Turquie 2013
C'est parti, après 4 mois de préparation, le jour du grand départ est enfin arrivé ! Nous sommes le 27 avril, les motos sont chargées, il pleut et il fait 8°C dehors, mais nous sommes excités et stressés du départ, nous avons de la route jusqu'à Venise, notre première étape.
La route est chiante, surtout sous la pluie, ma moto ne veut pas prendre ses tours, le tunnel de Fréjus est hors de prix : 27€ par moto ! Et en Italie les péages c'est carrément du racket ! Nous faisons une halte à Milan, nous y avons réservé un hôtel pas cher près de l'autoroute.
Dimanche 28, nous sommes sur les motos dès 7H du matin car nous devons rapidement rejoindre Venise pour embarquer sur notre bateau à 12h. L'autoroute est chiante à mourir pire que la veille, c'est une interminable ligne droite jusqu'à Venise, nous sommes encore sous la pluie et surtout il y a beaucoup de vent. Nous plafonnons à 110 pour ménager le mono.
Venise, enfin une éclaircie le temps d'embarquer, nous croisons quelques motards dont des Autrichiens, l’un en Virago, l’autre en scoot en short-tong et tente quechua 2sec, ils nous ont bien fait marrer.
Dans le bateau nous faisons connaissance avec deux suissesses à moto. Leur route va jusqu'en
Turquie, direction la frontière Iranienne pour 4 semaines.
16 heures de traversée plus tard nous voici sur le sol grec à Igoumenitsa. L'étape du jour est de rejoindre Thessaloniki à 312km de là. Pour gagner du temps nous prenons l'autoroute. Deux choses nous ont marqué sur l'autoroute grecque :
- il n'y a pas de station-service sur l'autoroute.
- les péages sont placés au beau milieu de celle-ci mais rien n’empêche de sortir avant le péage et ne pas payer...
Ras le bol de cette moto qui déconne, je demande un tournevis à une station-service et débranche le switch du PC V. Miracle la moto fonctionne normalement.
Nous retrouvons les suissesses sur la route et continuons ensembles car elles dorment dans la même ville que nous à Thessaloniki.
Thessaloniki est une ville portuaire pour cargos, pas très chaleureux surtout avec la crise mais le réceptionniste de l’hôtel nous indique un endroit sympathique pour dîner. La place est piétonne et animée, les restos bon marché, menu à 10€ entrée, plat et dessert et plutôt bien cuisiné.
Mardi 30 Avril, encore un départ tôt car il nous reste 600km pour atteindre notre hôtel à Istanbul, et nous ne savons pas combien de temps il faut pour passer la douane.
Finalement l'entrée en
Turquie fut assez facile (il paraît qu'on peut rentrer avec une simple carte d'identité). Il y a 4 check-points à passer, le premier qui vérifie l'identité et les papiers du véhicule, le deuxième c'est la police qui contrôle que le passeport est en règle et que tu ressembles à la photo, le troisième enregistre le véhicule et le quatrième vérifie qu'on a tous les tampons sur le passeport. Sauf que le dernier n'a pas voulu nous faire rentrer, et en bon Turc de l'administration il n'a pas fait d'effort pour parler anglais.
On s'est retapé tous les CP pour finalement se rendre compte qu'on avait oublié le 3ième. Les portes de la
Turquie s'ouvrent à nous, l'aventure commence maintenant.
La route restante jusqu'à Istanbul est monotone mais l'excitation est à son comble, le premier arrêt essence est déroutant, on ne comprend rien à la langue turque mais les pompistes nous offrent le café et veulent savoir d'où on vient et où on va. Après quelques tentatives de communication et reposés, il est temps de reprendre la route. Nous arrivons par l'autoroute qui nous amène à la grande citée d'Istanbul, si vous connaissez le périphérique parisien en heure de pointe, et bien c'est peace and love à côté de celui de la plus grande agglomération de
Turquie (13millions d'hab). Le GPS nous amène directement devant notre hôtel dans le vieux quartier de
SultanAhmet.L'hôtel choisi avec l'aide du guide du routard est bien situé et agréable, malheureusement notre chambre est en sous-sol et petite avec un lit inconfortable (il ne restait plus que celle-ci). Pour ratraper la chambre, le petit dèj se prend au dernier étage avec vue sympathique sur le Bosphore.Deux jours de visite d'Istanbul, sur le pas de course.
