[CR] Maroc ATOC 2019

Bonjour à tous,

En cette période de confinement, j'en profite pour vous faire voyager avec le CR de mon trip au Maroc en Avril/Mai 2019.
Je suis parti avec groupe formé sur ATOC, avec Bro7 en 4x4 et floriand en guest.

Pour info, j'ai écrit ce compte-rendu à mon retour en Mai dernier et l'ai publié sur ATOC à ce moment là.
J'espère que ça vous plaira ! 

Bon voyage !!

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Épisode 1 - Embarquement

Le voyage a commencé pour moi le 18 avril, jour de la Saint Parfait comme chacun sait.

Départ vers midi et demi de la région parisienne, descente par l’A75 pour profiter des paysages auvergnats pour arriver chez TiTi à Frontignan vers 21h. J’engloutirai une pizza ainsi qu’un bière en faisant connaissance avec mon hôte avant une bonne nuit de sommeil.

Lendemain matin, lever tôt, je prépare tranquillement mes affaires tandis que les autres arrivent.
Marc des HA sera le premier, venu de Gap sur sa Transalp 650.



Les autres arriveront peu après.

ThierrySP sur sa 600 Transalp
Alain et Zolive en voiture, leurs Africa 650 et Transalp 600 respectives sur remorque.
Darou, Remy et Bro7 dans le Hilux, tractant les Africa des deux premiers.

Le départ pour le port est prévu vers midi. Nous ferons donc un barbecue express vers 11h, au final, ça fait midi au Maroc !


De gauche à droite : Alex (Darou88), Aurélien (Bro7), Thierry (ThierrySP), Marc (Marc des HA), Alain (acretet), Remy (Grand Remy) et Olivier (Zolive38)

On range ce qui doit l’être dans le 4x4 et on en profite pour saluer Greg et Le Pat et leurs familles qui viennent passer le bonjour, fraîchement descendus du Ferry.
Tout ce petit monde ne s’attarde pas trop, on file en convoi vers le port de Sète.


Le 4x4 chargé et tout propre


12h03, on est au port, on se gare pour commencer les formalités


Derrière le 4x4, la Daroubike, ma 701 « Long Range », la Transalp des HA

J’en profite pour faire le tour des forces en présence… 

Beaucoup de motos trail… les Honda bien réprésentées


Des 4x4 de raid


De beaux chargements, ça met dans l'ambiance !!


Des chargements d’un autre type…

Les formalités vont au final assez vite, et on se retrouve dans les files d’attente après le passage de la police aux frontières et de la douane.

Sous le soleil du port de Sète, je prends mes premiers coups de soleil… je continue aussi mon album photo insolite.


Une CRF chargée… la prochaine fois prends un Iveco mon gars !


Un Scooter à l’assaut du Maroc


Notre petit groupe


Ça bouchonne sur le port de Sète !!



14h50, on est dans le bateau !

On range les motos tranquillement…


On patiente ensuite dans les cales que le 4x4 embarque… le temps de photographier d’autres engins…







Un gros side car cross  §ouch


16h04 on retrouve Aurélien !



C’est qu’on commençait à avoir vraiment chaud là dedans.

On prend ensuite possession des chambres, on se retrouve sur le pont.



La suite au prochain épisode !

Épisode 2 - La traversée

Heureuse coïncidence, le départ a lieu à l'heure de l'apéro. Nous sommes donc rassemblés à l'arrière du bateau sur le pont inférieur, lieu connu des habitués pour sa tranquillité pour une dégustation de produits régionaux.



Aurélien se sert un verre d'eau pour accompagner Thierry


La soirée passe et le temps se gâte, le bateau bouge pas mal. Mon compagnon de chambrée Alain n'est pas au mieux de sa forme, je sens bien que ça pourrait mal tourner pour moi aussi si je reste enfermé, je préfère retourner dehors au grand air. J'y passerai un moment, avant d'aller me coucher, épuisé. Au final tout ira bien pour moi. 




Le lendemain, il y a toute une journée à tuer... Je retrouverai Darou vers 11h faisant la queue dans un couloir... Je me joins à lui, mais de quoi ça s'agit ? Des formalités douanières, tu verras, ils vont nous faire venir un par un, me dit Darou. Cool j'adore attendre on fait la connaissance des gens autour de nous, surtout des gars en 4x4, chacun y va de son anecdote, de ses bons plans. Un gars me décrit son parcours, j'ose pas lui dire que je suis incapable de placer sur une carte la moindre ville qu'il vient de me citer, je me sens un peu con, j'aurais dû étudier un peu mieux la géographie du coin. 

