Laos en Novembre 2022

Je suis parti en Novembre pour une boucle de 8 jours au Laos, avec Trail Rando.
Vol Paris-Bangkok, puis Bangkok-Vientiane.
Accueil en hotel au bord du Mékong, nous sommes 3 "clients" et 2 guides, 1 Français et 1 Lao.
Je connais Baptiste, le guide Français qui nous avait accompagné sur la diagonale Atlantique de Trail Rando en 2021.
Yee, le guide Lao , est fermier de profession , mais enduriste averti, habitué à guider les groupes motards ( Français, Anglais, Américains , Australiens, Allemands ), et parle très bien l'Anglais.

1er jour, prise en charge des Honda CRF250L, un pick-up nous suivra par la route avec une moto de rechange et du matériel de réparation;
Nous partons de Vientiane en direction de Paklai,
d'abord 60km de route pour s'habituer aux motos, à la circulation (qui n'est pas difficile),
puis la route nationale se transforme en piste non révêtue, pleine de trous et ornières,
on enchaine sur une piste de terre qui se termine par un single track facile,
qui nous mène au restaurant au bord du Mékong.

Nous visitons une fabrique de baguettes de bambou, cadence infernale sur une machine super bruyante.

Passage du 1er pont suspendu, ça bouge un peu en moto.

Nous ne roulons pas forcément ensemble, chacun son rythme en suivant la trace sur GPS Garmin , les 2 guides restent loin derrière pour nous laisser ce sentiment d'aventure dans ce pays inconnu.
Nous arrivons le soir dans un hotel haut en couleur(vert cru ) au bord du Mékong que nous aurons suivi tout au long de la journée , sur 215km.

diner typiquement Lao , à base de riz gluant, poisson  chat grillé, légumes frits, et quelques vers de bambou grillé.

Très mauvaise nuit , car il y a un mariage célébré à quelques patés de maison, musique à fond jusque tard dans la nuit.

2ème jour, de Paklai à Sayabouri, 195km qui quittent les bords du Mékong pour s'orienter vers le Nord du Pays;
les pistes de terre se font un peu plus sinueuses , avec un peu plus de relief et d'ornières;
L'une d'elle causera une 1ère chute, malheureusement douloureuse pour Hervé, qui finira la journée dans le pickup;

Les rizières , les buffles apparaissent dans le paysage.
Les premiers temples aussi apparaissent, richement décorés parfaitement entretenus, qui tranchent avec la simplicité des habitations.

Arrivée dans une réserve d'éléphants ou nous dormons en bungalows.
Le travail d'éléphants est interdit au Laos depuis 11 ans, et cette réserve récupère des éléphants en mauvaise santé pour les retaper; il y en a 25 qui ont chacun leur cornac.

3ème jour, de Sayabouri à Luang Prabang, 130km

La piste est très sympa, la petite CRF250 est vaillante et plutôt confortable, les suspensions absorbent bien les chaos de la piste; Mais il faut rester méfiant , notamment sur les parties bitumées, on peut se retrouver face à un nid de poule de 1mètre de long et 50cm de profondeur, ou une partie sans bitume va suivre une belle partie bitumée juste dans un virage en aveugle.

Le Laos semble investir dans le revêtement de ses routes nationales.

1er passage de gué, sans difficulté. Pause à mi-matinée, il y a toujours une échoppe / épicerie le long des routes/pistes ou l'on peut boire de l'eau en bouteille, ou du café glacé.

Nous arrivons sur un centre touristique très fréquenté: de magnifiques cascades qui se succèdent sur 500m de long et environ 100m de haut, avec des bacs d'eau turquoise dans lesquels on peut se baigner.

Arrivée à Luang Prabang, ancienne capitale du Laos, avec une architecture de bord de Mékong qui rappelle l'époque du protectorat Français.
Soirée sur le marché de nuit, ou l'artisant local est présenté: aucun produit made in China, c'est tout du fait main local. Nous goutons le "Rhum" local à base d'alcool de riz. Nous préfèrerons la Lao Beer excellente.

