Suivi de mon trip en Turquie depuis la Roumanie.

Salut à tous;

Voilà 3 jours que je suis parti vers la Turquie depuis Bucarest.

Premier jour, traversée du Danube en bac, pour rejoindre la Bulgarie, puis un village près de Balchik où je connais un petit camping sympa.
Faut dire que c'est du connu pour moi.
Départ un peu tardif de ma faute, pas essayé les sacoches type mosko, je m...e, dans toutes les configurations la droite touche le pot...
Ca me gave, je les vide et repart sur une solution simple, un autre gros sac.

Je décolle du coup à 13h pour avoir le bac de 15h, quasi mission impossible avec le traffic de la sortie de Bucarest...
A ma plus grande surprise, j'arrive à 15h10 et le bac n'est pas encore là!
Coup de bol. Je saute donc dedans dès qu'il est en place. Traversée, douane côté Roumain, avec un douanier qui veut discuter! Sympa et curieux, c'est rare. Son pendant Bulgare, c'est tout l'inverse. Me fait faire des allers-retours jusqu'à la moto, vérifie les papiers je ne sais combien de fois, pour me laisser passer en me disnt en Anglais: c'est quoi ce français qui vit en roumanie?
No comment...

Je continue mon chemin après avoir chngé un peu d'argent pour mes 2 jours en Bulgarie.
Arrivée au camping, toujours aussi cool, installation, douche, resto, dodo.
Avec la température ambiante, c'est bien mérité.

Deuxième jour:
Suite de la traversée de la Bulgarie, rien de bien folichon, sinon à passer à travers les averses courtes mais intenses.
La météo annonçant un orage la nuit à venir je délaisse le camping pour un petit bungalow bien confortable dans un camping où j'étais également déjà allé. A Nestinarka, village sur la côte sud. 
On sèche ce qu'il y a à sécher, direction le village à pied, pour dégotter un resto, que je connais également. Pas de bol, fermé. Faut dire que la saison est finie et les villes du bord de mer sont des villes fantômes à cette époque. Je me rabats sur un petit bar sur la place du village où je dégusterai un steak fourré au fromage (surprenant mais excellent), comme quoi, faut tout essayer!
Retour au bungalow, et dodo pour tenter un départ de bonne heure, vu qu'il y a une frontière demain et on ne sait jamais comment ça va se passer.

Jour deux, encore quelques photos.

Jour 3: C'est là qu'on commence à rigoler!

Réveil plus ou moins matinal, je ne suis vraiment pas du matin, 2 cafés, chargement et finalement départ vers 10H... Il semblerait que je puisse pas faire mieux...

Au début, petite route de campagne, viroleuse à souhait, dans la forêt, puis retour sur une route principale. Me serais-je planté dans mon itinéraire? Non. Barrage de police, comme d'hab je discute, et par chance un des policiers parle anglais. Je reconnais l'endroit où on est passé avec ma moitié il y a 3 ans et le petit chemin auquel on a renoncé car trop chargés et avec une moto pas adaptée.
Du coup je retente ma chance. Il me dit, avec ça, ça passe. Mais on est en train de refaire la route, mais avec ça, ça passe!

Je mets un grand sourire sur ma face et je le remercie chaleureusement!

C'est parti! En effet, le chemin carrossable se transforme rapidement en un chantier digne des travaux d'Hercule. Dénivelés, graviers, cailloux de toutes tailles, dévers, sans compter passer entre les divers énormes engins de chantier à côté desquels la moto et son pilote ressemblent à un moucheron...
Tout celà pendant un bon 50km.

Enfin revient un bout de goudron potable!
Enfin, quand je dis potable, c'est à la mode balkanique, hein. Farci de nids de poules de taille variables entre léquels tu navigues sur ce qui reste de goudron.
Puis, retour sur un petit chemin de campagne en plein milieu de la forêt.

Là je tombe sur un autre équipage de police, équipé d'un gros 4x4 style Mitsu L200. La conversation s'engage, là encore un des deux parle un anglais correct.
Où tu vas, fais voir ton trajet. Et arrive le plus surprenant: On t'accompagne! Tu nous suis!
Mais tu filmes pas et tu prends pas de photos avec nous. Banco!
Nous voilà partis, eux devant, se trainant un peu la b*te...
Voyant que je suis plus à l'aise qu'eux, ils me laissent passer en me répétant: slow, slow!