Ah ça bouge, on nous fait entrer dans une salle de conférence, en face de nous, un marocain à son bureau nous surplombe. L'ambiance est particulière, on dirait une salle d'examen ! Ça y est c'est mon tour, passeport, fiche de renseignement, coup de tampons... Yes j'ai tout bon du premier coup. #fierté


Photo prise en caméra cachée à mes risques et périls


A peine sortie, on me dirige vers le fond du bateau pour l'examen d'entrée de la moto. Je laisse les papiers à un type tout seul, j'inscris mon nom sur une feuille volante... Et c'est tout, on me dit de venir récupérer tout ça à 18h30. Ce que l'on fera vers 17h en étant les derniers du bateau  §hein 

Pas grand chose à redire du reste de la journée, on passe le temps, on charge les traces sur les smartphones des retardataires, on joue aux cartes et on fait aussi connaissance entre nous.


J’ai cru voir un Iceberg



Les habitués du Maroc, Aurélien, Alex et Thierry nous briffent : attendez vous à tout sur les routes ! Passez jamais un virage à l'aveugle, une chèvre peut traverser, un mec peut rouler à contresens, il peut y avoir un nid de poule énorme ou ne plus y avoir de route. OK, je tâcherai de m'en souvenir.

Le soir apéro, puis on ira manger une pizza au resto. Bro7 campe sur sa position "je dépenserai rien sur le bateau" et ne se joindra pas à nous. Le repas fût correct, le vin bon, ce sera une bonne soirée. 

Le lendemain, il fait encore nuit quand les messages diffusés dans les hauts-parleurs nous sortent du lit. Nous sommes sur le pont à 5h et nous pouvons observer les lumières des côtes espagnoles.





À 6h nous descendons dans les cales. Nous retrouvons les motos attachées par de fines cordelettes... Ça n'a pas bougé, c'est que c'est efficace !





Nous sortons du bateau à 6h30.



C'est donc comme ça l'Afrique...

Aurélien rentré dans les derniers, sortira dans les premiers, et sera le premier à la douane. Les formalités sont expédiés très rapidement.

Nous nous retrouvons tous (même Remy) sur le port avant 7h. Le temps de se changer, nous nous mettons en route à 7h30.

A suivre...

jbc a écrit:

Un Scooter à l’assaut du Maroc

C'est sympa d'avoir pris en photo ma 1190 ... juste derriere le scoot

 
Trop bien, je vais relire ça avec délectation!

Au niveau CR, il se place là le Jb!!

Jour 1 – En route vers Ifrane

Ce premier jour, nous ferons la route vers notre première destination, Ifrane. Cette première étape, 100% bitume et longue de 375km, je la redoute pas mal avec ma moto plus l’aise sur les pistes que sur les routes.


A l’assaut du Maroc !

7h30, nous partons en groupe sur la trace. Je me retrouve à la tête du groupe, j’essaye d’adopter un rythme assez roulant, avec la 701 et son absence de protection, j’ai l’impression de rouler vite dès 70km/h… Faudrait pas qu’ils s’ennuient derrière.

Rapidement nous nous retrouvons sur le réseau routier secondaire.
Les conseils prodigués sur le bateau me sont rapidement très utiles : le bitume est par endroit en très mauvais état, à la sortie d’un virage je me retrouverai avec une R19 Chamade empiétant largement sur ma voie, les troupeaux de chèvre broutent à quelques dizaines de centimètre du bitume, les ânes sont très nombreux, sur une courte portion à 2x2 voies, un type fera demi-tour avec un Peugeot Expert en enjambant le terre plein central… Voila un échantillon de ce qu’on peut trouver sur les routes Marocaines en moins de 20 minutes, au moins on est prévenu !

Nous traversons de nombreuses collines, la végétation est abondante, les paysages très verts, je ne m’attendais pas à ça !

Sur la route, nous passerons plusieurs points de contrôle de police. Les fonctionnaires nous ferons systématiquement signe de passer sans même nous arrêter.

Un peu avant 9h, Darou me double et me propose qu’on fasse une pause. Cette pause nous la ferons quelques kilomètres plus loin, au bord de la route.


