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| CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD | |
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Auteur | Message |
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ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 21:19 | |
| J8: Foum Zguid - Ouarzazate: 175 km Foum Zguid est la porte par laquelle nous sortons du désert, pour entrer dans les montagnes de l’Anti-Atlas. Aujourd’hui, petite étape de 175 km. Nous filons plein Nord vers Ouarzazate pour la première demi journée de repos du séjour. Adieu le sable, bonjour la pierre. En quelques kilomètres, le paysage devient intégralement minéral à l’exception de rares oasis qui apparaissent au moindre filet d’eau, au creux des vallons et que les paysans exploitent avec soin tels des filons d’or vert. Pour nous cela signifie aussi des pistes bien plus cassantes et plus de passages techniques. D’autant plus que jusqu’à Foum Zguid, j’avais utilisé essentiellement des traces connues, mais à partir de là et jusqu’à la fin, j’ai tracé moi même une grande partie de l’itinéraire qui n’est donc plus garanti… Avec au menu des pistes carrossables bien sûr mais aussi quelques chemins à la difficulté aléatoire. Avant d’attaquer la piste, nous devons emprunter une bonne portion de route, et dans une ligne droite, je trouve que mon moteur manque de peps. Je m'arrête pour contrôler et sens tout de suite que la moto freine toute seule. Mon étrier arrière est bloqué, il est bouillant. Je reprends le réglage de la garde, connu pour être sensible et nous repartons. Mais quelques kilomètres plus loin, à l’entrée de la piste, Kenny me signale que mon feu arrière clignote. Rebelote, ça ne vient pas du réglage. Pour éviter de perdre trop de temps, je démonte le poussoir du maître cylindre et continue donc sans frein arrière, on verra ce qui cloche ce soir au bivouac. Nous prenons un peu d’altitude et sur cinquante kilomètres de plateaux arides il n’y pas un seul village, seulement deux ou trois maisons isolées. Un iguane traverse furtivement la piste devant moi. Ma trace se rétrécit soudainement. Au passage d’un petit oued, une première petite marche annonce la couleur puis on s’engage dans la montée d’un chemin creux rempli de bonnes grosses pierres roulantes. Les deux bi-cylindres sont à la fête, tandis que les monos ne font pas les malins non plus. Une KTM couchée et une bonne suée à la clé. Les derniers kilomètres sont du même acabit, avec de la descente pour varier, le pied quand on a plus de frein arrière! Heureusement, le chemin se transformant en lit de ruisseau, fini par se jeter dans un gros oued où nous retrouvons avec soulagement le sable et le plat. Celui-ci n'est pas totalement à sec. Nous le remontons sur cinq kilomètres entre les rives bordées de végétation: palmiers, roseaux, lauriers fleuris et leur parfum, c’est paradisiaque. Jusqu’à une petite retenue qui a permis une explosion de végétation et l’établissement d’un village, c’est l’oasis de Fint. On s’offre le luxe d’une pause en terrasse avec un coca frais. Nous finissons les dix kilomètres de route qui mènent à Ouarzazate. Retour à la civilisation, il faut prendre garde à la circulation, mais nous arrivons à l’heure de la sieste en début d’après midi, c’est assez calme. Nous sommes encore une fois bien accueillis à l'hôtel Rose Valley, où l’on peut garer les motos à l’abri et faire une bonne lessive collective pour une somme dérisoire. Le réceptionniste nous conseille volontiers pour le resto du soir, mais avant ça, pour un hammam puis massage que tout le monde va bien apprécier après une semaine de roulage non stop. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 21:44 | |
| Tu es arrivé par quel côté à Fint ? |
| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 21:51 | |
| - raid a écrit:
- Tu es arrivé par quel côté à Fint ?
