Objectif Zoroastrie !!!

Merci de nous faire vivre ce roadtrip !
Il est clair que dans un voyage le plus important c'est ... La destination, les rencontres, ce qu'on y apprend... La moto n'est qu'un outil, certes c'est toujours plus sympa quand l'outil est marrant à conduire mais ce n'est vraiment pas le truc le plus important à mes yeux

@ thierry : oui j'écris les noms comme sur ma carte ...

@ anto : merci, ces motos, bien que d'un autre temps, n'ont pas été trop désagréables. Faut juste être un peu plus vigilant. Mais en voyage, je laisse toujours de la marge ...

Tu pars quand ?

Normalement vendredi, enfin j'espère car j'ai quelques problèmes de bougies qui prennent l'eau sur la Ténéré... faut que je check ça demain, j'espère que ça ne va pas me retarder.

Même question, surtout que les retex nous seront bien utile
davai

JOUR 03

ISFAHAN

Cette ancienne capitale mérite, à minima, d'y consacrer une journée.

Nos hôtes sélectionnent 2 palais, 2 mosquées et 2 ponts qui nécessitent 17 km de balades dans quelques quartiers mêlant histoire et vie actuelle, exactement ce que nous apprécions.






En flânant dans le quartier afghan, nous passons devant une école coranique installée dans un petit palais : elle vient juste de s'ouvrir aux visiteurs. Nous y croisons une quarantaine de jeune filles de 10 à 12 ans, strictement vêtues de noir mais dont l'austérité s'arrête là : ça crie, rigole, jacasse en nous observant du coin de l'oeil. Si bien que l'une d'elles oublie son sac à dos rose fuschia. Remerciements polis, regard fuyant, demi-tour express, la maîtresse n'est pas aussi décontractée.









Places immenses décorées de plan d'eau et d'arbustes finement taillés. Les palais aux pierres et bois précieux étalent leurs tableaux témoignant d'une influence européenne après les voyages princiers en occident.














Les jardins, divisés en arbres à fruit, arbres à fleur pour parfum, mini-forêt, recoivent en continu des litres d'eau déversés par d'énormes tuyaux auprès desquels les corbeaux viennent se désaltérer.











Une immense "rambla" nous conduit jusqu'aux célèbres ponts. Les iraniens y passent la journée, à l'ombre des coursives, rafraîchis par les courants d'air, les pieds dans l'eau.















Retour au gîte par le quartier afghan pour un repas de gala. On en mettrait presque la cravate ...










Discussions tardives en attendant une hypothétique fraîcheur.

Je viens de voir un reportage sur Isfahan sur France 2! Ils ont copié vos photos!!

Régalez vous bien pour la suite.

2 pattes a écrit:

Régalez vous bien pour la suite.

Pas d'inquiétude Fred, on est rentré et on s'est bien régalé 

JOUR 04

ISFAHAN- ABADEH

Journée de transition : la distance pour nous rendre à Persépolis, trop longue avec cette chaleur, nécessite une halte à mi-chemin.





On nous indique une maison traditionnelle  à ABADEH, chez un notable. 



Accueillis par toute la famille, nous sommes conduits en ville pour une visite guidée des échopes typiques : tourneurs sur bois, sculpteurs, fabricants de chaussons en cuir tressé, tailleurs, stylistes ... Aucune pression pour acheter, simplement l'envie de montrer le mode de vie.













Une tournée de glaces locales achève la balade avant le repas.

JOUR 05

ABADEH - HASANABAD

Nous tentons un itinéraire par les montagnes mais les vallées encore très larges n'offrent que peu de virages.





Les premiers campements de nomades surgissent.



Au bord des routes, une oasis permet à un simple cabanon de devenir épicerie. Un baby foot devient l'occasion pour notre gente féminine de se mesurer aux mâles locaux. D'abord surpris, ils se lancent dans une partie qu'ils parviennent à gagner avec difficulté. Leur honneur est sauf et nous pouvons repartir entier, mais les filles ont frisé l'incident diplomatique !!!