Première escapade offroad au Maroc, piste facile  §mdr

Nous avons bien avancé, le compteur journalier indique 75 km parcourus. Nous ne sommes pas loin de Chefchaouen et Aurélien propose qu’on y fasse un crochet pour y prendre un café. Proposition adoptée à l’unanimité. Thierry, connaissant le coin, prendra la tête du groupe.

Quelques dizaines de minutes, plus tard, nous voilà en ville, surnommée la ville bleue sans que je comprenne pourquoi. Nous stationnons les véhicules puis entamons notre quête d’une terrasse à laquelle prendre notre café. Je suis le mouvement… les rues deviennent étroites et nous nous retrouvons très vite dans un flot de touristes asiatiques, espagnols et italiens. Je me sens clairement pas à ma place, je suis habillé comme un crossman, avec des bottes qui couinent à chaque pas et un gilet de protection/dorsale sous ma veste me faisant suer à grosses gouttes… Au secours !! Elle est où c’te terrasse ?

L’appellation « ville bleue » prend tout son sens lors de nos déambulations.




Pas que du bleu, il y a aussi de l’orange !

J’ai cependant du mal à profiter du moment, accoutré comme je le suis et un peu barbouillé… Je ne pense qu’à une chose, me poser quelque part. Je m’amuse quand même du contraste entre la population locale et de jeunes asiatiques posant lascivement devant les portes décorées en quête du cliché Instagram ultime.

Enfin on se pose ! Premiers thés à la menthe pour les uns, un coca pour moi.


P’ti selfie oklm


Nous quittons la ville peu avant midi et continuons notre route.


Un regard sur Chefchaouen

Une heure plus tard, nous stoppons le mouvement pour notre premier repas Marocain. Au bord de la route nous nous arrêtons dans ce qui semble être un restaurant fermé. Darou part en éclaireur, et nous annonce, c’est bon on s’installe, ce midi on mange une tagine.


Les tagines nous attendent au chaud

On est tous bien contents de s’attabler. Salade marocaine, olives, pain plat et deux généreuses tagines nous sont rapidement servis. Le plat est un assortiment de légumes et pommes de terre ainsi que quelques grammes d’os de chèvre ou de moutons. C’est bon, bien assaisonné et bien cuit mais faut pas compter dessus pour sa dose de protéines.


Aurélien et Rémy, à la recherche de la viande

Un bruit de moto nous surprend en plein repas, et s’arrête sur le parking. Je reconnais de loin Florian et sa Yamaha WR250R. Lui aussi est arrivé à Tanger le matin même, mais plus tard que nous et en provenance d’Algésiras. Ce sera le neuvième homme de l’aventure.

Nous repartons tous ensemble après avoir pris un café ou un thé. Le temps est encore au beau, mais des nuages menacent, je me demande si ça va pas nous tomber dessus…
Et… C’est le cas quelques dizaines de kilomètres plus loin… A l’abri d’une station-service, tout le monde enfilera ses affaires de pluie. Pour moi ça consiste en une veste de pluie et rien d’autre, je comptais vraiment sur le beau temps…
La suite sera une variété de petites routes, la tête rentrée dans les épaules… Je m’en veux de pas avoir pris un pantalon de pluie et des gants étanches…Vivement que ça s’arrête…

Je double un peu plus loin Marc arrêté sur le bas-côté dans la boue… en manque de tout-terrain déjà ? Non… il a perdu l’avant plusieurs fois de suites, et s’est arrêté, persuadé d’avoir crevé, mais non le bitume est juste une véritable patinoire. Je crois que tout le monde s’est fait au moins une frayeur sur ce bitume gras, avec des pneus à tétines tout neufs…

On fera une pause quelque part…

Venez au Maroc, il fait beau et chaud !

Je manque de me vautrer en traversant à pied la route… C’est vraiment casse-gueule.
Allez on repart ! On traversa la ville de Fès sous des trombes d’eau. Le groupe se disloquera à cause des nombreux carrefours… Il n’est plus question de s’attendre, tout le monde ne pense qu’à une chose, arriver, et vite !
On roule, on roule. On s’arrêtera à 20km d’Ifrane pour s’apercevoir qu’on est plus que 4. La température a chuté, je suis frigorifié et je pense aux poignées chauffantes neuves qui attendent dans mon garage… Pas besoin de monter ça, c’est au Maroc qu’on va, pas au Cap Nord !