1er jour ; Pour faire la visite des sites des plus connus prévoir 1h à 1h30 de queue pour avoir les billets d'entrée, du coup on a préféré faire le tour du quartier de
SultanAhmet,visite de la grande mosquée bleue,
Balade dans le parc du palais de Topkapi,
le grand bazar,
Déjeuner dans un resto un peu chic, où on commence un peu à découvrir la cuisine turque avec ses fameux mezzés :
2ème jour ; Croisière sur le Bosphore, l'hôtel nous proposait un tour à 25€par personne mais en se rendant directement à l'embarcadère nous avons eu les billets pour 15Tl par personne soit 6,4€.Pour ceux qui se rendent à Istanbul faites-le c'est vraiment magnifique,
Nous avons bien évidemment vu les pêcheurs du Bosphorequi revendent leurs poissons aux restos d'à côté pour les fritures.C'est déjà la fin de la première étape en Turquie, nous chargeons les motos et remontons vers Agva petit ville balnéaire appréciée des stambouliotes.La route longe la côte de la mer noirePetite pause dans un port de pêche pour déjeunerEt nous arrivons à notre hôtel où nous avons un accueil chaleureux et familial du patron et ses gosses.A peine le temps de poser les affaires qu'un couple de stambouliotes qui loge à l'hôtel pour le week-end nous propose de venir avec eux pour découvrir un coin typique de la région. Malgré quelques appréhensions nous nous joignons à eux. Nous sommes même accompagnés du patron de l'hôtel qui laisse la gérance à ses enfants (et sa femme …)L'endroit est magnifique, et les Turques commencent à sortir l'apéro, whisky, vodka, biscuits apéros, comment refuser cette invitation ?Ce fût un superbe moment, qui a continué dans la soirée à l'hôtel car nous avons dîné ensemble des plats que le patron a fait spécialement et bien arrosé de raki (1 bouteille + ¼ à quatre).Samedi 4 Mai, J'ai mal au crâne, je ne comprend pas j'ai bu que 6 verres de Raki, ça doit être la fatigue... Nous chevauchons nos montures pour rejoindre la Venise de Turquie par les pistes, enfin pas tout à fait, avec le mal de crâne, je n’ai pas pris la bonne route au départ d'Agva. Avec le détour nous loupons une partie des pistes prévue.Nous galérons un peu pour trouver un hôtel qui n'est pas fully booked, mais il nous reste du temps pour visiter un peu.Il commence à faire soif on se cherche un bar pour boire une bonne bière mais manque de bol on est dans une ville plutôt conservatrice et on avait presque oublié que le pays est musulman. On se rabat sur une petite supérette pour acheter de la bière et nous tombons sur un français qui a ouvert le magasin quelques années auparavant. Du coup il nous installe des tabourets dehors et nous buvons notre bière avec le patron. Il nous indique même un petit resto tenu par un autre français pour dîner, que nous ne trouverons malheureusement pas.Lundi 6 Mai : Belle journée de piste pour rejoindre Afyon, avec sur la route de belles maisons troglodytes.
Afyon n’a aucun intérêt sauf sa forteresse culminant à 200m d'altitude sur un rocher volcanique et datant du 13ieme siècle
Mardi 7 Mai, direction le centre pour rejoindre Konya, la ville la plus étendue de Turquie 40800km² (Paris 105km²) mais aussi la ville de la fondation des derviches tourneurs.Pour arriver jusqu’à Konya, nous passons voir le lac Aksehir par les pistes,
Puis en cherchant une piste dans le village de Kucukmuhsine pour rejoindre Sille par les pistes nous rencontrons le poissonnier local.