La saison des pluies se termine fin Octobre, le Mékong baisse de niveau, ce qui permet à des familles de reconstruire, comme tous les ans, le pont de bambou pour piétons: péage 1000kips, soit ... 0,05 euros.
L'excellente Lao Beer est à 13.000kips ! on en a bues quelques unes , tous les soirs !
Les achats sur le marché de nuit font marcher les méninges pour calculer le change, mais de toute façon rien n'est cher !

4ème jour, de Luang Prabang à Muang Hiam, 225km

Nous montons dans la montagne, les paysages sont plus vallonés, parfois vertigineux;
Nous visitons un petit village ou presque toutes les maisons ont un métier à tisser: la fabrication des sarang en coton qu'on retrouve sur les marchés de Luang Prabang.

Déjeuner pique-nique en bord de piste, apporté par le pick-up qui nous a rejoints momentanément;
Nous sommes proches d'une école primaire, les écoliers , en uniforme chemise blanche/pantalon ou jupe bleu nuit, sont très timides et n'osent s'approcher de "ces êtres, grands, blanc, habillés bizarrement": nous arriverons quand même à leur faire accepter une barre chocolatée, qu'ils ne mangeront pas devant nous.

Les pistes de terre cahotiques se poursuivent, avec un ravitaillement en essence dans la montagne: un bidon de 500litres, une pompe manuelle, un réservoir en verre gradué pour la quantité désirée, un tuyau caoutchouc entre le verre et la moto.

Nous visitons une fabrique d'alcool de riz familiale: le riz est mis à fermenter dans des grands bidons pour quelques jours, puis chauffés , les combustibles sont des épis de mais égrenés récupérés, dans un alambic simple: la première cuvée "arrache" !

Arrivée à Muang Hiam, les hotels ou guest house sont toujours très propres, les lits très fermes. Diner toujours simple mais gouteux

5ème jour, de Muang Hiam à Phong Savanh , 150km

Au petit déjeuner , soupe de nouilles de riz, légumes.
Nous rencontrons 3 américaines qui sont des professeurs d'Anglais, chargée de former des enseignants Lao;
Nous entendons un haut-parleur discourir: il s'agit de la voix officielle des autorités, c'est à dire le parti communiste, seul parti autorisé; Au pouvoir depuis la guerre civile qui a suivi la fin du protectorat Français en 1954, et qui opposait les troupes royalistes aux troupes communistes supportées par la Chine, voisin du Nord.

Les écoliers vont à 'école en vélo ou scooter électrique, mais avec l'altitude, l'uniforme est sous le pull ou le gilet.

La route continue à monter, nous découvrons une mer de nuages passé 1500m.
Lors d'une redescente, nous arrivons sur un mont de bambou, apte à supporter des pick-ups; Là aussi, reconstruit par une famille tous les ans après la fin de la saison des pluies, et avec un péage.
Cette région montagneuse du Nord-Est est principalement peuplée de Hmong, qui se retouvent aussi dans le Nord-Ouest du Vietnam. l'habitat typique est la maison sur pilotis.

Pour le déjeuner, nous arrivons dans un village construit de toute pièce par le gouvernement après la fin de la guerre du Vietnam en 1975: cette région a été fortement bombardée par les Américains de 1964 à 1975, poussant les habitants à fuir plus à l'ouest;
nous déjeunons dans la cantine locale, avec le même repas que des écoliers, soupe de nouilles; Ces écoliers du secondaires sont un peu moins timides, et nous prendront en photo.
Dans cette cantine, à coté des baguettes, des couverts en aluminium grossièrement fondus sont disponibles: ils proviennent de la récupération des pièces en alu des bombes américaines, qui sont refondues.