Le groupe se reconstitue en quelques minutes. Tout le monde est là sauf Florian qui trace à l’avant, peut-être est-il déjà arrivé. Aurélien me remonte le moral en m’annonçant qu’il n’y a probablement pas de chauffage à l’hôtel…
A la faveur d’une micro-éclaircie, nous repartons, j’ai changé de gants, je revis…
L’accalmie aura duré 5 min… il faut continuer vers Ifrane sous la flotte qui me fouette le visage… putain de casque cross.

19h30, Ifrane ! on y est ! Direction l’hôtel Chamonix ! Je me retrouve vite fait dans le hall, Aurélien et Florian sont en pleines négociations de tarifs… Je ne me préoccupe absolument pas de tout ça, je ne pense qu’à me débarrasser de mes vêtements trempés et me réchauffer. Je me précipite sur un radiateur dans le hall, il est bouillant… Hourra !

Nous prenons possessions des chambres, une quadruple avec Alain, Rémy et Aurélien. Celle-ci est spacieuse, moderne, tout à fait aux standards européens. Je squatterai les radiateurs de la réception et du couloir pour sécher mes affaires… je n’ai aucune envie d’enfiler des affaires trempées demain matin !

Nous prenons l’apéro dans la chambre voisine avant d’aller dîner. Le dîner est assez comique, dans une grande pièce mal éclairée, nous nous mettons à table. Le menu propose de nombreux plats, mais tous semblent non disponibles ce jour. Au final il y aura au choix tagine ou truite de l’Atlas. Je choisis une truite à la plancha. Les tagines arrivent, il s’agira en fait d’un morceau de viande servi dans un plat à tagine avec des frites ! Nous l’appellerons tagine Belge ! Ma truite arrive, cuite en papillotes.  §mdr 


Nous faisons un point météo, le mauvais temps va continuer, il faut prendre une décision : la montée vers Imilchil va poser problème, il est prévu de la neige là bas. Si nous y allons, nous ne pourrons pas repartir par la piste de l’Assif Melloul compte tenu des précipitations. On doit changer le programme.
Demain le groupe Soft prendra la route en direction de la plaine vers Beni Mellal. Les J2 et J3 seront donc bien chamboulés. Le groupe Hard empruntera les pistes de la trace Soft avant de bifurquer vers Beni Mellal. Le 4x4 les suivra.

C’est parti pour une séance de Basecamp avant de filer au lit !

Données du trajet :
382km parcourus en 12h.





A suivre...

Merci, on s'y croirait !!!

Ca fait du bien de sortir ... 

Super ce CR ! 
Merci pour ce partage et pour nous faire voyager durant cette période...

Très sympa ce compte rendu... ca fait digérer notre départ prévu au maroc  semaine prochaine mais qui n'aura pas lieu pour les raisons qu'on connait
la suite lasuite

merci JB, on attend évidement la suite :-)

  ca fait la lecture, trop bien en plus

salut,pareil pour nous voyage reporté à Juin si possible, pour l'instant on attends de voir l'évolution du virus au Maroc

En juin on aura peut-être fini le confinement mais je pense que les frontières resteront fermées beaucoup plus longtemps !

le Maroc ne survivra pas économiquement, le tourisme représente l'essentiel des rentrées en devises

Bonjour à tous et merci pour vos commentaires, voila la suite !


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J2 - Les premières pistes

7h30 je découvre les crêpes Marocaines accompagnées d’un jus d’orange frais ! Ça me plait comme p’ti déj ! J’apprendrai à mon retour en France que ça s’appelle des Msemmens.

Le groupe Hard constitué de Florian, Darou et moi sommes prêts à attaquer les premières pistes ! Enfin je suis prêt un quart d’heure après les autres… Va falloir vous habituer les gars. Le temps est gris, mais il ne pleut pas… J’ai l’espoir de rouler au sec.

Aurélien charge les sacs de tout le monde dans le 4x4 avant de s’apercevoir que son téléphone est resté au fond. On décharge tout, pour ne pas le trouver. On fouille tout ce qu’on peut, sacs, 4x4, salle de restauration, chambres avant de se rendre à l’évidence : le téléphone a disparu et sonne dans le vide.