Par le Sud. Direct en tombant dans l'oued depuis une piste/chemin un peu hard core comme décrit dans le récit. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 22:01 | |
| C'est bien ce qu'il me semblait d'apres ton recit. Beau passage, mais ça peut etre bien rempli d'eau .... C'est vrai que le chemin avant est un peu cassant, mais tu as evité le pire, on peut eviter le detour à l'est vers Tachouagalt sur ta carte en tirant tout droit cap au nord dans l'oued mais là , vaut mieux etre en enduro
Dernière édition par raid le Jeu 25 Nov 2021 - 22:30, édité 2 fois |
| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 22:11 | |
| J9: Ouarzazate - Agoudal: 260 km. Je me lève à l’aube avant tout le monde pour démonter ma roue arrière et l’étrier de frein en pensant que son piston est grippé. Mais en investiguant, j’ arrive à la conclusion que c’est le maître cylindre qui est HS. Il envoie la pression mais ne permet pas au liquide de revenir. Les plaquettes restent donc collées au disque. Il va falloir s’en passer pour les six derniers jours… Aujourd’hui nous quittons l’anti-Atlas et devons rallier le Haut-Atlas via le haut plateau entre 1000 et 2000m qui les sépare, sur 100 km jusqu’à Boumalne Dadès. J’ai tracé au Nord de Ouarzazate, sur une piste longeant un énorme complexe d’énergie solaire qui s’étend sur dix kilomètres de long et trois de large. Les deux tiers sont occupés par des panneaux photovoltaïques et un tiers par un récepteur thermo-solaire: une grande tour vers laquelle convergent des milliers de miroirs disposés en cercles tout autour. Nous n’avons pas parcouru plus de dix kilomètres que l’itinéraire nous amène devant une barrière qui ferme l’accès au site. Un gendarme monte la garde et nous explique qu’une piste contourne mais qu’elle est très difficile. On va voir, car jusqu’à maintenant, on a bien vu que les locaux n’imaginent pas vraiment les capacités qu’ont nos machines en tout terrain. Mais au bout de 500m, on tombe sur une guitoune abritant un militaire, fusil d’assaut en bandoulière, qui nous arrête et demande gentiment nos passeports. Appels radio, attente… On se dit qu’on est partis pour vingt minutes de vérifications et qu’on va prendre la route qui contourne un peu plus loin si on n’a pas le droit de passer. Pourtant, au début de la piste, aucun panneau ne mentionne une interdiction. Après cinq minutes de discussions à la radio, un pick-up de l’armée arrive, auquel le factionnaire donne nos passeports et nous demande de le suivre jusqu’au poste de gendarmerie qui était à l’entrée du site. On pose les motos, et là commence le bon gros zèle des forces de l’ordre en manque d’action: il faut montrer tous les papiers, cartes grises, assurances, état civil etc, deux ou trois fois chacun car les gendarmes et l’armée sont présents et ils n’ont pas l’air d’être au top de la collaboration. Des coups de fil dans tous les sens. Une heure passe, c’était un peu divertissant on va dire. On commence à nous faire des excuses pour l’attente, “il n’y a pas de problème, juste un contrôle normal…”, mais ça commence à s’éterniser, les supérieurs sont avertis tour à tour, donc un chef veut venir nous voir… il faut l’attendre, finalement il ne viendra pas. 1h30… on va pouvoir y aller. Mais non, il faut remplir une feuille blanche avec nos coordonnées, état civil, métier etc. On nous pose encore des questions: quand est-on arrivés, où sommes nous passés, où a-t-on dormi, où va-t-on ensuite. Ils prennent le temps d’appeler tous les établissements pour vérifier (!). Au bout de deux heures, on en peut plus, on reste courtois et souriants mais il est midi, il commence à faire chaud en plein soleil devant le poste, ils nous sortent des chaises rafistolées avec du fil de fer, ça devient ridicule. On arrive au bout de la paperasse, mais ils veulent nous escorter jusqu’à la route! La blague… comme si on ne savait pas où aller, après mille bornes par les pistes à travers le pays. Bref, au bout de 2h45, on part derrière le fourgon, qui nous lâche au bout de 5 km, libres, mais énervés d’avoir perdu tout ce temps pour leur plaisir de se faire mousser et d'avoir attrapé cinq touristes sur