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MOTOS : BMW GSA LC - 400 DRZ Pneu AV/AR : Anakee Wild - Mitas E7+ - MT21 Messages : 98 Date d'inscription : 08/02/2016 Age : 67 Ville ou région : Marseille
Sujet: CR- GS Ent'Raid 2016 Jeu 19 Mai 2016 - 10:39
De retour de presque 3 semaines en GS sur les pistes marocaines, j'ai commencé à publier le CR sur le forum GS_fr, je le mets également sur terre&Bitume pour ceux que cela intéresse, ainsi que des vidéos.
J-0/1/2 Lundi 25 avril, 5 heures du matin, je tourne en rond dans mon lit, excité à l’idée du départ pour ce nouveau GS Ent’raid. Le programmme est alléchant cette année, beaucoup de pistes au programme, dès le premier jour. Moi qui en voulait je vais être servi. Un peu angoissé aussi. Serais-je à la hauteur? 59 piges, ça commence à faire sur une GSA...
J’ai fini mes préparatifs hier soir, mon activité professionnelle ne m’avait pas laissé beaucoup de répit. Partir presque 3 semaines, ce n’est pas toujours facile et je mesure à quel point j’ai de la chance. Hier soir le Mistral soufflait avec des rafales à 120 km/h, 80 prévus aujourd’hui. Partir tôt me permettra de profiter d’un peu de répit avant qu’il soit rétabli. J’ai rendez-vous à Barcarès, pour retrouver David, mon compagnon de route de l’an passé, et deux nouveaux venus, Serge et Pierre.
J’avais prévu un depart à 7:30, à 6:30 je suis déjà sur la route…
Dans la grande ligne droite de la plaine de la Crau, peu de voitures à cette heure matinale. Soudain une moto me dépasse, surprise, une GSA… nous roulons un peu de concert, mais je finis par le laisser partir devant, il faut économiser les pneumatiques. Parlons-en de ces pneus, Michelin nous a fait le plaisir de mettre à notre disposition pour nos GS LC et Air les derniers Anakee Wild, qui passés les premiers tours de roues assez “déroutants” au niveau de la sensation, m’impressionnent par leurs qualités sur le goudron; Dès le deuxième jour, j’en suis venu à oublier que j’avais monté des pneus à crampons, chose que je n’avais jamais ressentie avec les TKC 80 de l’an passé. On verra ce que cela donne sur piste.
Je passe par la route plutôt que l’autoroute, sinon je vais arriver trop tôt. Un plaisir ces virages de Camargue. Le trajet est rapidement avalé, et au moment où mon GPS m’avertit que je suis arrivé à destination, un grand gaillard en tenue de motard me fait signe. C’est Serge, un ancien militaire, qui a fait toutes les campagnes d’Afrique, l’Indo, le Vietnam, etc…. Je crois même qu’il a sauté sur Kolwesi…. Je fais ausi la connaissance de Serge dit “Tétard”, le Benjamin de l’équipe, et retrouve David avec plaisir, qui est déjà prêt à partir. Il faudra bien une bonne heure à Serge et à Pierre pour finir leurs petits préparatifs, mais ce n’est pas grave, nous avons la journée pour rejoindre Barcelone.
D’un commun accord, nous décidons de franchir les Pyrénées par le chemin des écoliers, ce sera plus long mais bien plus sympa. Après un peu de jardinage dans la banlieue de Perpignan du à mon GPS qui était programmé avec l’option route sinueuse, la campagne et ses petits villages s’offrent à nous. On passe la frontière et on s’arrête à Olot dans un petit resto familial qui nous sert un excellent repas pour 10 euros tout compris. On chambre même gentiment Serge et Pierre en leur annoncant qu’au menu c’est Tajine…
La redescente sur Barcelone s’effectue sans encombres, ponctuées de passages malodorants, épandage ou élevage de poulets, ou les deux…
La traversée de Barcelone dans les bouchons, c’est l’occasion pour David de faire connaissance avec une conductrice dont le rétroviseur c’est malencontreusement placé sur sa trajectoire. Les gars du Nord, ils n’ont pas l’habitude se se faufiler entre les voitures…
Sur le parking de l’hôtel, nous retrouvons le reste de l’équipe, chacun s’affaire et se prépare, une grosse partie des motos est descendue sur des remorques. Au milieu de ce sympathique déballage, Gérald découvre qu’il n’aurait pas du vider un fond de jerrycan dans son reservoir de GSAavant de partir. Tout rentrera dans l’ordre après une vidange “sauvage”. Heureusement personne n’a jeté son mégot à côté…
Cette année, une grosse moitié de l’équipe est composée de “redoublants”avec même un quadruplant, avec sa carte de fidélité. Peut être le cinquième GS Entraid offert? Pour ce voyage, un groupe Facebook a été créé, et depuis 6 mois nous conversons tous ensemble, sur des sujets divers et variés, parfois sérieux, mais cela se termine souvent en gros délires. Même si nous ne nous connaissons pas tous de visu, le groupe existe déjà et est bien soudé. C’est indéniablement un atout, vive les réseaux sociaux.