Bon slow d'accord, je ne suis pas tom Barrer, mais pas vraiment mou du genou non plus. J'y vais donc à mon rythme. Au bout de deux bourbiers, et 300m bien accidentés, plus personne dans le rétro. 
Que faire? Je décide de continuer à mon rythme et de m'arrêter quand un semblant de goudron reviendra en fumant une clope. J'ai réussi à en fumer 3...

Quand ils arrivent enfin, ils me demandent si tout va bien, et me félicitent. Ils ne pensaient pas qu'une moto puisse aller aussi vite sur ce terrain. Ils repassent devant, je finis ma clope, et je les rattrappe rapidement.
Une nouvelle fois ils me laissent passer et on se dit au revoir car ils renoncent à continuer.
Ayant rejoint la grande route qui me mènera à la frontière je me pose dans une station pour faire le plein, grignoter un bout et boire un truc frais.
Qui je vois arriver? Mon équipage qui grand sourire aux lèvres , m'invite à boire un thé!
On se quitte non sans quelques bonnes bourades viriles.

Je reprends ma route vers la turquie, la journée déjà bien remplie de souvenirs.

Jour 3 (suite et fin) :
Route inintéressante jusqu'à la frontière, formalités simples chez les Bulgares, interminables du côté Turc.
On te contrôle tout une fois, puis deux, puis les bagages, puis encore un coup l'assurance, et enfin un dernier guichet où le mec m'appelle par mon prénom...
Je respire un grand coup quand j'ai enfin le feu vert pour continuer!

Enfin, continuer c'est un grand mot puisque je m'arrête à la première station/restaurant/duty free/ vendeur de tout... Là aussi, on ne prend pas de photos s'il vous plait. Tu sens que ça pue le pâté...
Je me mets en quête d'une carte sim turque. Passage dans 3 boutiques, pour enfin avoir le sésame, une 4e pour avoir la carte à un taux de change rocambolesque, puis une 5e pour configurer le téléphone. Tout ça assailli d'offres variés et pas toujours compréhensibles de divers individus aux allures plus que louches.
Je me tire le plus vite possible de là une fois vérifié que le tél est bien connecté à internet et que je peux m'en servir en point d'accès. L'affaire m'a épuisé les nerfs.

Heureusement que Edirne et son petit hotel ne sont qu'à 35km. Distance que je franchis rapidement pour me retrouver en ville avec un Google Maps qui m'emmène visiter les slums d'Edirne. Sans dec, je me revoyais paumé dans les ruelles des quartiers les plus pauvres du Bangladesh ou de Delhi...
Après quelques errances, demitours, j'arrive enfin à la grille de ce petit joyau d'hôtel d'où j'écris cette bafouille.

Suite au prochain épisode!

merci!
j'adore ton récit, les photos, ton voyage, ça me permet de m'évader, top!

Bon trip
Au plaisir de suivre ton aventure

Ca sent le vieux routard.
Et en Roumanie, la montagne dans les Carpathes c'est bien, on voit des loups, des ours?

Renaud69 a écrit:

Et en Roumanie, la montagne dans les Carpathes c'est bien, on voit des loups, des ours?

Oui, y a tout ça, les ours sont plus fréquents que les rares loups.
Les ours s'invitent depuis quelques années sur la fameuse Transfagarasan. Il n'est pas rare d'en voir jusqu'à une dizaine dans la journée.
Mais la période est courte car la route est ouverte seulement en juillet et août.
J'ai lu qu'il y avait déjà eu des chutes de neige et aussi sur la Transalpina.

Donc, faudra attendre 2025!