Dans l'après-midi, arrivée sur un gué assez long, avec une Lao tanké au milieu sur son Honda 100; Il y a un pont suspendu en toles, mais elles ne m'inspirent pas; Par gestes le Lao m'indique une profondeur jusqu'au genou, donc je me lance et ça passe, un peu humide .

En arrivant sur Phong Savanh, nous visitons une fabrique de soieries: de la culture des muriers, par l'élevage de vers à soie, la transformation des cocons en fils, la teinture à base d'extraits de végétaux cultivés sur place, le tissage des soieries. C'est un centre qui apprend l'ensemble de la technique à des femmes d'origine rurale, pour qu'elles puissent ensuite y travailler à leur retour dans leur village d'origine. 10cm de tissu demandent 1 jour de travail, acheter 1 écharpe à 700.000kips ( 40euros) donne du travail pour 1 mois à 1 personne. J'ai ramené de superbes écharpes de soie à ma femme et mes 23 filles.

Phong Savanh est la 3ème grande ville après la capitale Vientiane et Luang Prabang.
A proximité de la célèbre et malheureuse plaine des Jarres, elle était au centre des bombardements massifs des américains.
De 1964 à 1975, 2 millions de tonnes de bombes ont été larguées sur le Laos par les américains, dont environ 30% n'ont pas explosé. Encore aujourd'hui, les accidents mortels sont nombreux. Une organisation existe qui démine les zones que les paysans voudraient exploiter.

Nous sortons de notre hotel moderne ( le 1er après celui de Vientiane), pour aller diner dans un endroit ou le Karaoke est roi: c'et d'ailleurs une activité très prisée par les Lao.

6ème jour, de Phong Savanh à Paksan, 270km

Ce sera la plus longue étape de ce périple.

Nous commençons la journée par visiter la plaine des Jarres, ces jarres de plusieurs tonnes taillées dans la pierre, dont la taille varie de 2 m à 4 m de haut; Cette plaine est truffée de cratères de bombes américaines, ainsi que de quelques tranchées de la guerre civile.

Les pistes se poursuivent , sinuent , montent , descendent, s'enchainent. La 250CRFL reste l'outil idéal pour ce parcours, légère, confortable, absorbant bien les cahots, économe en carburant (réservoir 7 litres).
Nuit dans un guest house plutôt moderne, soirée en karaoké, et repos bien venu.

7ème jour, de PakSan à Ban Keunh, 185km

La piste nous emmène dans une magnifique vallée assez profonde et verdoyante, dans laquelle vont se succéder les gués, plus ou moins longs et profonds, jusqu'à un pont suspendu sur un long gué. Guy qui m'avait doublé à l'occasion d'un arrêt photo tentera mais noiera sa moto. Je passe sur le pont suspendu qui est branlant, content d'arriver de l'autre coté. Guy repartira après la séance de vidage avec les 2 guides.

Après le déjeuner, nous sortons de la vallée pour atteindre près d'un barrage, une zone ou la piste se transforme en enduro, avec des rochers , des marches; Ca devient hard, ça passe , Guy chute 2 ou 3 fois, jusqu'à un passage vraiment risqué, une planche au-dessus d'une crevasse de 3m: Guy et moi laissons notre guide Lao passer nos motos, ainsi que sur la descente d'une 40taine de mètres, faite de marches importantes, ornières profondes, et pente raide.

Content d'arriver à un resort en bord de Mékong, couvert d'une poussière rouge, et en sueur car en quittant la montagne et ses 20°C on retrouve les 30°C moite. La Lao Beer nous remonte.

8ème et dernier jour, de Ban Keunh à Vientiane,130km

L'une des premières ressources du Laos est la production d'électricité, grace aux lacs artificiels et barrages. Le Laos vend son électricité à ses voisins Thailande, Cambodge et Vietnam.