Un nouveau venu également, en la personne de François Xavier dit FX, un ami avec qui j’ai partagé les bancs de la Fac il y a 39 ans, et voyagé depuis en 4x4 en Afrique du Nord. Avec son Nissan suréquippé il jouera le role du Saint Bernard, en fermant le parcours, c’est un gros plus pour l’organisation, et cela se confirmera chaque jour un peu plus.
Repas sur place, moins “exotique”, mais plus simple et moins cher, pas d’addition dépassant les mille euros ce soir là; le record de 2015 reste donc à battre.
Le lendemain, nous avons matinée libre, le départ ayant lieu l’après midi, pour David et moi ce sera un petit tour dans Barcelone, l’occasion pour David de découvrir la Sagrada Familia, ses grues et ses interminables queues de touristes. Nous irons aussi visiter la Colonia Guëll, dans la banlieue de Barcelone, un coron du Sud, imaginé par Gaudi, pour un industriel de la filature, avec comme point d’orgue une crypte qui vaut le déplacement à elle seule.
La suite, c’est un embarquement toujours trop long, une traversée agréable, l’occasion de faire mieux connaissance avec les nouveaux, et de descendre d’une traite le cubi de 5 litres d’un excellent punch préparé par Nabila, la femme de Guy.
Arrivée en fin de journée à Tanger Med, formalités expédiées pour nous en moins de 10 mn. Avec David nous décidons de filer vers Tétouan, la première étape marocaine. Il fait doux, la nuit tombe, j’avais apprécié l’an passé ces premiers kilomètres dans la campagne, très animée à cette heure-là. La vie rurale d’il y a un siècle chez nous, peut être même plus. Il faut changer ses repères de conduite, surveiller les nombreux nids de poule, et enfin arriver sur Tétouan qui s’illumine sur la colline. Repas pour nous et les premiers arrivés, alors que les derniers mettront trois heures à passer la douane. Pas de chance, ce sont encore les nouveaux, Pierre et Serge qui en patissent. Une bonne nuit s’annonce, les premières pistes nous attendent demain matin, à 5 mn de l’hôtel. A suivre.
J-3
Lever aux aurores (ce sera le cas pratiquement tous les jours) à Tétouan. Pas entendu le Muezzin, bizarre, d’habitude les premiers jours, il fait office de réveil. Après, on n’y fait plus attention. Je partage la chambre avec FX, qui étant bien plus que matinal, est déjà parti préparer son camion. Nous avons même négocié auprès de Fred un départ plus tôt que prévu tant nous sommes impatients de partir. Certains choisissent l’option autonomie avec sur la moto l’intégralité de leurs bagages, d’autres sagement en confient une grosse partie aux 4X4, au grand dam de FX qui se retrouve bien plus rempli et chargé que prévu. Les uns activent leur GPS, d’autres préparent leur roadbook. Serge a tellement installé de matériel de navigation à son guidon qu’on ne distingue plus son tableau de bord. Thierry n’a plus d’alimentation pour son GPS. L’aventure peut démarrer.
L’avantage cette année, c’est que chacun dispose d’une trace précise sur son GPS, et ne peut en théorie pas se perdre. Le 4x4 fermant la marche, il sera donc impératif de rester sur la trace.
Le depart est donné, quelques kilomètres pour sortir de Tétouan, et la piste s’ouvre à nous. Elle serpenet dans la colline, dans des décors évoquant la guarrigue provencale ou le maquis corse. Je ne suis pas dépaysé. Même la nature du sol me rappelle mes sorties locales.
