. On essaye d'enlever les piquets de barbelés mais impossible de les coucher. Mon beau frère se lance et se plante ! Il a ses pneus enduro gonflés à 2bar. On passera jamais on commence à flipper. Finalement on réussi à se dégager de là en poussant les motos à deux, une putain de galère. Là clairement avec plus lourd tu ne pouvais pas passer !
Une forêt pleine de jolis sapins pointe le bout de son nez, mais qui dit sapin dit ombre, et son ami le verglas. Je tente le coup mais un petit coup de piston me fait chasser l'arrière, je tombe genou sur la glace et la jambe coincée sous la roue avant... La vache heureusement que j'avais une petite protection, j'ai rien eu mais j'ai encore prit des risques pour rien. Le beauf tentera le coup par le fossé, good choice.
On arrive ensuite en Lozère. Des beaux et grands chemins en forêt et en plateaux. Parcours un peu sableux de temps en temps...
Mais ça fait 160km qu'on a pas croisé de pompe à essence. Un petit coup de GPS nous donne une station à 2km.
Ensuite petit bar du coin et discussion avec un pizzaiolo qui lorgnais sur nos motos... On apprend qu'on était sur les routes du trèfle lozérien et qu'ici chaque habitant avait au moins une moto dans son garage ! Super sympa d'échanger ces quelques mots. On parle un peu d'XR et me raconte des histoires sur des copains à lui qui avaient ça à l'époque, nostalgique le bonhomme.
Il fini par nous confier un lieu pour camper, la chapelle de St féreol ! Il me montre rapidement le lieu sur mon GPS. Je rentre l'adresse, et vu que c'est un GPS de randonnée, le tracé se fait par les chemins ! Excellent !! On galère à trouver car je n'avais pas fait de waypoint, obligé de se repérer à la forme du chemin sur le gps et le soleil se couche dans 30 minutes... Je commence à avoir la pression, la pression ne de pas trouver et de dormir dans un endroit moins bien. On se lance sur le premier chemin venu, et au bout de quelques kilomètres j'aperçois un toit au fond de la vallée! C'est l'extase!!
On arrive sur un point de vue, avec prédisposition pour le feu, terre damnée pour la tente, et source d'eau bénite à côté. S'en suit une cuisson de saucisse du pays et sa rasade de coucous. Petite soirée au coin du feu et étoiles dans le ciel, comme on en fait plus...
DimancheSommeil difficile, il a fait froid assez pour qu'il y est une gelée blanche au petit matin. Peu de sommeil, le froid et la mauvaise installation auront raison de notre état physique déplorable !
Direction la région de l'aubrac et du cantal. Pays de la vache et des énormes blocs de granites polis on se penserait dans le jurassique! Pratiquement personne sur les routes, c'est tellement désertique qu'on en vient à traverser les intersections sans regarder, dangereux... Incroyable.
On croisera seulement au détour d'un chemin improbable 3 types en 400xr ( Vla qu'on en parlait la veille). Les types étaient de Bretagne et voyageaient en carte. Ils étaient pas rendu les gars vu le balisage du coin ! On continue sur notre trajet, on doit rejoindre un point de rdv qui rejoint le Tet du nord, sud et est. Je pensais le rallier la veille mais on a manqué de rythme. La suite est moins palpitante niveau difficulté, c'est plus des chemins et les portions de route au paravent presque absente servent ici à bien visiter l'arrière pays !
Il faut savoir qu'à 90% du temps on passe sur routes très secondaires avec des hameaux plus perdus que jamais. Rare sont les pompes sur le chemin, et mon GPS de randonnée bien qu'il me trouve la station service la plus proche nous fait à chaque fois passer par des chemins, ahah.
Beaucoup d'erreurs de traçage qui nous font passer par des endroits à mon sens inutile ou pire chez des paysans ou on doit enlever les barrières. Moyen tout ça... On doit d'ailleurs enlever quelques fils de fers car des arbres se sont effondrés sur le chemin !
Petite traversée de la mongolie-franciliene, des grandes pistes avec des caillasses dans tous les sens!
Quand on vous dit que ça secoue les chemins
On arrive au point de rdv à 19h... Fin du périple.
On est parti de Montelimar vendredi à 21h, arrivé dimanche soir 490km plus loin dans le cantal.
Trajet effectué
Tracé que je pensais faire le dimanche ( 250km)
On décide donc de repartir sur Mende car mon beauf travaille lundi midi. Retour de nuit horrible, on passe par l'Aubrac et son col à 1300m d'altitude à 21h, il doit faire moins huit milles degrés et je suis pas équipé en tenue de pluie. Première auberge fermée, on se rend compte qu'on arrivera jamais à Mende sans y laisser notre peau. Deuxième auberge on se fait servir de la charcuterie et de l'aligot.
On était à deux doigts de prendre une chambre... Mais on a remballé pour aller camper comme des sauvages 10km plus loin sur une aire de stationnement, magnifique.
LundiRéveil à 6h du matin, brouillard de fou. Depuis la veille midi, je n'ai quitté ni cagoule ni sous vêtements techniques. J'ai mis deux paires de chaussettes ( des usagées, bien sur) et même utilisé la housse du casque pour autour de mes pieds pour ne pas mourir de froid...