Nous remontons vers le barrage dans la zone d'enduro de la veille, pour atteindre les bords du lac, lieu de pique-nique pour les Lao locaux. La piste reste très difficile avec de profondes ornières, de nombreuses marches.
Hervé qui voulait remonter sur la moto malgré ses douleurs, et Guy endolori par ses chutes de la veille décideront sagement de s'arrêter à mi-chemin; Je continuerai jusqu'au lac, rejoint par les 2 guides; La redescente est plus facile, mais la longueur nécessite de rester concentré.

Le retour à Vientiane se fait dans une circulation soutenue, vélos, scooters, pick-ups, camions se mélangeant.

Marché de nuit au bord du Mékong, mais pas d'artisanat local, que des contrefaçons Made In China sans intérêt;
Diner de grillades en bord de Mékong.

Jour du départ

Notre avion pour Bangkok étant en soirée, nous avons la journée pour visiter en tuktuk et à pieds Vientiane;
Notamment cet extraordinaire temple tel une pyramide complètement dorée.

8 jours , 1600km, 350 photos, une centaine de spots video,
un magnifique pays, dommage que la barrière de la langue ne permette pas d'échange.

La petite CRF250L est étonnante, passe partout, même dans les zones d'enduro.

L'organisation Trail Rando est parfaite, l'aventure en liberté, mais avec une sécurité proche.

J'ai réalisé un film synthétisant mes impressions de ce formidable voyage. Les copyrights des musiques que j'ai choisies m'empêchent de le mettre sur YouTube public,
mais peut-être pourrez-vos le visionner aux adresses suivantes:
1ère partie: https://youtu.be/TIB7LIG_OrI
2ème partie: https://youtu.be/oSaqKccr0Dk
3ème partie: https://youtu.be/HFtavi4mx2k

jiloo a écrit:

Je suis parti en Novembre pour une boucle de 8 jours au Laos, avec Trail Rando.
Vol Paris-Bangkok, puis Bangkok-Vientiane.
Accueil en hotel au bord du Mékong, nous sommes 3 "clients" et 2 guides, 1 Français et 1 Lao.
Je connais Baptiste, le guide Français qui nous avait accompagné sur la diagonale Atlantique de Trail Rando en 2021.
Yee, le guide Lao , est fermier de profession , mais enduriste averti, habitué à guider les groupes motards ( Français, Anglais, Américains , Australiens, Allemands ), et parle très bien l'Anglais.

1er jour, prise en charge des Honda CRF250L, un pick-up nous suivra par la route avec une moto de rechange et du matériel de réparation;
Nous partons de Vientiane en direction de Paklai,
d'abord 60km de route pour s'habituer aux motos, à la circulation (qui n'est pas difficile),
puis la route nationale se transforme en piste non révêtue, pleine de trous et ornières,
on enchaine sur une piste de terre qui se termine par un single track facile,
qui nous mène au restaurant au bord du Mékong.

Nous visitons une fabrique de baguettes de bambou, cadence infernale sur une machine super bruyante.

Passage du 1er pont suspendu, ça bouge un peu en moto.

Nous ne roulons pas forcément ensemble, chacun son rythme en suivant la trace sur GPS Garmin , les 2 guides restent loin derrière pour nous laisser ce sentiment d'aventure dans ce pays inconnu.
Nous arrivons le soir dans un hotel haut en couleur(vert cru ) au bord du Mékong que nous aurons suivi tout au long de la journée , sur 215km.

diner typiquement Lao , à base de riz gluant, poisson  chat grillé, légumes frits, et quelques vers de bambou grillé.

Très mauvaise nuit , car il y a un mariage célébré à quelques patés de maison, musique à fond jusque tard dans la nuit.

2ème jour, de Paklai à Sayabouri, 195km qui quittent les bords du Mékong pour s'orienter vers le Nord du Pays;
les pistes de terre se font un peu plus sinueuses , avec un peu plus de relief et d'ornières;
L'une d'elle causera une 1ère chute, malheureusement douloureuse pour Hervé, qui finira la journée dans le pickup;

Les rizières , les buffles apparaissent dans le paysage.
Les premiers temples aussi apparaissent, richement décorés parfaitement entretenus, qui tranchent avec la simplicité des habitations.