Le première difficulté, un virage en épingle à cheveux dans un raidillon aura raison de Sébastien, qui oubliant un instant qu’il est sur sa GS, l’attaque comme avec son enduro. Sanction immédiate, au tapis! Il sera suivi par Pierre, qui voyant qu’il est filmé me gratifiera d’un joli geste… A les jeunes, pas de respect pour les ainés…
Tout le monde roulant beaucoup trop près les uns des autres, cela finit en petit embouteillage. Arrêts de progression pour les uns, et chutes pour les autres, moins chanceux. Les paysages sont magnifiques, tout est très vert, on change de vallée, on traverse de petits hameaux, la piste se fait plus technique, un peu plus raide, parfois de grosses ornières dues au ravinage obligent à bien choisir sa trajectoire pour ne pas finir coincé. On jardine un peu aussi, mais on retrouve vite notre chemin. Au hasard d’un regroupement, après quelques passages un peu plus techniques pour nos éléphants, il nous manque Thierry. C’est son baptème du TT, et j’avoue qu’il a été servi. Il s’est arrêté sur le bord du chemin, à quelques kilomètres de là, en sueur et épuisé. Il faut l’aider et ramener sa moto sur un terrain plus facile pour qu’il puisse continuer le parcours. Il doit s’imaginer que cela va être ainsi tous les jours…. Dur pour son moral. Comme il n’a pas de plastron, il roule avec sa veste qui est coquée, et qui lui tient bien chaud; pas l’idéal pour une initiation…
Problème, il faut y aller avec le 4x4, qui doit faire demi-tour et se retaper des passages délicats pour lui. La plupart d’entre nous ont eu leur dose, et personne ne se sent vraiment de repartir en arrière. On entendrait voler une mouche… Je monte dans le 4x4, et David enfourche sa moto, il m’acompagnera sur le retour si c’est moi qui suis en difficulté. Du siège passager, dans les cahots, je prends conscience qu’on est passé dans des endroits pas évidents. On retrouve Thierry, visiblement bien fatigué, il monte dans le 4x4 avec François, pour lui c’est réglé. Reste la moto, une GSA Air. Ca veut dire que le sol, c’est de la pointe des pieds que je le touche, j’ai une GSA LC, avec selle basse, et j’ai gagné quelques précieux cm par rapport à la Air. Ca va être chaud pour moi. Je dis à Thierry que si je chute, ce ne sera pas pour ma pomme. Thierry acquiesse volontiers. Je crois que si je lui avais demandé un chèque en blanc il me l’aurait donné… David ouvre, comme ça j’anticipe mieux le terrain, et finalement, c’est sans problème que l’on rallie le reste du groupe qui est en mode pause récupération. Je ne m’arrête pas et remonte la moto de Thierry 500 m plus haut, là où ça redevient plus carrossable.
Au moment de repartir, je découvre avec surprise que mon embout de sélecteur a disparu. J’avais pris une pierre sur le sélecteur il y a quelques mois, mais seul le levier était un peu tordu et je l’avais redressé facilement. Ca va pas être évident pour passer les vitesses… C’était sans compter sur la dextérité de Gérald, notre chef mécanicien, qui m’a fabriqué avec une vis, deux boulons et un morceau de Durit un embout neuf; certes un poil court, mais ça fera l’affaire. (il est encore en place aujourd’hui…)
On repart, Thierry n’a pas le choix; on espère tous que la piste va s’améliorer… Ce sera le cas, encore de belles ornières, mais tout le monde arrive au goudron. Sur notre trace, une autre piste rejoint le point de rendez-vous du 4X4 de nos amis Driss et Abdu, sur les hauteurs de Chefchaouen, mais tout le monde préfère sagement prendre le goudron. Tout le monde, sauf…David et moi… Difficile de ne pas succomber à une piste qui vous tend les bras. Comme d’instinct on la sent roulante, on tente. Ce sera en fait une trois voies en terre bien tassée, qui en moins de 10 mn nous amènera directement au point de rendez-vous, où les tapis sont déjà en place et le repas prêt. Le reste du groupe arrivera 20 minutes plus tard.