Sans surprise il fait au moins -1 degrés vu le gel aux alentours... On doit ranger la tente et les affaires, horrible. Seb travaille à midi, il faut donc qu'on rentre au mieux! Je vous passe le retour qui, comme tous les retours, est détestable. On est gelés, et il nous reste environ 315 km et 5h de route. Le seul point positif sera le retour par la N106 entre Florac ( flowwwrac) et Alès qui pour ceux qui la connaisse est un véritable circuit, seb m'a même dit que j'étais pas loin de poser le genou à un moment ( j'ai surtout essayé pour tester les pneus).
Très surpris de la tenue des Pirelli enduro de seb d'ailleurs, on a fait finalement pas mal de route, ils étaient pas neufs et sont toujours bons!
Niveau usure des tkc ça donne ça au bout de 2000km dont une bonne partie d'off road:
Arrière centre: 1cm, maintenant 0,7cm
Avant centre: 0,7cm, maintenant 0,7cm
Assez content de ces derniers, ils sont finalement bons partout, mais leur faiblesse c'est l'arrière sur gras ça tendance à glisser pas mal. Après c'est ma première bécane de forte cylindrée en chemin donc à nuancer peut être.
Bref, ce que je retiens de tout ça:- La difficulté était clairement plus plus haute que la partie que j'avais fait. Grandement à cause de la neige ( donc suivant la saison c'est à atténuer), et aussi à cause des grosses pierres qui pullulaient le pays de l'ardeche/lorèze. Je voyais difficilement comment on pouvait passer en GS1200, mais je ne l'ai jamais essayé donc à vérifier!
- Le tracé GPS présentait pas mal d'erreurs, on a fait beaucoup de petits demi-tours dans des endroits très exigus, pareil en GS tu la brûle sur place! J'ai contacté le mec qui gère les tracés sur FB pour essayer de les ajuster.
- Niveau consommation et autonomie, il y avait peu de station sur le tracé, il faut donc prévoir un peu en avance. Le wr avait 8l et consommait de manière régulière 3,2-4 litres au cent. Pour le XR j'y ai rarement tiré dessus, et sur les chemins je consommais 4,3l et sur le retour par la route j'ai même consommé 3,3l! 10l au total. Ce qui nous donne une autonomie d'au moins 200km.
- La beauté et le changement des paysages et incroyables, pour les portions de routes on passe la plupart du temps sur des routes très secondaires qui font visiter le pays, et vu qu'on ressort à chaque fois d'un chemin on a l'impression d'être dans un pays du tiers monde à chaque fois! Ne vous attendez pas à 100% de chemins. Dans le cantal ça devait être 30/40% alors que en ardèche-loreze c'était peut être le double ou le triple.
- Intercom obligatoires si vous à deux! Pour discuter et se conseiller sur les trajets histoire de mixer les positions. On a les rider V6 de alie du coup, niveau autonomie ils sont fait de samedi 9h à 22h, et le lendemain de 6h30 a 9h. Vraiment pas mal!! Seul l'ergonomie est à ch....
- Ne pas hésiter à parler aux autochtones ils ne sont pas avares de bons conseils
- Niveau équipement, seb avait les sacoches XL moto qui bénéficiaient d'une excellente promo ces derniers temps. Pour ce qu'on a fait elles ont largement fait le travail! Une grande place, des fixations simples, seul le sanglage est mal conçu, en fait les sangles sont reliées entres elles, ce qui fait que si on resserre une sacoche à tendance à tirer celle opposée. Mais très étonné pour le prix! De mon côté j'avais les enduristan blizzard. Elles sont un poil petites et ont tendance à abimer un peu les carénages à cause des frottements mais semblent bien résistantes ( heureusement!). On avait tous les deux un sac supplémentaire ( polochon 35l pour moi et sacoche de réservoir pour lui), nécessaire pour le matelas & duvet.
- Si on veut un peu du multimédia sans passer par les auberges je crois qu'un powerbank est obligatoire... Celle-ci ( anker 10000mah) a permit de recharger 4/5 fois mon portable 1 fois et demi la go pro, 2 intercoms, et un peu la go pro du beauf frère
- Au niveau des motos, le WR250R est vraiment polyvalent. Il a un très très bon niveau en enduro et là il s'est rendu compte qu'il pouvait tout autant voyager sur plusieurs jours avec. Seul point noir: la selle est assez dure... Le XR600 est donc un peu moins polyvalent, en enduro pur je l'utiliserai pas car il est trop haut et mine de rien un peu lourd à relever une fois chargé. Le couple du mono est top et le moteur vraiment attachant, la selle est bien confortable au début mais au bout de 50km on commence à avoir mal au cul aussi... Seul la fiabilité en fin de compte m’inquiète un peu...
- Très difficile de s’orienter... Vu qu'on a aucun repère, notre habitude de calculer avec le nord est faussée vu que le GPS s'oriente avec le tracé vers le haut, bref j'ai passé de bons moments à me triturer le cerveau pour retrouver le chemin..
- Ca fait largement parti des meilleures balades que j'ai pu faire. Un mélange de tout ce que je peux apprécier en ce moment: découverte d'endroits inconnus, off-road, camping sauvage & découverte locale, simplicité. Bordel que notre France est belle