une piste même pas interdite. A ce moment-là, on a une sacrée dent contre ces types et on se dit que ce n’ est pas comme ça qu’ils vont attirer les étrangers qui font défaut à leur économie en cette période. Après coup, je me suis demandé s’ils n’attendaient pas un bakchich, mais à aucun moment ils ne l’ont évoqué, ni même suggéré. De plus leur nombre et la présence de gradés me laisse penser que ça n’était pas les conditions idéales pour cela, donc je me dis qu’on a bien fait de ne pas aborder le sujet car ça aurait pu empirer les choses. On rattrape la piste sur notre trace, après quinze bornes de route, il est 12h45 et il nous reste donc 250 km à faire, on est ravis… Heureusement, les paysages désertiques qui nous attendent sur le haut plateau après Toundoute chassent ces mauvaises pensées et nous replongeons allègrement dans le plaisir que procurent ces horizons lointains mais tout de même élevés car nous voilà au pied du Haut-Atlas. Durant les prochains jours, nous allons le traverser en diagonale, en direction du Nord-Est. Bon, on a encore perdu Kenny. Chacun profitant du moment pour décompresser, en roulant en toute liberté, on ne s’est pas trop souciés du groupe ces trente derniers kilomètres. Lui a cru qu’il était derrière, il a donc filé loin devant. Ce n’est qu’au col au-dessus de Bou Tharar, qu’on arrive à l’avoir au téléphone pour le retrouver. En descendant vers Boumalne, on commence à voir les villages typiques de l’Atlas, nichés au creux des montagnes rouges, jaunes, orangées dans leur écrin de verdure. Les contrastes sont superbes. Avec ce retard, on doit zapper la visite du village de Boumalne car il nous reste les gorges à traverser puis le col Tizi el Ouano à 3000m. On profite de l’asphalte des gorges du Dadès pour enquiller un peu, sans pour autant faire l’impasse sur les pauses photo et profiter de ce site remarquable. On voit, au nombre d’auberges en bord de route que c’est très touristique, mais les temps sont durs ici aussi, tout est fermé. Bon du grand classique, mais toujours sympa à regarder je pense: Je m’étais mis en tête en traçant notre route, que la montée au col débutait juste après Dadès, mais il n’en est rien. Entre les deux, se trouve une longue vallée de vingt kilomètres, ponctuée de villages, qui me semble interminable, d’autant plus que le soleil commence sérieusement à décliner. 18h. Enfin, le bitume laisse la place à la terre et nous prenons rapidement de l’altitude grâce aux lacets qui serpentent jusqu’à la crête. La course contre le soleil couchant est lancée, et seul David parti devant aura l’occasion d’en voir un peu la couleur. Nous sommes déjà dans la pénombre quand on se retrouve au col et à 2950m la température a bien baissé, il est temps de sortir le coupe vent avant d’entamer la descente sur Agoudal. On n’a pas fait 500m que je vois le Xav’ arrêté, pneu avant crevé!! L’endroit et le moment idéal, on va finir la journée aussi bien qu’elle a commencé… En cinq minutes la nuit tombe, mais on commence à être bien rôdés, et surtout pressés d’arriver à l’auberge devant une bonne soupe chaude. Chacun met la main à la pâte et en quinze minutes, la chambre est changée et on repart dans la nuit noire à la lueur des phares. Dans notre malheur, on s’aperçoit avec soulagement que ce côté du col est bien plus roulant que l’autre, ça nous permet de finir les 23 km de descente à allure normale, malgré une poussière lourde qui stagne sur la piste. Trouver l’auberge dans l’obscurité, dans un village inconnu sans éclairage n’est pas évident, mais on peut compter sur deux types bien sympathiques qui descendent à vélo dans le noir et nous indiquent le chemin. Sacrée journée, que nous partageons dans la bonne humeur, autour d’un tajine, avec nos hôtes Nasser et Brahim à l’auberge Afoud. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 22:29 | |
| - ViroloveR a écrit:
