LAOS, décembre 2019/janvier 2020

Trois petites vidéos pour mettre dans l'ambiance...
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/pcb.826480667803006/826467707804302/?type=3&theater
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/pcb.826480667803006/826471164470623/?type=3&theater
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/pcb.826480667803006/826473917803681/?type=3&theater

Après le Lesotho l'an passé organisé à trois (https://www.terre-bitume.org/t8418-lesotho-afrique-du-sud), on avait décidé de rouler au Laos en fin d'année, à deux seulement cette fois, car l'un d'entre nous était retenu pour raison professionnelle. Voyage toujours sur le même principe, on loue des motos et on roule en autonomie en cherchant un pourcentage respectable de TT.


Bon, soyons clair, je ne vais pas écrire un roman à la façon de xantios (captivant au demeurant lorsque l'on en est lecteur, mais trop énergivore pour mon goût de rédacteur), plutôt une petite recension pratique et technique pour ceux qui seraient intéressés par la destination, avec tout de même quelques petites notes perso sur les impressions.

Donc, cette année, j'ai contacté à Vientiane, Jean-Louis Couderc de Bike-raid-laos.com pour la location des motos, des crf 250 louées 45$/jour, et on s'est mis d'accord pour qu'il nous vende une trace au format gpx, agrémentée de remarques, de restos et d'hébergements utiles.

Il est basque d'origine (sans blague, le béret!) et vit au Laos, qu'il connaît comme sa poche, depuis 27 ans (son Basecamp laisse rêveur!). On avait prévu de rouler 17 jours et on lui a demandé 50% de TT au minimum, sans enduro hard, même si on avait précisé qu'on n'avait rien contre quelques passages délicats.

Il faut ajouter que la première intention était sur 20 jours et qu'on a réduit à 17, parce que je voulais passer le nouvel an à Bangkok, ville que j'adore, et finir les vacances en beauté à Koh Chang, charmante petite île de Thaïlande. Mon camarade de route, lui, vit toujours dans l'Océan indien mais moi, j'en suis rentré depuis deux ans en métropole et le climat automnal brestois ou nantais nécessitait OBLIGATOIREMENT une sérieuse compensation d'une bonne huitaine de jours à plus de 30° sous le soleil (ou j'allais faire un malheur) ! Précision importante, on le verra, car du coup on a quelque peu compressé les kilomètres. En gros, on traversait tout le Laos de Vientiane au nord pour redescendre jusqu'à Pakse. 3200Kms ! Ce fut beaucoup en 17 jours.

Le Laos évolue à moins grand train que ses voisins thaïlandais ou vietnamien. Il y a peu de véhicules et il y reste beaucoup de chemins et de routes bien défoncées et, dès que le relief est un peu escarpé (et il l'est souvent si on choisit bien), il y a de quoi bien s'amuser. La conduite y est gentiment bordélique (petit euphémisme!) et j'ai retrouvé certains comportements du Liban de la fin de la guerre ou à peu près tout était permis à vos risques et périls et où il n'était pas rare alors que trois voitures surgissent de front se dépassant à la sortie d'un virage en épingle, charge à vous de trouver comment faire pour vous en sortir. Bref, des règles vagues, erratiques, mais surtout une, principale, se fier à son instinct ou intuition et ne rien espérer d'un quelconque code (de la route?), sauf de la survie . J'adore !

A la décharge des laotiens, aucune agressivité (c'était loin d'être le cas à Beyrouth), on se fond dans la masse et ça s'organise tout seul. Mais le bon sens prime : le camion est plus gros que la voiture qui est plus gros que le deux roues etc. Plein de bon sens, le laotien !


Je ne vais pas vous faire le coup de Levi-Strauss, mais c'est vrai que voyager dans l'espace, c'est voyager dans le temps et qu'au Laos, ça a un bon vieux goût de France idéalisée des années soixante, soixante dix, et qu'outre l'ambiance qui nous ramène souvent à une autre époque, on peut se permettre à peu près n'importe quoi au guidon. Cette sensation est quand même bien cool. Pas d'interdit de quoi que ce soit (ce n'est pas une raison pour en abuser!) du sans casque au sens interdit, tout est possible. Corollaire immédiat : sens de la responsabilité impératif. Tu tombes, tu casses, tu te démerdes. Tu tombes, tu souffres ? L'hôpital conseillé, c'est Bangkok ! Quand tu es en pleine brousse, c'est un peu le bout du monde. J'avais pris une petite pharmacie avec quelques anti-douleurs, on verra qu'elle n'a pas été inutile. Jean-Louis a été clair : pas assuré. Tu casses, tu payes.

On a parfois traversé des coins assez reculés, au cœur des villages hmongs du Laos où tu n'as pas une route goudronnée à 60kms à la ronde. Attention ce n'est pas le milieu de l'Atlantique, mais tout s'est tellement transformé vite sur notre bonne vieille planète qu'on peut, au Laos, se sentir un peu loin du monde.

quelques vidéos...
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/818447988606274/?id=100013232408688
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/818470111937395/?id=100013232408688
https://www.facebook.com/100013232408688/videos/pcb.825660607885012/825659484551791/?type=3&theater

A suivre...