Allez on se met en route, direction la station service. C’est à ce moment là qu’il se met à pleuvoir… Il fait 3°C… J’enfile ma veste de pluie… 

Avec ces conditions, Darou prend la décision de tracer par la route avec le groupe Soft. Je consulte Florian du regard qui me motive à continuer. Allez c’est parti ! Les 15 premiers kilomètres de route sont horribles ! Nous perdons encore 2°, la pluie de transforme en grésille, on est dans le brouillard… Je vois les kilomètres défiler très lentement, en me disant plus que 250… On bifurque de cette grande route alors que le groupe Soft nous dépasse… Est-ce que je fais pas une erreur de les laisser partir ?

Je marque l’arrêt pour un pitstop gants à la faveur d’une baisse d’intensité de la pluie. Je mets les autres dans devant les aérations du 4x4, espérant les récupérer secs si besoin.
Nous attaquons les premières pistes, de vastes allées à travers des forêts de cèdres. Je reprend un peu de plaisir à moto, le sourire revient sous le casque et les tours de cou montant jusqu’au oreilles !

Des pistes dans une large vallée succèdent aux pistes dans les bois. Je m’éclate avec la 701 ! On retrouve la forêt un peu plus loin.

Je fais une pause photo dans une clairière qui ferait un spot de bivouac idéal. 


La 701 dans son élément


Florian sur sa WR250R


Heureux comme un Hilux

A la sortie de ce chemin, nous traversons un hameau. Quelques enfants se précipitent vers moi et me demande un bonbon, un crayon... Je n’ai rien de tout ça à leur donner. Aurélien arrive derrière et salue le père, les deux hommes se reconnaissent et échangent quelques mots. La pauvreté de ce village me marquera, et voir les enfants peu couverts dans le froid et l’humidité m’attriste.
Le père nous indique que le chemin en face n’est pas praticable pour les 4x4, mais ça passera en moto. Aurélien ne se démonte pas et repart confiant. Je resterai quelques kilomètres derrière lui, le 4x4 glissant d’ornières en ornières, ça passe !! Serein le Bro7 !!

Un peu plus tard, Aurélien nous indique une section piste qu’il avait réservé au groupe Hard. Le secteur est annoncé comme caillouteux, il n’ira pas en 4x4, nous si, on le rejoindra à la sortie ! Des cailloux il y en a, mais nos motos légères les affrontent sans soucis. Il y a pas mal de boue rouge et collante, nos pneus neufs s’en tirent à merveille, mais on repeint les motos ! On débouche alors sur une vaste plaine enherbée. Les traces au sol s’effacent, nous roulons au cap sur deux trajectoires parallèles. C’est un superbe souvenir, j’ai le sentiment d’une liberté infinie et de paysages dignes des steppes Mongoles.


Quelques pistes plus loins...

On retrouve Aurélien comme convenu à la sortie et poursuivons notre chemin. Nous empruntons alors une piste à flanc de collines particulièrement boueuse et glissante.


La 701 et ses couleurs de guerre, un village berbère derrière

Losque Aurélien nous rejoint, il a perdu sa sérénité ! Je crois qu’il s’est fait peur à rouler avec les roues proches du dévers, sans ornière dans laquelle se caler sur ces quelques kilomètres !


Aurélien au volant, les fesses serrées

Nous profiterons de la prochaine piste pour déjeuner sous les cèdres. L’avantage de rouler avec le 4x4. Pour déjeuner on aura donc du pâté, du saucisson, du fromage et des boissons fraiches. Je commence à bien l’aimer ce Hilux !

Nos chemins se séparent de nouveau alors que nous affrontons des chemins plus défoncés. Nous trouverons au fond des bois des bûcherons dans leur campement de fortune. Ils sont équipés de deux vieux camions Berliet et d’un vieux bulldozer. Je me demande comment ils ont amené ce matériel ici !

Les pistes se terminent et nous bifurquons vers Beni Mellal. Nous quittons la montagne et le froid par une grande route en travaux pour retrouver le soleil en plaine. Nous retrouverons Aurélien dans le village de El Kbab.
Un message reçu en route nous indique que le point de chute se trouve finalement à Kasba Tadla, super on vient d'économiser 30km de route !

Nous arriverons sur place vers 17h50, très contents de notre journée. Le froid était bien présent mais la pluie nous ayant relativement épargnée, on s’en sort pas si mal.

Le logement déniché par Thierry est un riad aménagé en gîte. Nous dormirons sur des canapés pour un tarif très raisonnable.