Arrivée dans une réserve d'éléphants ou nous dormons en bungalows.
Le travail d'éléphants est interdit au Laos depuis 11 ans, et cette réserve récupère des éléphants en mauvaise santé pour les retaper; il y en a 25 qui ont chacun leur cornac.

3ème jour, de Sayabouri à Luang Prabang, 130km

La piste est très sympa, la petite CRF250 est vaillante et plutôt confortable, les suspensions absorbent bien les chaos de la piste; Mais il faut rester méfiant , notamment sur les parties bitumées, on peut se retrouver face à un nid de poule de 1mètre de long et 50cm de profondeur, ou une partie sans bitume va suivre une belle partie bitumée juste dans un virage en aveugle.

Le Laos semble investir dans le revêtement de ses routes nationales.

1er passage de gué, sans difficulté. Pause à mi-matinée, il y a toujours une échoppe / épicerie le long des routes/pistes ou l'on peut boire de l'eau en bouteille, ou du café glacé.

Nous arrivons sur un centre touristique très fréquenté: de magnifiques cascades qui se succèdent sur 500m de long et environ 100m de haut, avec des bacs d'eau turquoise dans lesquels on peut se baigner.

Arrivée à Luang Prabang, ancienne capitale du Laos, avec une architecture de bord de Mékong qui rappelle l'époque du protectorat Français.
Soirée sur le marché de nuit, ou l'artisant local est présenté: aucun produit made in China, c'est tout du fait main local. Nous goutons le "Rhum" local à base d'alcool de riz. Nous préfèrerons la Lao Beer excellente.

La saison des pluies se termine fin Octobre, le Mékong baisse de niveau, ce qui permet à des familles de reconstruire, comme tous les ans, le pont de bambou pour piétons: péage 1000kips, soit ... 0,05 euros.
L'excellente Lao Beer est à 13.000kips ! on en a bues quelques unes , tous les soirs !
Les achats sur le marché de nuit font marcher les méninges pour calculer le change, mais de toute façon rien n'est cher !

4ème jour, de Luang Prabang à Muang Hiam, 225km

Nous montons dans la montagne, les paysages sont plus vallonés, parfois vertigineux;
Nous visitons un petit village ou presque toutes les maisons ont un métier à tisser: la fabrication des sarang en coton qu'on retrouve sur les marchés de Luang Prabang.

Déjeuner pique-nique en bord de piste, apporté par le pick-up qui nous a rejoints momentanément;
Nous sommes proches d'une école primaire, les écoliers , en uniforme chemise blanche/pantalon ou jupe bleu nuit, sont très timides et n'osent s'approcher de "ces êtres, grands, blanc, habillés bizarrement": nous arriverons quand même à leur faire accepter une barre chocolatée, qu'ils ne mangeront pas devant nous.

Les pistes de terre cahotiques se poursuivent, avec un ravitaillement en essence dans la montagne: un bidon de 500litres, une pompe manuelle, un réservoir en verre gradué pour la quantité désirée, un tuyau caoutchouc entre le verre et la moto.

Nous visitons une fabrique d'alcool de riz familiale: le riz est mis à fermenter dans des grands bidons pour quelques jours, puis chauffés , les combustibles sont des épis de mais égrenés récupérés, dans un alambic simple: la première cuvée "arrache" !

Arrivée à Muang Hiam, les hotels ou guest house sont toujours très propres, les lits très fermes. Diner toujours simple mais gouteux

5ème jour, de Muang Hiam à Phong Savanh , 150km

Au petit déjeuner , soupe de nouilles de riz, légumes.
Nous rencontrons 3 américaines qui sont des professeurs d'Anglais, chargée de former des enseignants Lao;
Nous entendons un haut-parleur discourir: il s'agit de la voix officielle des autorités, c'est à dire le parti communiste, seul parti autorisé; Au pouvoir depuis la guerre civile qui a suivi la fin du protectorat Français en 1954, et qui opposait les troupes royalistes aux troupes communistes supportées par la Chine, voisin du Nord.