Enfin, un col et ses épingles aux pentes vertigineuses ... On a l'impression de plonger sur une piste de bobsleigh.











Les stations service : lieux privilégiés pour apprécier l'impact sur la population de découvrir deux femmes à moto !!! Malgré nos questions à ce sujet, personne n'a jamais pu nous dire pour quelles raisons elles ne peuvent conduire. Notre principale inquiétude, l'interdiction de rouler au guidon d'un deux roues, et les arrestations qui auraient pu s'en suivre, est toujours restée en suspens. Parfois, ce sont les policiers qui ont demandé à être pris en photo à côté d'elles. Je ne vous cache pas que nous nous demandions ce qu'ils allaient faire de cette photo, mais nous n'avons jamais été contrôlés. Même si nous nous savions surveillés en permanence. Et ils répondaient toujours aimablement à nos saluts.

Les filles nous montraient du doigt à leurs parents, les yeux écarquillés comme devant leur premier sapin de noel ( bon, ça c'est pas un bon exemple), certaines mères applaudissaient, comme un pied de nez à cette règle étatique mystérieuse.



Nous voici arrivés à la partie la plus méridionale de notre voyage : Persépolis. Comme la plupart des lieux à visiter : 200.000 rials soit 1.5€ sont posés sur le guichet. Nous restons sur notre faim : les vestiges, maintes fois photographiés dans les magazines, n'apportent guère plus en live. Il manque une représentation concrète du mode de vie de l'époque, de la conception de la cité. Nous avions préféré Hierapolis à côté de Pamukkale en Turquie, plus complet, plus varié.









Il est temps de retrouver notre gîte :  à nouveau, une maison d'époque, en pisé.

JOUR 06

HASANABAD - LORDEGAN

La beauté des paysages nous fait oublier la distance du jour : 405 km !!!





Nous commençons par des vallées arides ornées de montagnes rappelant le far-west.



Puis un lac permet l'irrigation d'une immense vallée.








Quel bonheur d'y circuler à moto !!! Nous ressentons cette odeur si caractéristique : le riz cuit. Successions de rizières sur plusieurs dizaines de kilomètres alors qu'alentours, les collines arrondies initialement dépourvues de toute culture, se strient  d'alignements impeccables de vergers. Des camions citerne se chargent de déverser l'eau au pied des arbres.



Nous empruntons une piste poussièreuse qui ondule sur un plateau aride : les cultures n'ont pas tout envahi.







Les villageois, partis aux champs, laissent le soleil cuire les villages.







Délestés d'un euro après  avoir  acheté des bouteilles d'eau glacées, des cafés, des paquets de chips au piment et des gateaux, l'épicier nous offre de goûter sa production de miel stockée dans un bidon. Plaisir d'offrir, règle séculaire d'hospitalité, sourire sincère ...



Arrivés à Lordegan, je manque de renverser une jeune fille qui surgit entre deux maisons, perchée sur un vélo trop grand pour elle. C'est elle qui m'évite, d'un énergique coup de guidon et d'un dérapage de la roue arrière. Visage rieur, cheveux au vent. Je la laisse à sa joie d'être libre : dans quelques mois, un triste tissu cachera l'adolescente pendant que les garçons arboreront des t-shirts de marque.

L'hôtel, quelconque, a le mérite d'exister. Ville non touristique, même pour les iraniens, Lordegan ne propose que peu de solution et ici les motos passeront la nuit devant les caméras du gardien.
Ce soir, les toilettes " à la turque" sont agrémentées d'un magnifique fauteuil, que nous préférons déplacer, un doute subsistant sur sa solidité. Vous remarquerez le tuyau qui permet de s'asperger le fondement : le papier n'existe pas. 

ohhhh vous avez pu voire la rivière de Esfahan en eau!!! c'est vous comment ça rajoute à la beauté de ce pont!