Longue bafouille (j’avais pas grand-chose d’autre à faire…) et ensuite les photos .
Journée 4 en demi teinte… statique en fait.
Après une nuit qui m’a vu faire face à quelques embarras gastriques, et un traitement de cheval pour que ça cesse de suite, je me vois sorti du lit par la prière du matin, 5h30…

Tu sais quoi, j’ai remis la tête sous les draps et attendu que le réveil sonne, 7h ! C’est quand même plus humain.
Encore un peu fébrile des froids/chauds subis hier, et malgré les médocs, je ne suis pas trop d’attaque pour la visite de la mosquée puis un départ dans la foulée. Par précaution, je renouvelle ma chambre afin de repartir le lendemain dans les meilleures conditions.
Causette avec le mec de la réception, on parle moto et on se retrouve en 5 min dans le parking. Lui me montrant sa Bajaj Pulsar 200 flambant neuve et moi l’Himalayan. Deux indiennes qui se rencontrent en Turquie, le monde est si petit…
On remarque aussi deux FZ6s immatriculées en Grèce, mais pas de trace des pilotes.
Le courant est passé, il me donne plein de conseils pour la visite de la ville sans que je demande rien.

Du coup, quoi faire ? Ben la mosquée pardi, et puis mon activité favorite dans une ville : les marchés ! Mais tout doux.
Une douche bien chaude, un thé plus tard je me sens un peu mieux et décide de partager la journée en deux. Matin mosquée et marchés/souks avec repli possible si urgence (l’hôtel n’est qu’à 300m du centre, même si parfois, dans ces circonstances, c’est trop…) je ne vais quand même pas passer ma journée dans la piaule, aussi agréable soit-elle ! Retour pour pause et sieste, puis re-ville pour l’atmosphère du soir, de la nuit.

Donc vers 10h, m’étant assuré d’une autonomie conséquente (je ne vous fait pas un dessin) je mets le cap sur le centre. Pas de bol, c’est l’heure de la prière… je reviendrai après, je file dans les souks que j’ai entrevus hier en changeant de l’argent. Je flâne, je me remplis des senteurs, des couleurs, et du calme inhabituel. La ville est presque vide. Très étrange !

Le Turc serait-il aussi mauvais que moi question réveil ? Faut croire…
Ce n’est que vers 11h-1130 que les rues se remplissent doucement.
Je continue mon exploration, ou plutôt devrais-je dire à me perdre dans les rues, un marché t’emmenant à un souk qui te renvoie sur un autre marché, etc. Sans fin, et c’est vraiment ce que j’adore. C’est là où les gens vivent, rien pour les touristes, ça sent le vrai dans ces endroits!

De façon surprenante la faim me tenaille soudainement. Serais-je guéri ?
Direction le kébab du coin, faut dire qu’il y en a un paquet, un p’tit döner (demandé avec insistance sans piment, même si j’adore ça) avec du riz et un coca !
On prend ses précautions…

Il commence à faire chaud, et je me décide à rentrer me poser, voire faire une petite sieste. Je suis mieux mais pas encore à 100%. 14h, je m’affale sur le lit. Le manque de sommeil de la nuit dernière se fait ressentir…
17h debout plein de fougue !
Revisite à la mosquée, en rénovation depuis 5 ans, ca devrait se terminer dans quelques mois…
Et vous connaissez la durée des mois ? Bienvenue en Turquie !
Bref, pour l'instant circulez, y a rien n'a voir...
Bref, je vais chercher des clopes, dîner dans une gargotte, et retour à la maison pour commencer à ranger pour le départ. C’est fou ce qu’on peut s’étaler dans tous les sens quand on ne bouge pas…
Je vous laisse déguster quelques photos à suivre.

Merci pour le partage ! Je vais suivre ça avec grand intérêt.

Merci beaucoup pour ce partage, je compte partir prochainement également en Turquie alors je te suis avec intérêt  

Flint74 a écrit:

Merci beaucoup pour ce partage, je compte partir prochainement également en Turquie alors je te suis avec intérêt  

Ce que je cite ici, n'engage que moi et mon ressenti.
Par contre, je cite des endroits que j'ai aimé et d'autres que j'ai détesté. Et j'argumente le cas échéant. Surtout pourquoi je n'ai pas aimé.
A lire ce soir!

Super , ton reportage !!! Continue , c'est captivant !

