Sur ma Freewind, libre comme l'air

Pour les mettre dans cet état, tu as du te prendre des belles vautre !

Newbie_free a écrit:

Suzuki l'appelle en effet son trail routier (le DR, dont le moteur a tout de similaire, étant son trail des champs)

De ce que j'ai vu de ta moto ce week-end au meeting Horizon Unlimited, la prochaine fois que quelqu'un te dit ça envois leur des photos de ta moto et dit leur qu'ils n'ont rien compris!!
N'oublie pas que lorsque le transalp est sorti, c'était un trail routier, honte à lui!! Et pourtant, combien on fait le tour du monde?
Ta freewind partage la même base que le 650DR, donc que du bon.

Et avec ton esprit même pas peur - j'en veux - si si ça passe j'vous l'dit - bon je me suis mis au tas mais pas grave j'y retourne - rien ne sert d'aller à Tombouctou alors qu'autour de chez moi c'est super- oui j'suis une vrai fille mais j'aime mettre les mains dans le cambouis et alors? - je suis sûr qu'à toutes les deux l'avenir vous appartient.

Je suis super content de t'avoir rencontré ce week-end et d'avoir vu ta moto. Le cocktail est détonant!! Un vent de fraicheur dans notre monde grisonnant ...

Certains n'arrêtent pas de parler d'eux … toi c'est de ta moto ...

Le trail et Terre et Bitume c'est avant tout un esprit, une façon d'être et de vivre et la moto n'est en fait qu'un accessoire.

Si toi ou d'autres en doutait, tu as tout à fait ta place ici.

Continue de nous raconter tes aventures!!

xantios a écrit:

Je suis super content de t'avoir rencontré ce week-end et d'avoir vu ta moto. Le cocktail est détonant!! Un vent de fraicheur dans notre monde grisonnant ...

Oh Xantios, je te répond un peu tardivement, ton message m'a fait très plaisir ! J'ai aussi été très heureuse de te rencontrer !


Et si Terre et Bitume est ce forum qui nous permet de nous reconnaître quand on se croise par hasard à un meeting, c'est le meilleur forum pour moi  ! Quelle surprise quand tu m'as demandé si j'étais sur T&B et si c'est LA Freewind qui avait eu plusieurs guidons.


J'ai une nouvelle aventure à raconter, le genre qui va me laisser du temps libre pour aller lire tes comptes rendus de l'Islande :



À toi, et ta passion du voyage que tu transmets si bien, à bientôt !

Et voilà donc une nouvelle aventure :

La semaine précédente j'ai participé au Meeting Horizons Unlimited, un bel événement porté sur le voyage. J'ai rencontré des chouettes personnes, j'ai vu des superbes motos, j'ai écouté des superbes récits de voyage ! Bon j'avais un peu l'impression de trainer l'épave du Meeting ahahah. Autour de moi il y avait des splendides AT, des vintages et des récentes, des BMW très impressionnantes, qui rien qu'avec l’équipement doivent valoir le prix d'achat de ma Freewind, bref j'avais un petit peu honte quand même je dois bien l'avouer .


La Freewind en premier plan, et derrière les buissons deux superbes AT vintages !

Mais finalement, même si personne ne connaissait la Freewind, tout le monde m'a rassuré en me disant qu'il fallait bien commencer avec une bécane et un budget. Je suis repartie du HU sous la pluie battante, encore et toujours ma Freewind est rassurante et fiable, avec des très belles qualités au roulage.

Après le HU et comme je suis fraichement diplômée, j'ai quitté la Région Occitanie pour aller en ARA, et en Ardèche plus précisément !


L'arrivée en Ardèche, la technique du boudin s'améliore toujours plus !


Cet été ma Freewind a eu le droit à de beaux équipements ! Guidon, protèges mains, et crashbars, comme vous pouvez le voir, ça en jette n'est ce pas ?

En arrivant ici j'ai voulu découvrir la Région ! Et ce weekend je participais à un rallye organisé par un moto club un petit peu particulier : Le MC des Brélons Barjots. C'est une bande de copains, qui font des vidéos de leurs trips, et qui ont souvent des petits pépins. Eux aussi, les gamelles marrantes ça les connait. Je me disais qu'en arrivant dans le coin, participer à ce rallye ce serait super pour rencontrer des gens, découvrir le Païs !

J'ai été servie !