@ tlaloc : effectivement à sec,  il doit manquer les promeneurs, les pieds dans l'eau, s'amusant à traverser d'une rive à l'autre sur le plan incliné ... Et surtout, la fraîcheur doit faire défaut !!!

JOUR 07

LORDEGAN - BU'IN

Déjà 1500 km, une 1ère vidange s'impose aux dires du loueur. Tous les villages abritent un ou plusieurs mécanos auto ou moto.

Nous en choisissons un, voisin d'un bar où nous buvons le café matinal. Ce breuvage rarement proposé par les hotels ou les gîtes permet à mes trois comparses de garder la forme. Je leurs concède et pendant ce temps, je mouille ma doublure Hyperkewl pour 2 à 3 h de fraîcheur garantie. La température est redescendue sous les 40°C, nous commençons à mieux la supporter, mais la doublure est incontournable. 
Cette année, j'ai ajouté une galette de la même matière, que je place au sommet du casque, compensant l'effet "four à pain" sur mes joues. Je fais bien attention de la laisser au fond du casque car cette "fausse kippa" sur mon crâne risquerait de créer une émeute et de se méprendre sur notre religion. Les ressortissants israéliens ne sont pas les bienvenus. 

Le mécano s'active : vidanges x4, tension des chaînes, rajout de vis pour maintenir les cosses des batteries, changement de 2 rétros suite à deux chûtes (j'y reviendrai). Deux billets de 500.000 rials changent de main soit 7 à 8 euros !!! Et en prime, il nous propose de venir manger chez lui.







Encore une belle journée, entourés de montagnes aux formes inhabituelles.












Nouvel arrêt dans un bourg, les jeunes nous entourent, s'étonnent des 2 filles, questionnent sur la France, les gilets jaunes (!). L'un d'eux se sert de son portable pour nous demander si on connaît Mary Joanna. On se regarde, incrédules ? Pourquoi connaîtrions-nous cette dame ? Puis les gestes remplacent gogol translate et je finis par "tilter" : Marie-Jeanne !!! Il nous propose du shit. Non, merci les gars, on va y aller ! Les prisons locales ne sont pas au programme des visites ...

Nous longeons un lac artificiel et passons au pied du barrage. Clôtures, barrières, miradors, gardes armés, on restreint les photos. En aval, les iraniens passent la journée à l'ombre des peupliers, barbecue en action.






Des carrés bétonnés de 3x3 surmontés d'un kiosque en bois individualisent l'espace pour les familles. Ce sont aussi des lieux où l'on peut installer sa tente. On en trouve même au milieu d'immenses rond-points en périphérie des villes.

Toutes les zones herbeuses attirent les familles, pour un barbecue ou une sieste, au mileu des carrefours comme sur les terre-pleins centraux d'une 2x 3 voies !!!

Ce soir, nous logeons à nouveau dans une maison d'époque, dans la ville la plus haute d'Iran, dixit notre hôte, à 2590m. L'installation est rapide, nous posons nos sacs sur les tapis : ce sera notre lit.
Un petit encas nous est proposé.




On nous emmène en voiture moderne, visiter une maison georgienne. Les habitants retournent parfois dans leur pays, nous en profitons pour parler de Kutaisi, Mestia et autres lieux visités dans un précédent voyage. Contents d'avoir pu échanger sur leurs racines, ils nous offrent une paire de gants en laine. Ici, le froid descend jusqu'à -30°.



Puis il nous conduit dans un village arménien et sa petite église, le seul à posséder des tombes aux épitaphes en arménien.
Les 5 communautés majeures résident dans cette vallée : perse, lors, kurde, arménienne et georgienne.





Le coucher de soleil, dans un silence "assourdissant", reste un grand moment de sérénité. 
On est à notre place ...



Nous dînons dans une salle voutée de nouvelles spécialités : soupe, omelettes, viandes.



Nous nous engouffrons dans le sac à viande. La nuit fraîche, mais réparatrice, se termine par l'appel à la prière depuis le minaret.