La descente sur Konya est impressionnante, la ville s’étend à perte de vue mais ça circule assez bien jusqu’au centre-ville ou nous trouvons un hôtel sans difficulté.
Le seul endroit pour boire l’apéro est au dernier étage d’un hôtel restaurant avec une belle vue sur la mosquée Selimiye Camii et la tour verte du musée de Mevlana.
Pendant que nous profitons de notre bière le serveur du resto partage avec nous sa pidé tout juste sortie du four, un régal.
A la suite de ce moment de détente, il est trop tard pour visiter le musée, nous dînons dans un resto qui propose une excellente nourriture, j’y ai testé leur spécialité le firin kebap, morceau d’agneau cuit lentement au four et posé sur des oignons confits et du pain. Nous avons fini le repas par quelques douceurs turques.
Mercredi 8 mai : Après une bonne nuit de repos nous partons en direction de la Cappadoce, 350km de route et pistes.
Première étape pour voir un Caravansérail
puis une halte sur le lac salé de Tuz, là-bas avec l’ingénieur en chef d’un des sites de production de sel, nous fîmes la visite de son usine.
Arrivée à notre hôtel à Urgup
après quelques pistes à travers le paysage typique de la Cappadoce.
Notre chambre est atypique, taillée dans la pierre comme le sont les maisons troglodytes de Cappadoce
Jeudi 9 mai :
Le lendemain nous optons pour le tour organisé afin de nous reposer de la moto et d’être certain de ne rien louper de la Cappadoce.
Je résume cette journée en un mot « Magnifique »
Vendredi 10 Mai, il est temps de reprendre la route :
Nous avons prévu de voir une curiosité qui n’est pas dans les guides touristiques, les kapuzbasi selalesi
A cause d’un gros orage nous ne pouvons pas prendre la piste qui nous amène à notre ville de destination, nous rebroussons chemin pour aller à Nigde soit 180km de détour par les routes sous la pluie. Lors d’un arrêt essence le patron de la station-service, nous invite dans son bureau trop content de voir des étrangers à moto, il nous offre thés, gâteaux et chocolats turcs.
A la sortie de la ville de Nigde nous visitons le monastère d’Eski Gumus, moins connu que ceux du nord de la Cappadoce, il est plutôt bien conservé sur plusieurs niveaux supérieurs et inférieurs.
Samedi 11 mai : Nous reprenons la route vers le sud pour retrouver notre itinéraire original à Karaman où nous sommes surclassés dans une suite de l’hôtel. A nouveau nous passons beaucoup de temps à discuter avec le patron de l’hôtel et son hôtesse d’accueil.
Malheureusement le mauvais temps va nous suivre, nous faisons une piste dans la boue et décidons de changer à nouveau d’itinéraire pour rejoindre les axes principaux plus roulant.
Squier s’arrête pour regonfler son pneu mais cela va s’avérer inutile, la valve est explosée.
Entre deux averses et avec l’aide des Turcs autour de nous, nous changeons la chambre à air de la DR.
En remontant la roue on s’aperçoit que les roulements sont mort de chez mort !!
Mais on n’a pas le choix, il faut rouler.
Ça y est la mer est en vue, nous voici à Aydincik où nous faisons une pause pour manger un bout sur le port. Il était temps, il est déjà 15h30.
Nous sommes abordés par des motards turcs en BMW, qui nous invitent à leur table. Durant plus d’une heure nous discutons de moto et de belles routes à faire en
Turquie. Ils nous payent le déjeuner et nous réserve un créneau chez un mécano à Alanya pour faire réparer les roulements de la DR mais il faudra attendre lundi matin.
Merci les gars nous avons passé un excellent moment avec vous.
La route entre Aydincik et Gasipaza le long de la mer est une tuerie ! Ensuite elle est plus monotone nous arrivons dans une zone hyper touristique de la
Turquie. Nous stoppons les motos à Mahmutlar, où nous trouvons l’hôtel le plus cher, le plus pourave et la bouffe la moins bonne de tout notre séjour.