Nous dînons en ville, au menu brochettes de viande et kefta, salade marocaine et frites. On se régale.

Au retour, nous referons une séance de Basecamp pour ajuster l’itinéraire du jour 3. Exit donc la fameuse piste de l’Assif Melloul, nous tracerons la route directement vers la Cathédrale. Un peu déçu de faire autant de route, j’explore la carte et déniche une piste qui semble nous faire éviter une bonne section de route. La piste fait 40km… mais problème il semble manquer un kilomètre un milieu, la piste est alors marquée comme un simple sentier sur nos cartes. Florian est très motivé par l’idée d’aller explorer, nous prenons donc la décision d’aller voir, quitte à devoir rebrousser chemin. Aurélien est assez réticent… “Les gars il y a des bornes, allez pas vous foutre dans la m...e, c’est que le 3ème jour sur 12 !”


Alors, est-ce qu’on aura fait le bon choix ?

A suivre…

Données du trajet :
257km parcourus en 9h.

Super ton CR, merci.

Certaines de tes photos sont impressionnantes, comme celle-ci



Je savais que le Maroc était le terrain de jeu préféré des enduristes français, mais à ce point!!!

Mais à travers ton récit on voit bien qu'il y a mine de rien une autre dimension, le piment de toute aventure, l'inconnu, le fait de devoir s'adapter ...



Une question : ils attachent les motos les unes aux autres? Je n'avais jamais vu ça.

xantios a écrit:

Une question : ils attachent les motos les unes aux autres? Je n'avais jamais vu ça.

Tiens là aussi , y'a ma titine en plein milieu de la photo 

Oui, les motos etaient toutes attachées ensemble et celles des cotés etaient attachées au parois et avec des vrais noeuds !!
Et rien n'a bougé!

Pareil au retour, et tout nickel et pourtant la mer avait bien secoué le bateau ... !

Le monde est petit Raid, si on avait su...

Pour ce qui est des cordelettes, ça m'avait amusé. Au retour, par contre les motos étaient harnachées avec des sangles à cliquet.

Les bécanes de rallye/enduro sur remorque faisaient partis d'un raid. Les organisateurs les descendent sur remorque avec les 4x4, tandis que les participants font sans doute le voyage en avion.

Allez, je vous poste la suite !!

J3 - Exploration de l'Atlas

Allez c’est parti pour ce troisième jour de moto. On profite du petit déjeuner pour distribuer la trace du jour établie la veille à chacun. La météo indique un temps correct avec de possibles précipitations dans l’après-midi.

Le groupe est maintenant scindé en deux clans, celui des motos propres et celui des motos sales.


Allez Darou, on veut bien te prendre dans le groupe des motos sales !

Les deux groupes feront le plein ensemble avant de rouler en direction de Beni Mellal. 

Après la traversée de la ville, nous serons surpris par les jardins luxuriants de l'Ain Asserdoun avant de prendre la route qui monte vers le château et le panorama sur la ville, en direction de Isseksi.


Devinez qui a pris la route hier ?

Nous prenons à gauche vers Tagelft. Le groupe soft prendra lui la direction de Tilouguite sur la droite.

Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au début de la piste dénichée la veille. C'est parti pour une quinzaine de kilomètres de pistes à travers les vallons de l’Atlas. La piste est nivelée, ça ne m’étonnerait que du bitume fasse son apparition dans les années qui viennent. Je me dis intérieurement que c’est bon signe, ça va passer au milieu.

Je roule devant avec Darou, Florian nous suit à distance, nous prenons de faire quelques photos.


On peut voir le fond de vallée au fond dont le passage est incertain. On est censé prendre la piste qui grimpe la colline (visible derrière Darou)


Florian nous rejoint

Nous descendons au fond de la vallée et bonne surprise, le passage de l’oued se fait sans encombre par un pont au pied d’une belle chute d’eau.



Confiant, j’envoie un sms à Aurélien “Piste impec, il y a un pont la où on avait le doute”.
Allez on repart !

On fait que quelques centaines de mètres avant de se retrouver devant la piste emportée…


Demi tour, ça passe pas…

D’autres pistes partent, il y a un hameau en contrebas… la rivière ne semble pas infranchissable, on va bien trouver un passage. Avec Florian nous partons explorer. Darou et son Africa préfère rester en retrait plutôt que de se mettre dans une situation délicate.