JOUR 08

BU'IN - HAMEDAN

Nous continuons de remonter vers le nord.







Sur la route, tout peut arriver ...




Les automatismes d'une journée bien remplie se succèdent : lever vers 07h,  sacs attachés sur les motos, petit déjeuner copieux, puis vers 08h, départ "à la fraîche". Au bout d'une ou deux heures, recherche d'un petit bistrot capable de faire du café.

Aujourd'hui, notre hôte nous asperge d'eau de source pour nous souhaiter un bon voyage. Un peu comme en Mongolie avec le lait de jument.



A notre premier café, point de jeunes, mais de nombreux anciens qui entament la discussion. Ils nous serrent la main, mais restent à l'écart des filles, ce qui a le don de les mettre en rogne pour la journée. Puis, à l'arrivée d'un homme en 405, on sent qu'une certaine distance s'installe. Il porte un élégant costume gris perle, sur une chemise grise et rose arborant un énorme "Dior" sur la poitrine. Après les traditionnels "Welcome to Iran" et "Where you come from ?", il nous présente sa carte tricolore "I'm your bodyguard !" Désolé, mais nous n'avions pas le sentiment de devoir être accompagnés d'un garde du corps. Nous échangeons sur nos impressions iraniennes en omettant toute critique. A quoi bon ? Chacun resterait campé sur ses positions et nous pourrions  récolter quelques ennuis bien inutiles. Il repart, en apparence satisfait.









A l'entrée des villes, petites ou grandes, les photos des martyrs de la dernière guerre ...




Nous arrivons dans un village en périphérie d'Hamedan. Notre gîte se situe dans un quartier particulièrement endommagé (séisme), mais l'accueil est chaleureux. Des pompons multicolores ornent les murs. Une fois de plus, le père joue avec ses enfants : une constante iranienne ou les rires et le "Papa" (prononcé Baba) résonnent entre les murs de pisé.













Cette année, nous ne perdrons pas de kilo pendant nos vacances ...

Dattes et graines de tournesol en apéro ...





Un tapis à même le sol : nous nous enroulons dans notre sac à viande. L'orage éclate dans les montagnes et apporte une fraîcheur inattendue.

JOUR 09 

HAMEDAN - SAQQEH
 
Les autorités iraniennes demandent que nous donnions à nos hébergeurs l'adresse des deux prochaines nuitées. La première semaine, nous avons tenté de respecter cette règle. Avant de quitter un logement, nous recherchions avec notre hôte une nouvelle adresse pour la soirée. Les propriétaires de gîte ont leur propre association, ce qui leurs permet de trouver rapidement l'hébergement qui nous convient. Un appel et la réservation se confirmait,  nous étions certains de ne pas perdre de temps en vaines recherches et notre nouvel hôte savait que nous étions déjà dans le circuit. Pas de mauvaise surprise pour toutes les parties. 
Ce bel ordonnancement a commencé à s'effriter depuis quelques jours. Nous constatons que la qualité des logements se dégradent. A cela, rien d'anormal : nous nous déplaçons dans des zones moins touristiques, le niveau de vie n'est pas comparable aux grandes villes, le confort s'en ressent. Nous nous adaptons sans problème car quatre murs, un toit, une douche et un repas suffisent largement à notre bonheur. Petit bémol : le prix ne bouge pas et aurait même tendance à augmenter. Nous allons voir qu'aujourd'hui, le système va exploser.

Saqqeh nous paraît trop éloigné. Nous demandons s'il existe une possibilité plus proche. Un gîte dans un hameau  semble idéalement placé. Coordonnées gps, nom sur la carte, motos à l'abri, repas du soir. Toutes nos demandes habituelles sont respectées. Nous pouvons partir l'esprit tranquille ...