Nous n’avons pas parcouru plus de dix kilomètres que l’itinéraire nous amène devant une barrière qui ferme l’accès au site. Un gendarme monte la garde et nous explique qu’une piste contourne mais qu’elle est très difficile. On va voir, car jusqu’à maintenant, on a bien vu que les locaux n’imaginent pas vraiment les capacités qu’ont nos machines en tout terrain. Mais au bout de 500m, on tombe sur une guitoune abritant un militaire, fusil d’assaut en bandoulière, qui nous arrête et demande gentiment nos passeports. Appels radio, attente… La centrale solaire Noor est devenu un peu zone sensible ... Au debut de l'installation, on pouvait slalomer entre les premiers miroirs , maintenant On ne s'approche plus ... |
| | | EDN Membre Super VIP
MOTOS : 400 XR - 1000 CRF - 125 XL - 501 FE Messages : 1732 Date d'inscription : 30/10/2015 Age : 61 Ville ou région : PUJAUDRAN
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 22:56 | |
| Ce sacré Rachid, premier arrêt en 98, c'est son père qui tenait le bistro, quand on est arrivé on a commandé des brochettes et un jeune ado à sauté sur ça mobylette direction le boucher, c'était Rachid il était plutôt maigrot à l'époque. On y est repassé en 2006 et 2008, à l'époque c'était plutôt whisky @raid, l'hotel IRIKI ne m'a pas laissé un souvenir impérissable en 2006 _________________ Eric 2 XR au Maroc Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018 |
| | | dxavier71 Pilier du forum
MOTOS : CRF 450 L Pneu AV/AR : MOTOZ Messages : 596 Date d'inscription : 28/09/2015 Age : 63 Ville ou région : Bourgogne
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 11:05 | |
| Merci pour ce super compte rendu mec , ça fait envie ;) |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 11:36 | |
| - EDN a écrit:
@raid, l'hotel IRIKI ne m'a pas laissé un souvenir impérissable en 2006
Bah c'est pas un hotel de luxe mais l'accueil a toujours ete sympa. Il a été repeint apres ton passage L'avantage, c'est le grand garage couvert et quand tu viens de te prendre un bon gros orage, c'est bien utile pour tout secher |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 12:54 | |
| Très bien ce CR |
| | | xantios Membre Super VIP
MOTOS : 800 GS/AJP PR7 Pneu AV/AR : En fonction de l'humeur Messages : 1522 Date d'inscription : 28/06/2014 Age : 55 Ville ou région : Région Toulousaine
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 15:44 | |
| - ViroloveR a écrit:
Après cinq minutes de discussions à la radio, un pick-up de l’armée arrive, auquel le factionnaire donne nos passeports et nous demande de le suivre jusqu’au poste de gendarmerie qui était à l’entrée du site. On pose les motos, et là commence le bon gros zèle des forces de l’ordre en manque d’action: il faut montrer tous les papiers, cartes grises, assurances, état civil etc, deux ou trois fois chacun car les gendarmes et l’armée sont présents et ils n’ont pas l’air d’être au top de la collaboration. Des coups de fil dans tous les sens. Une heure passe, c’était un peu divertissant on va dire. On commence à nous faire des excuses pour l’attente, “il n’y a pas de problème, juste un contrôle normal…”, mais ça commence à s’éterniser, les supérieurs sont avertis tour à tour, donc un chef veut venir nous voir… il faut l’attendre, finalement il ne viendra pas. 1h30… on va pouvoir y aller. Mais non, il faut remplir une feuille blanche avec nos coordonnées, état civil, métier etc. On nous pose encore des questions: quand est-on arrivés, où sommes nous passés, où a-t-on dormi, où va-t-on ensuite. Ils prennent le temps d’appeler tous les établissements pour vérifier (!). Au bout de deux heures, on en peut plus, on reste courtois et souriants mais il est midi, il commence à faire chaud en plein soleil devant le poste, ils nous sortent des chaises rafistolées avec du fil de fer, ça devient ridicule. On arrive au bout de la paperasse, mais ils veulent nous escorter jusqu’à la route! La blague… comme si on ne savait pas où aller, après mille bornes par les pistes à travers le pays. Bref, au bout de 2h45, on part derrière le fourgon, qui nous lâche au bout de 5 km, libres, mais énervés d’avoir perdu tout ce temps pour leur plaisir de se faire mousser et d'avoir attrapé cinq touristes sur une piste même pas interdite. A ce moment-là, on a une sacrée dent contre ces types et on se dit que ce n’ est pas comme ça qu’ils vont attirer les étrangers qui font défaut à leur économie en cette période.