Rapidement deux Marocains viennent à notre rencontre. La communication est difficile, mais il fait un appel à un ami francophone avec son Smartphone pour que nous nous comprenions. Cet ami nous invite à prendre le thé (mais où ??) et ils nous montreront le passage pour les motos. Je me vois pas refuser, tout en me disant que le planning du jour est bien chargé. Les minutes passent, je comprend pas bien ce qu’on attend à vrai dire. 

Darou se pointe avec l’Africa, lui aussi a rencontré deux marocains qui lui ont expliqué où passer. Je lui explique la situation, il se marre. “Tu vas voir ils vont nous demander des sous, allez on trace”. On repasse un coup de fil au marocain pour décliner son invitation, ses amis vont nous guider, ils sont maintenant cinq.

En avant, on commence par traverser un pré sous les oliviers pour arriver à l’oued en contrebas dans lequel une femme lave du linge. Il y a peu d’eau, le passage ne devrait pas poser de problèmes… hormis beaucoup de pierres et marches en entrée et en sortie. Les motos légères passent, Darou me demande d’assurer son passage, qu’il fera sans encombre. Les Marocains se marrent à nous voir passer avec nos motos.


Florian se lance


C’est bon, ma moto est du bon côté, à toi Darou







Et voilà ! Nos illusions sont de courtes durées… La piste s’efface quelques mètres plus loin… Nos guides nous font passer par un étroit sentier qui amène sur un chemin très raide et raviné. La piste est juste au dessus. La sol est très meuble, aucune chance que les motos passent. J’explore les environs, ne trouve pas d’issue. Un Marocain me montre un sentier dans la végétation… Je me lance vers l’inconnu il y a deux épingles à passer entre des arbres… ça passe, je me retrouve en haut sur la piste… Et ben, il va falloir du talent pour monter une Africa là dedans.


Deux de nos guides, la 701 sur la piste… Sur la gauche le sentier


L’Africa de Darou en contrebas, les Marocains voulaient nous faire monter tout droit

Florian montera tranquillement sa moto. Je redescend auprès de Darou qui m’interroge du regard… ça passe, mais faut pas que tu te loupes.

Je me positionne dans un virage et Alex se lance, debout sur les calepieds et généreux sur les gaz, l’Africa et ses plus de 200kg fait son chemin à travers la végétation. Presque au bout, la moto passe du mauvais côté d’une pierre et se retrouve dans le dévers, il faut reculer.
Alex a besoin de souffler mais les Marocains hilares ne lui en laissent pas le temps, ni une ni deux, la moto est hissée à la force des bras sur la bonne trace. Allez Alex, un dernier virage, et t’y es !

Une fois en haut, en concertation avec Alex, je prépare un billet et glisse 50 dirham à notre guide qui semble ravi. On s’apprête à repartir et les Marocains avancent eux aussi… C’est pas bientôt fini c’te affaire ? Et bien non, il reste encore une montée de quelques mètres à passer ! Une formalité pour les motos légères, une prouesse de plus pour Darou…

On repart, encore une fois accompagnée des Marocains, on arrive vite sur un deuxième oued. Quelques marches en entrée, pareil en sortie, ça passe sans encombre. Les Marocains nous saluent et nous assurent que nous serons tranquilles. Ce sera le cas. Nous avons passé près de 2h à faire moins d’un kilomètre, mais c’est passé.

En avant pour 25km de pistes larges et un peu de route vers Tilouguite, où nous espérons trouver à manger, il est déjà 13h.


Sur la piste vers Tilouguite


Nous sommes à Tilouguite vers 13h30 et nous arrêtons dans la seule auberge du village.
On s’installe, Alex négocie une tagine pour nous trois… 200 dirham, quelle blague ! Il a bien fait de demander avant, le tarif baisse très rapidement au prix plus raisonnable de 80 dirham soit moins de 8€.


Pause déjeuner pour le groupe gastronomique… enfin le groupe Hard

On repart, prochaine étape la piste de la Cathédrale ! Darou et moi roulons devant, nous traversons quelques oueds et ratons l’embranchement vers la piste de la cathédrale. Je fais demi-tour un kilomètre et plus loin et me poste à l’entrée de la piste. Darou me rejoint une dizaine de minutes plus tard. Pas de trace de Florian… il a dû prendre la bifurcation et doit se trouver devant, on se lance à sa poursuite.