A la sortie d'un village, les paysans ont mis en action l'arrosage automatique. La piste, de poussièreuse, devient boueuse. Nous passons par la gauche, évitant de trop grandes zones humides. Miss Baïkal emprunte le côté droit et finit, après quelques beaux rattrapages de la roue avant, par choisir le fossé comme zone d'atterrissage. Elle est déjà debout quand on arrive : "C'est bon, c'est bon !!! " La moto ne dit pas la même chose : on dirait que le guidon est sectionné au niveau du rétro droit. Avec l'aide de trois anciens qui nous regardaient passer, nous remontons la bête (la moto !). Le guidon est intact, simplement enfoncé dans la terre mouillée. Elle doit peser 10 kilos de plus (la moto !). Tranches de fou-rire avec les papys qui nous ramènent des raisins pour s'excuser d'avoir mouillé la piste et proposent à la miss d'aller s'allonger sous les figuiers pour se remettre. 











Juliette préfère  emprunter le tracteur ... 



La journée se poursuit plus calmement. Nous roulons sur des hauts plateaux. Seul le blé colore les collines autour des villages nichés entre deux mamelons.












La piste serpente dans un mini canyon où un filet d'eau cherche la sortie.









Aujourd'hui, je suis un peu 'cuit'. Le groupe m'accorde le droit à la sieste le long d'une rivière. Un olivier chétif fera l'affaire. Un couple d'iraniens avec ses deux enfants en profite pour engager la conversation, puis propose dattes, gateaux et graines. Toujours le même plaisir d'échanger quelques mots d'anglais; d'expliquer qu'ils ne sont pas des terroristes, qu'ils sont perses et non arabes,  et surtout en désaccord avec leur gouvernement qu'ils jugent corrompu. Un discours  que nous entendrons tout au long du voyage. Je le rapporte comme tel, sans déformation ou amplification. Mais également sans vérification ...



La journée se termine, nous nous approchons du but. Nous sommes même sûrs de l'avoir atteint, mais les villageois maintiennent que ce n'est pas ici et nous renvoient quatre hameaux plus loin. Les pistes caillouteuses traversent les champs de blé. Un hameau, deux hameaux .... Nous arrivons ... Il est 19 heures ...















Nous ne sommes pas attendus (?). Personne ne connaît un mot d'anglais. Quelques coups de fil, le fils, absent, laisse ses parents gérer la situation. Pas de garage, les motos resteront dans la rue. On nous montre la chambre : une pièce sans décor ni meuble, un vieux tapis au sol. Pour se laver, une autre pièce avec une cuve au dessus de la tête. Ca nous rappelle la Mongolie !
Ce matin, j'avais oublié de demander : "quel est le prix ?" ........................... 70 euros !!!!!!!!!
"Pour les quatre ?" " Non, par couple". "Ca va pas le faire, cher monsieur". Plus cher qu'un 4 * à Tehran ! Il s'entête, rappelle son fils, qui ne comprend pas notre refus. J'argumente et propose 40€, le double de ce que nous devrions payer. Il descend à 60 et nous montre une vraie chambre et une salle d'eau. Les palabres n'aboutissent pas, il est temps de prendre la décision de remonter sur nos machines pour rouler jusqu'à Saqqeh, seule ville à la ronde  pouvant abriter un hôtel.

La nuit nous surprend quand nous éteignons les moteurs devant ce joli bâtiment qui nous demande  pour la nuit ... 12 € !!!
Il suffit de traverser la route pour engloutir  brochettes et galettes de riz au milieu des commerçants toujours en effervescence.

JOUR 10

SAQQEH - URMIYEH

Nous voici à la moitié du voyage. Les motos tiennent le coup, mais on ne peut pas dire que nous soyons en totale confiance sur ces montures. Le bon côté : nous ne roulons pas vite et en profitons pour apprécier  les paysages, observer l'activité humaine ... Le côté négatif : nous ne sommes jamais complètement détendus, toujours à l'écoute d'un bruit suspect, d'une glissade imprévue et cette attention permanente est assez énergivore. 
Point de lamentations : nous sommes heureux d'être ici et pensons  à tous ceux qui aimeraient être à notre place ... On ne la laissera pour rien au monde !
Voyager : sortir de sa zone de confort !!! 