Merci,

Xantios c'est uniquement Xantios, ...    mais toi c'est suffisant, clair, concis, pour donner envie !!!

Le lesotho (ton récit) m'avait bien plu.

Donc,  la suite ...

Dsl Bertrand, je n'arrive pas à accéder à tes vidéos

Salut Jean-Marc, ah oui les vidéos proviennent mon Facebook et je ne savais pas trop si elles seraient accessibles. Bon il faut que je creuse car elles ne sont pas indexées sur youtube et je ne sais pas comment les intégrer au fil du sujet (Si tu le sais, tes conseils seront bienvenus).

Ok on recommence pour les vidéos du début, mais sur youtube cette fois:
https://www.youtube.com/watch?v=ItvLwNo9EDs
https://www.youtube.com/watch?v=OQAvMgIrFFw&feature=youtu.be
https://youtu.be/mzBZ5FMOL8E

Ca fonctionne

Je me souviens avoir dit être un peu déçu par le Lesotho, en matière de « lointains », et bien, curieusement, pas au Laos. On s'est retrouvé le soir après de belles journées de moto dans des « bleds de la mort » qui n'avaient pas vu un touriste depuis longtemps, où Jean- Louis nous avait heureusement signalé une guest-house, elle aussi de la mort, à 7 euros les deux puciers pour la nuit, avec comme curiosité, une « salle de bain » avec wc et douche, mais sans lavabo !!! Il fallait se laver les dents sous la douche, à la bouteille d'eau bien sûr, celle qui coulait restant impropre à la consommation et garantissant absolument de faire couler en vous un tout autre liquide qui vous tordrait toute la nuit. Erreur fatale à éviter absolument ! Grande exception à ce sentiment de lointain cependant, le WIFI était partout présent, même au fond du fond de ces bleds de la mort ! Ouf, nous pouvions survivre !

resto d'un bled de la mort:


Agrandir cette image Cliquez ici pour la voir à sa taille originale.



pour ceux qui connaissent "la France" de Depardon (beau livre!)

Autre exemple d'un "bled de la mort"

On a aussi consommé un stock considérablement de Kao pat mou (l'orthographe étant ici purement phonétique!), notre sésame dans ces trous ruraux, souvent charmants, mais désuets et où personne ne parlait un mot anglais. Langage des signes garanti en dehors de cette clé magique. Il s'agit là d'une sorte de riz cantonnais au porc qu'on agrémentait d'une bière laotienne (dont ils sont très fiers!) et qui faisait notre pitance du soir dans d'improbables gargotes.


le fameux kao pat mou!


Ca allait du meilleur au pire. Un soir de fatigue, j'ai ressenti une grosse colère d'en laisser un, quasi immangeable, sans espoir d'obtenir quoi que ce soit d'autre, ni café, ni glace, ni sucrerie qui aurait pu compenser la frustration. Donc rusticité parfois forcée. Mais bienvenue, car disons-le, Jean-Louis nous avait contacté aussi des stops dans des coins plus touristiques où nous décompensions à plaisir, comme disent les psys... en pizzas ou desserts divers !







Pas sûr pourtant que ces coins nous aient autant plu que nos bleds de la mort. Il faut dire que souvent ces fameux bleds étaient la promesse de pistes particulièrement somptueuses.

quelques images de ces beaux "bleds de la mort"

Comme ce retour est rédigé un mois de janvier peu clément en France, disons le aussi tout de suite, 17 jours au Laos, 17 jours de soleil avec juste une matinée légèrement pluvieuse, sur une piste sublime en montagne, qui a quand même réduit notre vitesse et allongé la journée. Et pour ceux comme moi qui trouve qu'après l'effort, le réconfort est bienvenue, 30 jours de vacances en tout ( car le reste en Thaïlande), 30 jours de soleil et de chaleur. Ca calme !


On a remarqué les superbes couchers de soleil et apprécié les changements de températures du nord (30° la journée et parfois moins de 20, le soir. Le sud autour de Pakse et sur la piste Ho Chi minh est chaud tout le temps.)

Il fait du bien ce dépaysement. Merci pour ce partage.

Question tourisme culturel, ne nous leurrons pas, c'est assez pauvre, surtout comparé aux voisins, hormis la superbe ville de Luang Prabang qui mérite qu'on y passe au moins deux jours.

C'est un pays parfait pour rouler en off road, parce qu'il nous semble que c'est ce qu'il offre de plus intéressant. On lira bien dans les guides, de nombreux sites ou destinations à visiter, musée machin et autre grottes, cascades trucs et curiosités bidules, il faut bien trouver quelque chose, mais sérieusement, ça se conclut avec un gros bof ! Déçus alors ? Pas du tout, la campagne, les villages hmongs, la piste Ho Chi minh (qui hélas va bientôt être goudronnée), tout cela vaut le détour pour un motard qui aime la terre et le bitume. C'est une atmosphère générale qui fait le charme du Laos.

avec les petits ennuis des vidéos sur le guidon...