La piste est magnifique, et les panoramas splendides, nous faisons une pause et je sors le drone.


Les pistes s'enchaînent


La Cathédrale vue du ciel

Les paysages se succèdent tandis que nous montons en altitude, nous passons en effet de 1100m à 2600m d’altitude en 30km. Les couleurs sont superbes, on prend beaucoup de plaisir à rouler.





 La température baisse et le temps se fait plus menaçant… Nous nous retrouvons quasiment dans les nuages au passage du col à une altitude de 2760m. Il reste de la neige par endroit.



Nous redescendons au plus vite, espérant éviter une averse, mais nous n’y couperons pas… Je rend compte que mon voyant de réserve est allumé, on doit être au kilomètre 250… il en reste au moins 60, ça va être très très juste ! et aucune traversée de ville en vue, je roule à l’économie, moteur coupée pendant les longues descentes et mollo sur la poignée de droite. Il reste un dernier secteur de piste que nous shuntons pour arriver au plus vite étant donné le brouillard et la pluie qui se renforce.

La moto commence à pétarader quand je relance le moteur, j’insiste encore un peu et le moteur finit par couper. Mon odomètre indique 282km depuis le plein du matin, tout ça avec un peu plus de 13L de réservoir. L’Africa de Darou me dépanne de 4 gobelets d’essence, quantité que nous estimons à 1L et nous nous remettons en route.

J’avais clairement négligé le ravitaillement en essence sur cette étape élaborée la veille. J’avais pourtant pris dans un mes affaire un bidon Rotopax (Merci Joe) mais l’ai laissé dans le 4x4 ce jour…

30km plus loin, nous arrivons à l’hôtel sur les hauteurs de Demnate, il est 19h30… La moto toussote de nouveau, il était temps.
Le groupe Soft ainsi que Florian sont déjà sur place mais lui n’a pas shunté la dernière partie de piste !

D’autres Africa trônent dans la cour, il s’agit du Youtubeur BLKMRKT, lui aussi en road trip avec son acolyte.



La soirée fût sympathique dans cet hôtel, le gérant aussi, même si nous apprendrons le lendemain qu’il nous a pas loupé sur le tarif.

La météo annonce enfin du beau temps pour le lendemain...

Données du trajet :
314km
Temps total : 10h32
Temps de déplacement : 6h53
D+ : 8585m

Ahhhhh, les tarifs marocains ...

Avril semble très pluvieux : c'est habituel au Maroc ?

Nous n'avions pas eu une goutte de pluie en Mai ...

Merci Jbc, on se régale !!!

Et Florian il était ou ??

Toujours eu 1 à 2 jours de pluie et froid, en 4 Maroc en moto, que se soit Avril où Mai.
Merci les poignées chauffantes alibaba.
Florian comme d'habitude sur la trace prévue.

EDN a écrit:

Et Florian il était ou ??

Il nous est passé devant alors qu'on avait passé une bifurcation. Avec la pause drone et panne d'essence, on l'a pas rattrapé.

jbc a écrit:

Le monde est petit Raid, si on avait su...

Ouaip, marrant de se croiser comme ça , sans se voir.... 

Et en fait, moi j'ai fait globalement dans l'autre sens, je suis descendu direct sur Marrakech, ensuite Taroudant, Tafraout avant de tirer vers l'est puis le nord, Cathedrale, Midelt, Fès ...

J'ai eu un peu de pluie au tout debut sur la descente mais pas mechant, et ensuite , j'ai croisé d'autres gars qui etaient aussi sur le bateau, qui ont fait dans le meme sens que vous, et qui m'ont raconté en avoir bien bavé avec meme pas mal de neige vers Imilchil  !! 

jbc a écrit:

Les bécanes de rallye/enduro sur remorque faisaient partis d'un raid. Les organisateurs les descendent sur remorque avec les 4x4, tandis que les participants font sans doute le voyage en avion.

C'et comme ça que je descend d''habitude, les 4x4 avec les enduros sur les remorques 

jbc a écrit:

L’Africa de Darou en contrebas, les Marocains voulaient nous faire monter tout droit

C'est toujours pareil, quand ils nous voient arriver avec nos bécanes, ils s'imaginent tout le temps que l'on passe partout comme des pros!!! Ou alors ils te disent, mais si ça passe avec la mobylette alors ta grosse moto … ben ouais, justement!!!

Une bien belle aventure en tout cas ….