Pour mon arrivée au Rallye Beaujo' Barjot #2 là c'est une autre histoire. En arrivant au point de rendez vous dans le Beaujolais, je vois vraiment, mais vraiment de toutes les motos possibles. Des vieilles, des récentes, des routières, des déglingués totales, de tout ! J'ai même eu le droit à un compliment tout à fait local (je crois ) : -"Moi ta moto, elle me beurre !" ! Comme si ma Freewind, avec ses carénages à moitié poncés, ses rayures de partout était un modèle vintage qui avait pris un côte de dingue ahah !

Et finalement au milieu de cette ratatouilles de modèles, La Freewind était à mes yeux la plus belle. (et ce n'est pas seulement grâce au crashbars, même si PWAH comment ça lui donne un style qui fracasse) !


C'est kiki a la plus belle ? Hé ?

L'histoire ne s'arrête pas là ! Je me suis malheureusement gaufrée samedi matin sur du jus de raisins, oui, oui, véridique. Je ne parle pas de vin mais bien de jus de raisins que les camions des vendanges  laissent couler en déplaçant leur chargement ! Alors voilà, je n'avais pas un seul instant pensé à ce type de danger, et ça n'a pas raté, dans un virage j'ai glissé, mais bien comme il faut ! Heureusement le protège main droit et les crashbars coté droit ont fait le job. La Freewind est intacte. J'ai cependant deux métatarses fracturés (des petits os au niveau du pied).


Avant de partir au Rallye, une amie m'a donné cette carte car je me la joue souvent comme Gaston pour m'arrêter sur ma Freewind, vous savez la selle coincée sous la cuisse !

Mais là sur ce weekend j'ai plutôt fait une Auriol 87 ! Oui car ce que l'histoire ne dit pas, c'est que j'ai continué le rallye et je suis rentrée en Ardèche sur ma bécane dimanche, oupsy  !

Mais tout se termine bien, la Freewind va rester dans la cour pendant un mois, parce que là, j'ai une superbe botte d'astronaute, du genre aussi rigide qu'une botte de cross/enduro mais sans l'usage ahahah ! Et moi aussi je vais rester sage, et lire tout T&B ahahah !

oh mince alors ! le raisin a eu raison de toi !

remet toi bien de ta blessure, j'en ai eu pour deux mois pour ne plus rien sentir mais la deuxième semaine, je pouvais déjà rouler un peu (coinçé dans un cul de sac apres une descente en pierre roulante, j'ai du remonter, je te dis pas le (mal de) panard!!).

merci pour le récit.

beau récit, c est le métier qui rentre par les pieds

Aie pour ton pied remets toi bien !
Du coup tu es dans quel coin d’Ardèche ?

Aïe 
Remets toi bien
Je genre de pépins (de raisin ) et inhérent à la pratique 
Je suis certain qu’on est nombreux ici à collectionner les fractures entorses et autres traumatismes 
Un peu de repos pour bien repartir

Newbie_free a écrit:

Quelle surprise quand tu m'as demandé si j'étais sur T&B et si c'est LA Freewind qui avait eu plusieurs guidons.

Pourquoi surprise? Quand tu vois passer des GS ou AT flamboyantes et suréquipées, vu qu'il n'y a presque que ça, personne ne les remarques. Mais une freewind dont le qualificatif flambant neuve remonte a des temps immémoriaux, et qui plus est emmenée par une femme, tu comprendras que je devais de m'en assurer. Comme quoi tu es déjà célèbre!!!!

Newbie_free a écrit:

L'arrivée en Ardèche, la technique du boudin s'améliore toujours plus !!

Bon là, question chargement, va falloir réellement faire quelque chose!!!!

Newbie_free a écrit:

Je me suis malheureusement gaufrée samedi matin sur du jus de raisins, oui, oui, véridique.

Bon il y a pire que du jus de raisin, hein!! Tu aurais pu quand même choisir du beaujolais!!!
Mais je comprends que tu étais jalouse de ta bécane qui peut exhiber ses cicatrices fièrement gagées au combat. Maintenant vous serez toutes les deux à égalité

Newbie_free a écrit:

Mais tout se termine bien, la Freewind va rester dans la cour pendant un mois, parce que là, j'ai une superbe botte d'astronaute, du genre aussi rigide qu'une botte de cross/enduro mais sans l'usage ahahah ! Et moi aussi je vais rester sage, et lire tout T&B ahahah !