La halte matinale, au bord de la route, est l'occasion de goûter un nouveau plat confectionné devant nous. Sur une galette de blé, on écrase une patate chaude, puis des carrés de tomate, un oeuf, du beurre, quelques herbes parfumées, on roule le tout dans un film de cellophane, accompagné d'un lait bien frais.








Pendant la dégustation, deux 405 arrivent à vive allure et bloquent les roues dans un nuage de poussière. Les talkies- walkies crépitent : ils semblent contents de nous avoir trouvés et repartent aussi vite. Ce manège quasi quotidien ne nous surprend même plus ... Cela fait dix jours que les filles roulent sans être contrôlées. C'est de bon augure pour la fin du périple.



Les pieds de vigne courent à même le sol. Le raisin sert ... au jus de raisin et  ... au vin ! Comme savent si bien le dire les iraniens " ici, tout est interdit, mais on fait ce qu'on veut !"



Nous atteignons le lac d'urmiyeh, immense zone salée asséchée à cause de la construction de barrages. Devant la catastrophe écologique, le gouvernement a réagi et la zone d'eau reprend petit à petit sa place. 







Le premier hôtel affiche complet, le second nous demande 40 €.  N'étant pas en retard, ni fatigués, nous reprenons notre recherche en visitant Urmiyeh. Alors que nous sommes bloqués dans une file, je demande à tout hasard au chauffeur du bus voisin s'il connaît un hôtel. "Follow me !". Et c'est ainsi qu'après quelques minutes, notre guide improvisé arrête son bus sur sa voie de circulation, en descend et s'engouffre dans un immeuble pour en ressortir avec le sourire "Hôtel, good !". 
Histoire banale, j'en conviens, mais avec un petit détail : le bus est rempli !!! Personne ne râle, ni les hommes, installés à l'avant, ni les femmes, à l'arrière. Certaines prennent en photo les deux filles à moto ...

Promenade dans le bazar : les robes de princesse des mille et une nuits s'affichent à 40€ ...










Les pétrolettes locales au doux nom exotique ...



Le port du voile est ressenti comme une punition, une mise sous l'éteignoir de la femme, mais l'aspect physique n'est pas négligeable quand les températures dépassent toute la journée 35°.





Miss Baïkal se permet certains soirs à l'hôtel, de relever l'engin de torture. La position convenue ne permet pas à la nuque de s'aérer, maintenant la tête dans une chaleur qui, pour ceux qui la connaissent, ne convient pas du tout à la miss... Certains hommes la regardent mais nous n'aurons jamais droit à une reflexion.

salut merci du retour un voyage magnifique

Merci, content que tu apprécies.
Effectivement le voyage peut être qualifié de magnifique ou tout autre adjectif le mettant dans la catégorie "à part".
Avant le départ, nous avons souvent entendu "l'Iran, mais c'est dangereux !". Je serais plus nuancé : la gentillesse, l'hospitalité et le calme de ses habitants nous mettent vite dans le bon tempo. Mais ce n'est pas une raison pour faire comme à la maison. Le touriste " de base" pourrait être tenté de se laisser aller et risquerait de se trouver rapidement "hors des clous". Comme dit plus haut "tout est interdit, mais on fait comme on veut !". Ces propos maintes fois entendus doivent rester en tête de tout "voyageur". Ils ont leur propre fonctionnement, pas toujours identifiable facilement.
Rester discret, humble, ne pas réagir en occidental certain de son bon droit.

En gardant tout cela à l'esprit, je qualifierais ce voyage de "facilement réalisable" et "potentiellement risqué". En espérant donner l'envie à certains ...