Motivé à donf pour la longue journée qui m'attend, et surtout calé sur le réveil du muezzin à 5h30, même si je flemmarde jusqu'à 7h, le matos est rangé, mes 2 cafés obligatoires pris, et la moto est chargée à 9H. Je m'apprête à dire un froid au revoir au proprio du soit-disant camping quand mon voisin de camping-car, un Land Rover équipé aventure grave, et par la même occasion teuton, vient me dire autre chose que bonjour/bonsoir.
Du coup on discute Turquie, il semble avoir de l'expérience. Et v'la t-y pas qu'il me donne des conseils d'hébergement sur mon étape du jour. Bon, des conseils de campingcariste bien sûr.
Je change mon itinéraire, et je me mets en route vers 9h45.
Je dis bye bye au Harleyistes roumains arrivés tard dans la soirée également. Faut rester un chouia civilisé quand même.

J'enquille la route tout plein d'entrain. Il fait beau, presque chaud, et la vie est belle.

Je n'emprunte que des 4 voies pour accélérer un peu la route, mais elles traversent des villages, donc respect des limitations pour ne pas me retrouver "Police-menottes-prison" pour citer "Subway"...

Un contrôle de police, juste pour savoir où je vais, hier c'était pour avoir mon permis de conduire.
Rien de méchant quand t'es dans les clous question vitesse. Parfois c'est juste de la curiosité. Il y a peu de grosses cylindrées en Turquie, donc la conversation s'engage facilement. 
Et tu perds du temps bien évidemment, mais c'est pour la bonne cause.

Bref, j'avance tranquille en me régalant des collines, du relief qui se fait plus prononcé.
Jusqu'à arriver sur le littoral touristique... Station balnéaire après station balnéaire, plutôt coquettes et sans grands buildings de bord de plage c'est à signaler, il faut se farcir les feux.

Tiens, ils sont marrants ces feux. Nous on connait vert, orange, rouge. Et direct du rouge au vert.
Ben ici, ça repasse par l'orange aussi! A l'orange, tu mets la première et au vert tu files!
Pas con comme système je trouve.

De là, petit à petit j'avance, me plantant de direction deux fois grâce aux indications loufoques de Google Maps dans des villages, puis je me retrouve sur l'autoroute par un moment d'inattention... (à retenir, les panneaux indiquant l'autoroute sont verts, alors que ceux des routes normales sont bleus, un peu déroutant de nos habitudes il faut dire.)
Mon erreur autoroutière qui m'a mis un gros coup de stress je dois dire, mais ça se termine d'une façon inespérée.
En fait, la plaque de ton véhicule est prise en photo au passage d'entrée, et où que tu sortes, le point de sortie à toutes tes infos. Donc tu payes juste ca que tu dois! Certains devraient en prendre de la graine... Je ne citerai pas de nom.

Donc, je continue, en paufinant mon rôdage maintenant que j'ai dépassé 2000km. Montée dans les tours plus fréquentes, vitesse plus élevée, mais dans la limite du raisonnable. Faut pas casser la bête, elle doit me faire encore dans les 8000 bornes avant le retour.

Le paysage se modifie, montagnes plus hautes, plus découpées, les couleurs changent aussi. Je me régale sans vraiment m'arrêter, c'est pas mal déjà.

Un dernier plein, un petit casse-croûte, et je termine les 160 derniers kilomètres.
Avec la surprise de me voir diriger sur une route en construction, encore...
Celle-ci est recouverte d'un liquide puant, à l'allure visqueuse... 4km...

Arrivé à destination, j'inspecte la moto. Aïe... dé-geu-lasse!
Je profite de la gentillesse du gars du camping pour lui passer un coup de jet, mais je ne couperai pas demain à un lavage en bonne et due forme, pression, shampoing et huile de coude pour enlever cette m...e!
Et ça tombe plutôt bien, je suis à la bourre pour le coucher de soleil sur Pamukkale, j'ai une lessive à faire, et un peu de boulot sur la chaîne.
Donc, je suis là pour 2 jours, et je vais tenter le lever du soleil demain sur les bassin de ce lieu magnifique, mai également blindé de touristes...

Quelques photos à suivre, enfin le peu que j'ai prises...