Dis toi qu'il vaut mieux être immobilisée maintenant plutôt que le printemps ou l'été …
Et puisque tu vas avoir du temps devant toi, une fois que tu auras fini de lire T&B, tricote à ta freewind des sacoches cavalières!!!    
Ok

Bon, comme dit l'autre: c'est le métier qui rentre...
Comme dit aussi Xantios: j'aime beaucoup ton état d'esprit et tu nous apporte plein de fraicheur!
Ne change rien, c'est comme cela que l'on se fait plaisir en voyage et en rencontres, peu importe la monture, on a tous commencé avec une trapanelle...
Très bon choix d'aller aux HU, pas pu y aller cette année car en voyage à ce moment là, mais j'étais intervenant l'année dernière et spectateur il y a 2 ans, que du plaisir de rencontrer tous ces voyageurs et leur humilité.

Aucune importance , la tronche de la bécane !  
la moto c'est un outil : on regarde pas l'aspect d'un marteau pour enfoncer un clou...

edit : bon rétablissement ! (j'ai oublié  )

Salut la guerrière! 
d'abord bon rétablissement....et pour le reste tu n'en as rien a secouer de la moto!!bien que tu l'as bien equipée, bravo!!!
comme dit un gonz sur le net, pour prendre sa citation: "ce n'est pas la moto qui compte c'est l’état d'esprit""

Algo a écrit:

J'en ai eu pour deux mois pour ne plus rien sentir mais la deuxième semaine, je pouvais déjà rouler un peu.

Wah sacré Algo, ton docteur doit se marrer avec toi  ! L'envie de rouler est là, mais j'avoue que je ne vais pas tenter le diable hihi !

Jundy a écrit:

Du coup tu es dans quel coin d’Ardèche ?

Je vis en ce moment à Aubenas, ça devrait rester ainsi quelques temps ! Je vais en avoir des coins perdus à explorer !

xantios a écrit:

Et puisque tu vas avoir du temps devant toi, une fois que tu auras fini de lire T&B, tricote à ta freewind des sacoches cavalières!!!

Ahahahah, le pire c'est que je vais faire de la couture pour ma Freewind ! Et oui sur le site Heed, avec mes crashbars, je pouvais acheter des petites sacoches (à 50 balles). Bon autant te dire que je trouvais ça un peu fort de roquefort niveau prix, et comme je sais faire quelques petits trucs en couture je vais me les fabriquer moi même ahahah, si c'est pas la classe ça ? Bon par contre les cavalières, c'est une autre paire de manche, et puis j'aime mon boudin !


Merci @Sergio, @EDN, @cetori, @Yannick (une trapanelle, ahah je la garde cette expression !), @geraldxtz pour vos bons vœux.

Et j'suis ravie que les aventures de ma petite Freewind vous plaisent. Enfin petite c'est vite dis : j'ai d'ailleurs essayé le DR 650 d'un copain à la Beaujo' Barjot #2 et pwah lala qu'elle super machine, je veux ça quand je serais "grande" !

Bisous !

J'avais pris les sacoches en pack avec les crash bar. Coup de bol, elles montent aussi sur les crashbars de ma nouvelle bécane! Eheh

Speedboarder a écrit:

J'avais pris les sacoches en pack avec les crash bar. Coup de bol, elles montent aussi sur les crashbars de ma nouvelle bécane! Eheh

Tu me fais presque regretter de pas les avoir commandé en même temps !
Et dis moi tu ranges quoi dedans ? Des outils ? Des petits casses croûtes ? J'avais pas trouvé ça bien épais sur les photos du site !

Si tu fabriques toi même tes sacoches, penses à ce que tu vas y mettre avant.

Tu as des exemples .





La transalp est celle de Vanadis.

En ce qui me concerne, dans mes sacoches avant sur mes crashbar je mets ce qui est lourd et salle, huile, outils, compresseur chambre à air le petit matos de réparation (rislan, scoth etc).
Dis toi que des sacoches souples sur des crashbar, en cas de gamelle, ce qui est dedans est écrasé, donc peut potentielle se casser. Si tu mets de l'huile, ne remplis pas ton bidon à fond et cherche un modèle avec un bouchon qui visse, pas qui ne fait que s'enfoncer. Par expérience, l'huile toujours à part ou alors avec les chambres à air. En cas d'explosion du bidon, tes chambres seront lubrifiées, plus faciles à monter  

Les miennes sont plus petites (Enduristan 12L je crois) :

xantios a écrit:

En ce qui me concerne, dans mes sacoches avant sur mes crashbar je mets ce qui est lourd et salle, huile, outils, compresseur chambre à air le petit matos de réparation (rislan, scoth etc).