Dimanche 12 Mai, journée galère : La côte est méga bétonnée plus de 15km d’hôtels à touristes Russes et Allemands entre Alanya et Mahmutla, nous décidons de faire un tour dans l’arrière-pays mais on retrouve les orages dans les montagnes.
Du coup on se trouve un hôtel dans Alanya, bien mieux que la veille en plein centre-ville.
On en profite pour se faire un tour en ville en fin de journée et trouver un bon petit resto.
Lundi 13 mai :
Merci au mécano, Adil Usta à Alanya, on peut manger par terre dans son garage, il nous a changé les 3 roulements et les 2 joints à lèvre en 1h30 et pendant ce temps il nous a offert le thé et les gâteaux. Le tout pour 100TL environ 45€.
Squier peut reprendre la route sereinement. Aujourd’hui 250km de route pour rejoindre la presqu’ile d’Egerdir plus au Nord dans les terres.
Voici notre hôtel pour la nuit, tenu par deux sœurs
Ne sachant pas où dîner, c’est elles qui nous le préparent, cuisine turque typique, soupe de lentille et poulet grillé accompagné de la salade traditionnelle.
Mardi 14 mai, nous roulons pour rejoindre Pamukkale, sur la route nous visitons la vielle citée grecque antique de Sagalassos découverte en 1706 par un français.
Puis nous nous arrêtons au bord d’un lac pour une petite pause détente
pour enfin rejoindre Pamukkale. L’hôtel n’est pas facile à trouver la rue n’apparaît pas dans le GPS, mais on y arrive en même temps qu’un couple de français en Multistrada. Du coup on passe la soirée ensembles au resto de l’hôtel.
Réveil aux aurores pour visiter Hierapolis et Pamukkale avant de reprendre la route.
La cité romaine d’Hierapolis est un peu décevante comparée à celle visitée la veille.
En revanche les vasques naturelles de Pamukkale sont magiques :
Difficile de quitter cet endroit fantastique d’autant plus qu’il nous reste qu’une nuit à passer en
Turquie.
Direction Bodrum le « St Trop » de la
Turquie. La citée au bord de mer est agréable. Il vaut mieux y circuler à pied car il y a de nombreuses petites rues souvent à sens unique.
On se trouve un hôtel avec piscine et nous faisons un petit tour le long du port pour dîner.
Ce matin Jeudi 16 mai, c’est le grand départ, nous devons quitter la
Turquie. Il nous faut des billets pour un petit bateau qui doit nous amener sur Kos, petite île grecque.
Billets en poche et douanes passées, nous embarquons pour 1h30 de traversée.
A Kos, les douanes veulent nous faire déballer tous les bagages des motos pour les fouiller.
Mais nous arrivons finalement à les convaincre que nous n’avons pas caché des tapis dans les valises des motos.
En attendant le ferry de ce soir qui nous ramène à Athènes nous faisons le tour de l’île.
C’est une île balnéaire mais qui a su garder son charme d’antan
Et voici le ferry qui nous ramène à la vielle Europe :
Le trip aura duré 13jours et 6250km dont 4500 en
Turquie.
Des journées entières sur la moto.
Environ 620 litres d’essence pour les deux motos, c’est en France que l’essence est la moins chère. C’est le plus gros budget devant les nuits d’hôtels qui sont en moyenne à 47€ la nuit avec petit déjeuner à deux.
Environ 70 heures de bateaux.
Les petits déjeuné turc composés à chaque fois de :
Tomate, Concombre, Fromage type féta et vache qui rit, olives, confiture, miel, salami et pain.
Le çay (Thé) est la boisson de base avec le yaourt salé à boire. A part le café turc il y a que du café lyophilisé Nescafé.
Les routes sont plutôt en bon état mais peuvent être (très) glissantes.
Les Turcs sont ultra accueillants, nous avons sympathisé avec des inconnus tous les jours.