Les écoliers vont à 'école en vélo ou scooter électrique, mais avec l'altitude, l'uniforme est sous le pull ou le gilet.

La route continue à monter, nous découvrons une mer de nuages passé 1500m.
Lors d'une redescente, nous arrivons sur un mont de bambou, apte à supporter des pick-ups; Là aussi, reconstruit par une famille tous les ans après la fin de la saison des pluies, et avec un péage.
Cette région montagneuse du Nord-Est est principalement peuplée de Hmong, qui se retouvent aussi dans le Nord-Ouest du Vietnam. l'habitat typique est la maison sur pilotis.

Pour le déjeuner, nous arrivons dans un village construit de toute pièce par le gouvernement après la fin de la guerre du Vietnam en 1975: cette région a été fortement bombardée par les Américains de 1964 à 1975, poussant les habitants à fuir plus à l'ouest;
nous déjeunons dans la cantine locale, avec le même repas que des écoliers, soupe de nouilles; Ces écoliers du secondaires sont un peu moins timides, et nous prendront en photo.
Dans cette cantine, à coté des baguettes, des couverts en aluminium grossièrement fondus sont disponibles: ils proviennent de la récupération des pièces en alu des bombes américaines, qui sont refondues.

Dans l'après-midi, arrivée sur un gué assez long, avec une Lao tanké au milieu sur son Honda 100; Il y a un pont suspendu en toles, mais elles ne m'inspirent pas; Par gestes le Lao m'indique une profondeur jusqu'au genou, donc je me lance et ça passe, un peu humide .

En arrivant sur Phong Savanh, nous visitons une fabrique de soieries: de la culture des muriers, par l'élevage de vers à soie, la transformation des cocons en fils, la teinture à base d'extraits de végétaux cultivés sur place, le tissage des soieries. C'est un centre qui apprend l'ensemble de la technique à des femmes d'origine rurale, pour qu'elles puissent ensuite y travailler à leur retour dans leur village d'origine. 10cm de tissu demandent 1 jour de travail, acheter 1 écharpe à 700.000kips ( 40euros) donne du travail pour 1 mois à 1 personne. J'ai ramené de superbes écharpes de soie à ma femme et mes 23 filles.

Phong Savanh est la 3ème grande ville après la capitale Vientiane et Luang Prabang.
A proximité de la célèbre et malheureuse plaine des Jarres, elle était au centre des bombardements massifs des américains.
De 1964 à 1975, 2 millions de tonnes de bombes ont été larguées sur le Laos par les américains, dont environ 30% n'ont pas explosé. Encore aujourd'hui, les accidents mortels sont nombreux. Une organisation existe qui démine les zones que les paysans voudraient exploiter.

Nous sortons de notre hotel moderne ( le 1er après celui de Vientiane), pour aller diner dans un endroit ou le Karaoke est roi: c'et d'ailleurs une activité très prisée par les Lao.

6ème jour, de Phong Savanh à Paksan, 270km

Ce sera la plus longue étape de ce périple.

Nous commençons la journée par visiter la plaine des Jarres, ces jarres de plusieurs tonnes taillées dans la pierre, dont la taille varie de 2 m à 4 m de haut; Cette plaine est truffée de cratères de bombes américaines, ainsi que de quelques tranchées de la guerre civile.

Les pistes se poursuivent , sinuent , montent , descendent, s'enchainent. La 250CRFL reste l'outil idéal pour ce parcours, légère, confortable, absorbant bien les cahots, économe en carburant (réservoir 7 litres).
Nuit dans un guest house plutôt moderne, soirée en karaoké, et repos bien venu.