Ben, voilà, à peu près la même chose. Déjà parce que c'est petit, aussi parce que ça ne craint rien (vole ou casse).  A peu près exhaustivement j'ai serflex, scotch électricien/shaterton, fil électrique, vérificateur de pression des pneus, gilet jaune...orange en fait pour être précis, araignée élastique, sangles, cale pour la béquille pour les sols meubles, bombe anticrevaison. Je crois que c'est tout. Au quotidien, j'y fourre souvent mon portable et mon porte monnaie.
Voilivoilou!

Et zéparti zéparti ! Me revoilà sur pieds !

Enfin plus sérieusement le chirurgien m’a autorisé à remarcher sans ma botte de cosmonaute et mes béquilles, et j’ai le droit de rouler d’ici 10 à 15 jours !
Au début je vais peut-être pas faire la zinzin dans des chemins très durs, bon de toutes façons le temps va commencer à devenir foireux, m’enfin c’est pas ça qui me fait ch*** d’une manière générale ! J’avoue que même sur la route, je pense que je vais avoir les miches, je vais peut-être essayer de trouver un stage  «trajectoire» avec la gendarmerie ! Comme ça je n’aurai plus « le syndrome du jus de raisins » qui consiste à croire qu’il y a du jus de raisins dans tous les virages ahahah, je blague quand même, mais pas complètement .

Bon d’ici là j’irai acheter le pain avec ma Freewind, pour la remettre sur roues ! Je dois surtout regarder le phare arrière qui est mort : surement l’ampoule qui a sauté et comme la nuit tombe désormais vite (et même si ça me donne envie de me pendre cette saison) je vais tenter d’y survivre sur une Freewind street légal ! Je dois aussi redresser ma pédale de frein arrière, alors là c’est un grand classique pour moi, donc j’ai plusieurs techniques, ahah je vais penser à faire des tutos parce que ça m’arrive vraiment à toutes mes sorties TT !

Je vais me lancer dans un exercice périlleux, comme vous avez l’air de trouver les aventures de ma Freewind rigolotes je vais vous présenter un récit qu'on peut intituler : Ma Freewind dans la contrée reculée des Cévennes ! Quand j’ai eu mon permis A2, en février de cette année, j’ai rien trouver de mieux à faire que de prendre ma Freewind, et partir seule pendant une semaine, ce roadtrip je l'ai justifié en en faisant mon terrain d’enquête (pour mon mémoire de M2, j'ai fais des études en Géographie).
Je vous plante le décor, y’a moi, mon baluchon, dedans une tente, un réchaud, un micro (pour mes interviews à faire sur place) et un duvet, et c'est tout début avril. Ma Freewind a encore ses pneus d'origine, à l'avant du metzeler tourance, et à l'arrière un sombre modèle route de michelin. J’allais dans le sud de la Lozère, et là franchement c’est un des rares endroits ou le mot sud juste avant ne veut rien dire du tout ahahah. En gros, il avait neigé deux jours avant mon arrivée, heureusement je n’ai pas eu à bivouaquer, j’ai pu être hébergée chez des amis d’amis ! Je vous laisse à la lecture de ces flashs backs (que j’ai quand même réussi à intégrer à mon mémoire de fin d’études héhé) :


_ Mon arrivée à Florac a donné le « La » de ma semaine d’enquête. Alors que j’avais pris la route en début d’après-midi de Toulouse et devais arriver sur les coups de 19h45, les choses ne se sont pas passées comme prévu. À la fois mon terrain d’enquête mais également mon baptême de voyage en solitaire en moto, ce voyage aura marqué mon esprit. Je me souviendrai surtout après Millau, lorsque j’ai pris la route qui monte sur le Causse Méjean.