JOUR 11

URMIYEH - TABRIZ

Hier, nous avons longé le lac d'Urmiyeh mais la partie sud  ne permet pas d'atteindre l'eau. Pour rejoindre Tabriz, il faut emprunter une partie de l'autoroute qui traverse le lac. Les autoroutes sont interdites aux 2 roues mais nous tentons le passage car faire le grand tour rallonge et nous voulons passer sur le pont  qui enjambait le lac quand il était à niveau.



Sur cette longue ligne droite, la police a installé un radar. Confortablement assis dans des fauteuils de camping, à l'abri d'un parasol, les deux pandores n'attendent pas longtemps avant qu'une "405" testent leur réflexe ... Notre présence ne les intéresse pas. Il en est de même avec l'employé du péage  qui soulève la barrière sans nous demander la dime : "Welcome to Iran !!!".





Les écoles fermées pour cause de chaleur estivale, les iraniens partent en vacances et viennent ici pour contempler le lac. La suite, vous la devinez : "Welcome to Iran!!!" Je propose  à la jeune fille de monter sur ma moto : la gente féminine est ravie. Si ça peut leurs donner des idées pour plus tard ...



Nous descendons jusqu'à la plage : miss Baikal en profite pour s'ensabler !!!
Sel, sable et eau trouble se mêlent sans limite précise ...
Un iranien d'un âge certain sort de l'eau. Parti au loin pour pouvoir nager, il a gardé chemise et pantalon. Sa femme lui tend une serviette : elle n'a pu se mouiller que les chevilles ...









Pour l'instant, hormis Persépolis et Isfahan, nous n'avons pas visité  de lieu de caractère.  Nous en avions quelques uns sur notre liste mais à l'énoncé de leurs noms, nos hôtes ont toujours éclaté de rire : "pour touristes !!!".
Exemple : Abyaneh, qualifié par les iraniens de tromperie, où les locaux se déguisent à l'arrivée des cars de touristes, où tout est hors de prix, et rien authentique. Comme nous préférons  déambuler au milieu de la "vraie vie", les grandes villes le soir et les villages en cours de journée suffisent à notre bonheur. On nous a signalé que le "moins pire" de tous s'appelait Kandovan. Sur notre route, avant Tabriz, un rapide crochet nous y conduit. Nous ne sommes pas déçus : nous remontons une queue sur plusieurs kilomètres, créée par l'obligation de payer  un droit d'entrée dans la zone du village. Puis zigzagant entre les voitures, nous cherchons une place ... payante qu'un commerçant finit par nous trouver à l'ombre d'un figuier. Il nous propose de garder nos affaires et un oeil sur les motos.
Allégés de nos blousons et casques entassés sous les cageots de fleurs séchées, nous partons  à la visite de ce lieu  : on se croirait en Cappadoce mais au lieu d'une nuée de touristes européens, ce sont les iraniens qui arpentent, achètent, photographient, montent et descendent ce labyrinthe.































Nous nous sentons moins coupable d'avoir succombé. Seuls étrangers, nous déambulons, curieux  de voir les iraniens en vacances. Nous finissons dans un resto, à l'écart, autour d'une omelette, avant de filer vers Tabriz.

Finir la journée dans un bazar bruyant, parfumé, coloré, mais toujours bon enfant est un contraste que nous apprécions après avoir roulé souvent dans la solitude de nos pensées. Nous n'y restons jamais très longtemps, mais nous y capturons les particularités, l'air du temps, tentons d'en imprimer  notre mémoire. Y reviendrons-nous ?







Les savons aux parfums si variés ... On ferme les yeux et on se retrouve au mileu des vallées ...



Les différentes fèves pour la confection de soupes ...




Les boutiques de bonbons brillent comme des trésors ...



Les batonnets de sucre se glissent dans les tasse de thé ...



Avant retour à l'hôtel, le parc fait retomber l'excitation du bazar.

Belle immersion, ça dépayse clairement.
L'architecture est impressionnant par moment.
Est-ce qu'il est facile de se faire inviter chez l'habitant? (en dehors de devoir payer )

Merci de prendre le temps de le partager.