Nous déjeunons avec David, puis repartons sur la trace, pendant que tout le monde mange, c’est ça les hyper-actifs… Ce soir c’est bivouac dans la montagne du Rif, on convient de s’arrêter dès que l’on trouve un coin sympa pour la nuit. Guy nous fait par de son désir de camper si possible au bord d’un ruisseau, c’est noté… C’est parti pour une longue montée caillouteuse d’une demi-heure, les ventilateurs de la LC se sont mis en marche, je grimpe à mon rythme, David a pris de l’avance, il se régale. En général, après chaque montée, il y a toujours une descente, bien caillouteuse elle aussi; et là, je commence à avoir un peu d’appréhension, je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas confiance en mon pneu avant, je ne le sens pas. Pourtant ce matin, il s’est bien comporté; je ne comprends pas, du coup je ralentis un peu plus le rythme… Et M…, la roue avant part en travers, je me ramasse, je dois être à 10 km/h max. Ca faisait longtemps que je m’étais pas pris une gamelle en roulant. Les petites chutes à l’arrêt, je connais, c’est le prix à payer pour les courts-sur-pattes comme moi… Je me suis un peu rapé la fesse droiite, mais la moto n’a pas grand chose, c’est le principal. Sauf qu’elle est un peu tombée de l’avant dans le fossé et qu’il va falloir la ressortir seul, car ma dépanneuse personnelle est loin devant…
Après 5 mn d’effort, j’ai réussi à la mettre en entier dans le fossé, au moins là elle est à plat. Reste plus qu’à en ressortir. Pas facile, mais j’y arrive aussi. C’est là qu’on prend vraiment conscience du poids du bestiau. et qu’il ne faut pas s’aventurer seul.
Je repars sur des oeufs, toujours en descente, avec toujours du petit caillou bien instable qui n’attend que moi. Je n’ose plus freiner, tout sur le frein moteur. Pourtant je ne freine pas beaucoup d’habitude. Je m’interroge vraiment sur ce p… de pneu avant, et me demande comment les autres vont passer sans encombres. J’aurais la réponse à ma question deux jours plus tard… Je rejoins David qui m’attend sagement sur le côté, et on repart à la recherche du coin pour dormir. Que des petites parcelles labourées un peu partout, rien d’horizontal.
Finalement on découve un petit champ bien plat qui n’a pas été mis en culture cette année, et comme il est déjà 16 heures et que la meute devrait arriver dans une heure selon nos estimations, on décide que ce sera là. Des paysans piochent à flanc de coteaux, nous allons les voir afin de savoir s’il est possible d’y dormir. La poignée de mains est sympatique mais rugueuse, l’impression de toucher du bois tellement la main de celui qui se présente sous le nom de Bilal n’est que corne et cals. Pas de souci, c’est lui le propriétaire, on peut dormir là. Mais il y a mieux nous fait comprendre Bilal. Il nous emmène un peu plus loin, et là, petite pré et…. ruisseau pour Guy… Mission accomplie. Pourvu qu’il ne me demande pas de cocotiers pour demain. David en profite pour leur confier des Tee-shirts pour leurs enfants; étonnant ce David, en plus de faire un raid plutôt sportif, il fait en plus de l’humanitaire. Déjà l’an passé il distribuait ses barres de céréales aux enfants que nous croisions dans des coins plus reculés les uns que les autres.
Le groupe nous rejoint une heure plus tard. La plupart s’installe dans le champ, sauf Guy qui bénéficie de sa petite prairie près du torrent, David et moi trouvons deux emplacements bien plats carrément au bord de l’eau, sous les arbres, que rêver de mieux. L’eau n’est pas trop froide, et la toilette dans l’eau du ruisseau est revigorante.
Un peu plus tard j’apprends par notre hôte que toutes les parcelles cultivables autour de nous sont consacrées à la culture du cannabis. On est en plein dedans, ça en fera sans doute rêver certains…
Après avoir rejeté les offres de Bilal de tester sa production, nous nous endormirons ce soir là après un bon repas et une soirée passé autour d’un grand feu de camp allumé avec les restes de la récolte de l’an passé.
A suivre….
Fluet
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MOTOS : Honda CrossTourer 1200 V4 Pneu AV/AR : PR4T sur la Grosse - Messages : 1143 Date d'inscription : 18/12/2015 Age : 62 Ville ou région : Brest
Sujet: Re: CR- GS Ent'Raid 2016 Jeu 19 Mai 2016 - 12:34
splendide! merci du voyage!
Invité
Invité
Sujet: Re: CR- GS Ent'Raid 2016 Jeu 19 Mai 2016 - 14:53
Ce voyage mêle les senteurs de l'anis et de la menthe.
maxou
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Sujet: Re: CR- GS Ent'Raid 2016 Jeu 19 Mai 2016 - 15:04
Est-ce que c'est vous que nous avons croisé ? On sortait d'Erfoud le mercredi matin, si je ne me trompe pas et on a croisé une forte colonie de GS.
fracasse290557
Membre Actif
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Sujet: Re: CR- GS Ent'Raid 2016 Ven 13 Jan 2017 - 18:45
Une petite vidéo de notre première piste en 2016, au départ de Tétouan, le Rif, ça ressemble à la Corse, et les pistes y sont superbes.
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