Encore à l’heure d’hiver, le soleil commençait à décliner et je me retrouvais alors sur ce que j’appelle : les « routes chemins », ou encore les départementales à la lozérienne. Ce genre de route sans accotement, avec quelques touffes d’herbes en son axe. Ce genre de route, qui en hiver, avec le verglas, l’humidité est une hantise pour tou.t.e motard.e.  Et pourtant c’est bien le Causse Méjean que j’ai traversé à l’orée de la nuit. Le froid brumeux commençait à se lever, les plaques de neige, tombées les jours précédents, jonchaient le bord des routes. Je voyais çà et là quelques habitations, les lumières des terrasses s’allumaient automatiquement lors de mon passage : je fatiguais, je ne sentais plus mes membres (ah oui j’oubliais il avait plu de Toulouse à saint Afrique et j’étais encore mouillée). Dans ma tête tournait cette pensée : quand c’est trop je m’arrête à la « onegaine » et je jette la tente, voilà. Mais je le savais : il me restait moins d’une vingtaine de kilomètres pour retrouver Louis et Carole qui avaient proposés de m’accueillir. Alors, je tenais bon, je devais arriver. Je traversais le causse Méjean à une allure de pointe de 45 km/h et j’arrivais devant cette route qui descend à Florac, oui celle qui est signalée d’un panneau : Attention route dangereuse et sinueuse. Je me situais à plus de 1000m d’altitude et j’apercevais Florac en contrebas. Pas vraiment de solutions de repli, je devais passer par là.  Je descendis alors une route escarpée, couverte d’un sable rouge qui faisait glisser ma roue arrière. Je prenais chaque virage en épingle en première vitesse, le phare de ma moto éclairait très peu ma route. Un 4x4 me suivit un moment puis je le laissais passer et voyais ses phares s’éloigner. Mais les lumières de Florac se rapprochaient, lumières orangées tamisées dans la nuit profonde lozérienne.

Arrivée à Florac je devais encore un peu remonter une route-sentier jusqu’au domicile de mes hôtes. À chaque maison j’espérais trouver le petit parking indiqué par Carole, je savais que le dernier hameau était le bon. Je posais ma moto, et commençais à descendre la petite voie qui menait à leur logis lorsque je les vis remonter vers moi : tu as fait bonne route ? « Hell yeah », j’arrivais enfin et ils étaient là, doux et accueillants, me proposant le bord du poêle pour déposer mes affaires trempées. Louis immédiatement me parla bécane : Quelle chance un sujet de discussion ! Je leur raconte, avec soulagement, mon trajet épique et ils me disent : « Mais pourquoi tu n’as pas pris cette route : tu t’es compliqué la tâche ! »  Oh mince, si j’avais su ! Mon épuisement était tel que devant la purée de pois cassés que Carole avait préparé pour nous, je n’ai pas rechigné aux quelques morceaux de lard fumés qui étaient dedans. Voilà pour mon végétarisme, je ne vais pas faire la difficile devant ces hôtes si attentionnés. C’est ainsi que je suis parvenue jusqu’à mon terrain d’enquête, et pourquoi aujourd’hui : « mériter » les Cévennes résonne si justement en moi.

Au cours de ma semaine de terrain, j’ai fait un saut par l’Ardèche pour y retrouver quelques amis, je devais revenir à Florac pour 19H.


En partant d'Ardèche, un copain m'a donné un pantalon de pluie, j'suis contente mais oh purée c'est vrai, à l'époque je n'avais que des chaussures de randonnée, ahah cette touriste !


Ma Freewind valide le Ricard (passage à la Grand-Combe deux mois après le récit que je vous propose), il faisait d'ailleurs plus beau !

Je prenais donc la route pour Florac. Lorsque je passais la Grand-Combe la pluie commençait à tomber, je passais différents villages, tous empreints d’un passé industriel (tissage, extraction minière) et la pluie tombait sur ces vestiges de temps passé, je ne voyais pas beaucoup de monde, je ne croisais même personne. Une fois passé le Collet-de-Dèze, la pluie se faisait de plus en plus intense. Je n’avais jamais roulé en moto sous autant de pluie, je ne savais pas vraiment comment adapter ma conduite… Lentement, j’avançais jusqu’à ce que la pluie se transforme en grêle, alors je commençais à ralentir. Ma roue arrière n’avait quasiment jamais une adhérence constante, je subissais, un moment d’aquaplaning plus prononcé me fît assez peur pour me décider à m’arrêter. Je tournais à droite voyant un village indiqué, je roulais au pas voyant le sol se couvrir d’une couche blanche de grêle. J’aperçu au village de Saint-Privat-de-Vallongue, des lumières me faisant penser à une auberge, je passais devant. Hélas, ce devait être une ancienne école réaménagée en logement où j’aperçus des gens à leur terrasse que je saluais, je ne trouvais pas d’endroit où me protéger, pas d’endroit où me réchauffer, je décidais malgré tout de m’arrêter là et attendre sous un arbre qui freinait la course des grêlons.
 