7ème jour, de PakSan à Ban Keunh, 185km

La piste nous emmène dans une magnifique vallée assez profonde et verdoyante, dans laquelle vont se succéder les gués, plus ou moins longs et profonds, jusqu'à un pont suspendu sur un long gué. Guy qui m'avait doublé à l'occasion d'un arrêt photo tentera mais noiera sa moto. Je passe sur le pont suspendu qui est branlant, content d'arriver de l'autre coté. Guy repartira après la séance de vidage avec les 2 guides.

Après le déjeuner, nous sortons de la vallée pour atteindre près d'un barrage, une zone ou la piste se transforme en enduro, avec des rochers , des marches; Ca devient hard, ça passe , Guy chute 2 ou 3 fois, jusqu'à un passage vraiment risqué, une planche au-dessus d'une crevasse de 3m: Guy et moi laissons notre guide Lao passer nos motos, ainsi que sur la descente d'une 40taine de mètres, faite de marches importantes, ornières profondes, et pente raide.

Content d'arriver à un resort en bord de Mékong, couvert d'une poussière rouge, et en sueur car en quittant la montagne et ses 20°C on retrouve les 30°C moite. La Lao Beer nous remonte.

8ème et dernier jour, de Ban Keunh à Vientiane,130km

L'une des premières ressources du Laos est la production d'électricité, grace aux lacs artificiels et barrages. Le Laos vend son électricité à ses voisins Thailande, Cambodge et Vietnam.

Nous remontons vers le barrage dans la zone d'enduro de la veille, pour atteindre les bords du lac, lieu de pique-nique pour les Lao locaux. La piste reste très difficile avec de profondes ornières, de nombreuses marches.
Hervé qui voulait remonter sur la moto malgré ses douleurs, et Guy endolori par ses chutes de la veille décideront sagement de s'arrêter à mi-chemin; Je continuerai jusqu'au lac, rejoint par les 2 guides; La redescente est plus facile, mais la longueur nécessite de rester concentré.

Le retour à Vientiane se fait dans une circulation soutenue, vélos, scooters, pick-ups, camions se mélangeant.

Marché de nuit au bord du Mékong, mais pas d'artisanat local, que des contrefaçons Made In China sans intérêt;
Diner de grillades en bord de Mékong.

Jour du départ

Notre avion pour Bangkok étant en soirée, nous avons la journée pour visiter en tuktuk et à pieds Vientiane;
Notamment cet extraordinaire temple tel une pyramide complètement dorée.

8 jours , 1600km, 350 photos, une centaine de spots video,
un magnifique pays, dommage que la barrière de la langue ne permette pas d'échange.

La petite CRF250L est étonnante, passe partout, même dans les zones d'enduro.

L'organisation Trail Rando est parfaite, l'aventure en liberté, mais avec une sécurité proche.

J'ai réalisé un film synthétisant mes impressions de ce formidable voyage. Les copyrights des musiques que j'ai choisies m'empêchent de le mettre sur YouTube public,
mais peut-être pourrez-vos le visionner aux adresses suivantes:
1ère partie: https://youtu.be/TIB7LIG_OrI
2ème partie: https://youtu.be/oSaqKccr0Dk
3ème partie: https://youtu.be/HFtavi4mx2k

Top récit ça fait envi vivement la retraite par contre connaissant un peut la Thaïlande qui m'a fasciner si possible je ferai le voyage pour 3 mois plutôt que la semaine   

Le Laos, quel bon souvenir!!!

Tu t'es visiblement éclaté... Super récit!!!! et ce pays le mérite...
Connais-tu le nord Vietnam? A faire aussi!!!


sur le Laos:
(https://www.terre-bitume.org/t9410-laos-decembre-2019-janvier-2020)

Merci Yee, Baptiste et Trail Rando pour ce magnifique voyage

Chouette CR et belles photos!

Merci du partage!!!  

Merci pour ce CR, bien depaysant tout ça!

Et m...e , je l'ai lu !
ça donne trop envie , ce récit ...fallait pas !