Merci pour ces belles images, toujours heureux de suivre vos voyages.
Une bise à vous 2

Salut Dominique, à chaque voyage, on pense bien à toi qui fût notre sauveur lors d' "Objectif Caucase" en récupérant nos mels et photos pour les intégrer au forum alors que chaque soir l'ordinateur ramait pour envoyer 3 misérables photos. 

Cette année, le problème ne se posait pas : internet est en circuit fermé dans le pays. Les iraniens parviennent à passer au travers en bidouillant. Une fois de plus : "c'est interdit, mais on fait comme on veut". Nous avons pu correspondre avec la France grâce à WhatsApp et ils ont tous instagram.
Et quand la "ouaille faille" fonctionne dans les hôtels, les coupures  à répétition finissent rapidement par lasser.
Un pays qui n'attend que toi !!!

Je me régale toujours autant de vos voyages atypiques, qui me font rêver !

blackmountain a écrit:

L'architecture est impressionnant par moment.
Est-ce qu'il est facile de se faire inviter chez l'habitant? (en dehors de devoir payer )

Salut, effectivement certains bâtiments ne laissent pas indifférent. La décoration et les mosaÏques confirment la qualité des artisans de l'époque et leur bon goût. Les édifices contemporains ont plutôt une tendance "fonctionnelle", hormis certains nouveaux hôtels à la déco "rococo".

Pour ce qui concerne  les possibilités d'hébergement, gratis, parles-tu de couchsurfing ? Le système n'existe pas officiellement et c'est plutôt au grè des rencontres que tu auras des propositions.
Comme tu as pu le constater, les iraniens sont généreux et désintéressés. Il est donc facile au cours d'une journée, si tu fais en sorte d'avoir beaucoup de contacts avec les gens que tu croises, qu'une partie de ceux-ci te propose le repas ou le coucher. On trouve sur le net de nombreux exemples de voyageurs profitant de cette hospitalité.

Mais il faut savoir "lire entre les lignes" ou "entre les images". Combien de jours restent-ils au même endroit ? Qui leur a proposé cette nuitée ? Un policier, un élu ? Ou, à l'inverse, un professeur, un étudiant ? Quel risque prends-tu à fréquenter untel ou untel ? Nous avons souvent été questionnés sur la France, les français, l'Iran, les iraniens ... Je suis persuadé qu'il se trouvait autant de personnes fortement avides de culture, d'échanges et de savoir que de personnes se demandant ce que nous cherchions dans leur pays et nous considérant "suspect".

N'oublions pas qu'un motard français a disparu il y a deux ans sans aucun élèment concret à ce jour et il y a quelques semaines, ce sont 3 australiens qui ont été envoyés en prison pour avoir photographié un site sensible. Et d'autres exemples ne manquent pas.

Donc, pour le couchage, je te répondrais qu'il est facile de se faire inviter, en gardant à l'esprit tout les élèments exposés ci-dessus. Cette facilité dépendant, bien sûr, du nombre. Toujours plus simple quand on est seul, voire à deux.

Et n'hésite pas, plus il y a de questions, plus je me régale en refaisant le voyage !!!

C'est surtout au feeling alors, après, il est certain que si tu es seul, c'est beaucoup plus facile.
C'était surtout sur le plan culturel, c'est peut-être moins facile qu'au Maroc par exemple.

Après ça interroge toujours un peu les gens de voir débarquer des occidentaux dans ces contrées.
Si la personne est pas très ouverte, elle comprend pas trop la démarche.
Sachant que c'est peut-être pas très encré comme démarche dans ce pays. On voit très peu d'Iranien qui vienne faire du tourisme en masse ceci-dit. Bien qu'il doit y en avoir.

Vous avez pas trop croisé de motards locaux on dirait, c'est juste qu'ils sont pas sur les photos, ou qu'il y
en a pas beaucoup?