Depuis l'arbre sous lequel je m'abritais, regardant avec peine ma petite Freewind se faire saucer. Au sol, les grélons !
 
Quelques minutes passèrent, je vis une femme s’approcher de moi je la saluais, elle aussi, puis elle me dit, - « Vous vous abritez là ? – Oui. - Ma mère nous a engueulé et m’a dit de venir vous proposer de vous abriter. » Les oreilles m’en tombaient. Je suivais cette femme et me retrouvais au milieu d’un repas de famille, une dizaine de personnes m’entouraient : - « Vous venez d’où comme ça, vous êtes bien courageuse, ça tombe (la grêle). » Je retirais mes habits d’où dégringolaient des grêlons. On me proposa un café, que j’acceptais avec plaisir, les enfants me regardaient avec de grands yeux : - « Tu roules sous la tempête ? C’est une vraie moto ? ».  Si en venant dans les Cévennes j’avais su qu’il m’arriverait une telle aventure... Je remerciais et parlais avec mon hôte. Originaire du Nord Pas de Calais, elle était venue il y a quelques années avec son mari pour s’installer, les enfants avaient grandis et s’étaient installés dans le Gard, tous les weekends quasiment ils se retrouvaient.

Les Cévennes sont donc au-delà de ma superficielle tentative de les décrire un territoire à éprouver et comme André Chamson le dit dans Le livre des Cévennes : « Plus que les beautés de la nature, plus que les terribles leçons de l'Histoire, ce qui s'offre à nous dans ces vallées et dans ces vallons, sur ces pentes ou sur les sommets de ces montagnes, c'est une qualité de silence, une chance de paix comme on n'en trouve presque plus jamais dans le monde où nous devons vivre. L’esprit des Cévennes ? C'est, peut-être, la conquête de cette sérénité de l'âme, à travers les tumultes de la Nature et de l'Histoire ». _


Ma Freewind et derrière les Cévennes Gardoises, vers Saint-Martin-de-Boubaux (également lors du passage en juin, donc un temps ravissant) !

Voilà donc ami.e.s de T&B, deux petites aventures de mon passage dans les Cévennes en avril 2019. Il pourrait y’en avoir d’autres, par exemple : « Faire tomber sa Freewind devant le café bondé du Pont-de-Montvert » ou encore : « Descendre à la vallée Française par la D24, plus jamais ». J’ai depuis cette semaine dans les Cévennes des élans qui m'y ramène sans cesse. Je trouve les Cévennes fascinantes. Coté Ardèche, Gard, Hérault et Lozère je ressens dès que j’y vais à la fois de l’émerveillement, mais aussi de la mélancolie.
 
Ce voyage a été mon baptême du feu avec ma Freewind, je n’avais pas d’outils, mais rien n’a lâché (j’touche du bois pour que ça continue). Quelques semaines plus tard après ce trip j’ai changé mes pneus. Lorsque j’ai découvert les chambres, à l’avant comme à l’arrière il y avait des rustines posées négligemment. Les chambres étaient aussi craquelées, et il y avait de l’eau à l’intérieur. Je me suis dit que ma Freewind et moi on avait sûrement une pu**** de bonne étoile. Et depuis c’est surement un peu idiot mais j’ai le sentiment que cette moto ne me lâchera jamais !
Et ce premier voyage dans les Cévennes c’est aussi un condensé de tout ce que j’aime dans la pratique de la moto, des paysages, des défis, des rencontres, et comme un vent de liberté sur ma Freewind !

Wouah, costaud comme premier trip!! En plus c'est hyper bien raconté, un régal!

Merci pour ces belles histoires ou aventures, je crois fermement qu'il n'y a pas que la Freewind qui a une bonne étoile...
Je dirai qu'une chose:
Une autre, une autre!

bon ben on dirait que l'esprit trail est bien la

Tu racontes bien nos Cévennes  
et tu es inconsciente ...ya des loups, aussi  

c'est un régal que de te lire !

ouaip superbe la Lozère pour les motards, que ce soit route ou chemin, un vrai paradis, j'y étais en mai, pareil on a eu très beau qques jours et froid et trombes d'eau 2 jours; on a quand même aimé, j'y retournerai avec le 1050, pour les chemins.
content que ton pied aille mieux et bon courage pour la suite

Très sympa ton histoire