Merci pour ce voyage

Salut,

Un retour d'expérience très sympa, de belles photos: ça donne envie de découvrir ces contrées et leurs habitants !

O+

cetori a écrit:

Et m...e , je l'ai lu !
ça donne trop envie , ce récit ...fallait pas !

Trrail Rando organise une session en Janvier prochain

Bertmoor a écrit:

Le Laos, quel bon souvenir!!!

Tu t'es visiblement éclaté... Super récit!!!! et ce pays le mérite...
Connais-tu le nord Vietnam? A faire aussi!!!


sur le Laos:
(https://www.terre-bitume.org/t9410-laos-decembre-2019-janvier-2020)

 Trail Rando a revu complètement son tracé Vietnam pour éviter les pistes qui ont été goudronnées depuis 2014.
Il y aura un groupe en Avril et un groupe en Novembre : j'ai déjà posé une option pour Novembre

J'ai bien apprécié ton CR Laos, je m'y retrouve

jiloo a écrit:

Bertmoor a écrit:

Le Laos, quel bon souvenir!!!

Tu t'es visiblement éclaté... Super récit!!!! et ce pays le mérite...
Connais-tu le nord Vietnam? A faire aussi!!!


sur le Laos:
(https://www.terre-bitume.org/t9410-laos-decembre-2019-janvier-2020)

 Trail Rando a revu complètement son tracé Vietnam pour éviter les pistes qui ont été goudronnées depuis 2014.
Il y aura un groupe en Avril et un groupe en Novembre : j'ai déjà posé une option pour Novembre

J'ai bien apprécié ton CR Laos, je m'y retrouve

Content que cela t'ait plu...
J'ai regardé rapidement le tracé pour le Vietnam sur le site Trail-rando, tu vas t'éclater... Les coins sont superbes... (plus humides qu'au Laos sûrement!)



Je me souviens de la tête de ma femme à Hanoï où nous avions loué des motos quand il a fallu "se fondre" dans la circulation au premier carrefour...




Pour ma part, j'ai du mal à me plier à une organisation, aussi souple et minime soit-elle... raison pour laquelle nous avions acheté les traces au Laos. Cela a ses avantages et ses inconvénients. On s'est quelque fois retrouvés le soir dans des "bleds de la mort" où trouver à se nourrir et à se loger n'étaient pas une mince affaire (cela fait partir du côté "un peu" aventure du voyage". Il y a pire. J'avais un ami dans l'Ocean indien qui se baladait à vélo à Madagascar et dormait souvent dans les cabanes locales à même la terre battue)...
Tu as en tout cas décrit une organisation plutôt agréable, tant mieux...

Sur le nord Thaïlande , il existe Enduro Découverte Asia (facebook), avec qui je pourrais rouler quelques jours si j'étais seul dans le coin et avais besoin d'une moto...

Citation :

Pour ma part, j'ai du mal à me plier à une organisation, aussi souple et minime soit-elle... raison pour laquelle nous avions acheté les traces au Laos. Cela a ses avantages et ses inconvénients. On s'est quelque fois retrouvés le soir dans des "bleds de la mort" où trouver à se nourrir et à se loger n'étaient pas une mince affaire (cela fait partir du côté "un peu" aventure du voyage". Il y a pire. J'avais un ami dans l'Ocean indien qui se baladait à vélo à Madagascar et dormait souvent dans les cabanes locales à même la terre battue)...
Tu as en tout cas décrit une organisation plutôt agréable, tant mieux...

Sur le nord Thaïlande , il existe Enduro Découverte Asia (facebook), avec qui je pourrais rouler quelques jours si j'étais seul dans le coin et avais besoin d'une moto...

Je suis d'accord, compliqué a se plier a une orga et rythme du groupe sans compter le tarif des orga mais si financièrement on peut ça ne peut qu'être un bon moment
Pour ma part mon rêve a la retraite puisque on a plus les jambes mais on a le temps,
Expédition de ma brèle ou achat sur place et quelques mois sur place pour bien profiter