Je trouve leur attitude tout à fait normale. Nous ne sommes pas en pays conquis. A nous de nous adapter, c'est ça voyager. Ce ne sont pas à eux de s'adapter à nous, à nos envies, mais le contraire. Tu trouves beaucoup de choses ridicules, mais qu'en est-il de leur point de vue ? Attirer les touristes, ok, mais c'est quoi un touriste ? Quelqu'un venu découvrir une histoire, un peuple ou je ne sais quoi ? Est-ce que dépenser de l'argent sans compter est un prétexte suffisant ? Bourriner avec sa moto sur les pistes, est-ce du tourisme ? Je n'en suis pas sûr, enfin, non c'est sûr, c'est tout sauf ça. Je vais me faire lyncher ici (j'assume), mais nous sommes seuls responsable de ce qu'est devenu le Maroc. A force de le prendre comme un terrain de jeu, aller y faire tout ce qui est interdit chez nous, il ne faut pas se plaindre. Le Maroc ne devrait pas être un bac à sable pour enduristes frustrés de ne pouvoir pas faire tout cela chez nous. Et pourtant, c'est un pays fabuleux, mais que que l'on a pourri par nos attitudes d'enfants gâtés. Ne venons pas nous plaindre, nous en sommes seuls responsables. _________________ En rêver c'est bien, y aller c'est mieux Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici Tuto Osmand : par là.
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| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 18:20 | |
| euh sauf que là, on a fais AUCUNE infraction.... donc nous dire de passer plus loin, normal, nous demander nos infos et nous prendre 30 min, je veux bien, mais nous retenir presque 3h, c'est clairement disproportionné pour un simple controle d'identité.
Et, même si je le respecte, je ne comprend pas vraiment ton point de vue. Sous prétexte qu'on vient d'un endroit où le TT est restreint, on devrait rester dans nos petites chaussures et rouler à 50, que sur les routes??
Tu parles de s'adapter, ben justement, on fait ce qu'on a le droit de faire dans ce pays et on en profite, où est le mal? Si j'ai envie de mettre du gaz dans le désert, où est le mal? ça veut pas dire qu'on traverse les villages pleine balle, on est pas cons et surtout on est respectueux, mais il me semblait que c'était pas nécessaire de le préciser...
Et je ne raconte pas tout ce qu'on a fait non plus. C'est très orienté "moto/piste" parce que je me dis que c'est ce qui intéresse le plus de monde en premier lieu ici. Ca ne veut pas dire qu'on a pas fait du "tourisme", des visites hors moto, et des rencontres. Mais je ne vois pas le rapport de toute façon avec ce controle de gendarmerie et c'est une question philosophique qui n'est pas spécifique au Maroc.
Tu parles de notre impact sur le pays, mais tu crois que les quelques mecs en motos / 4x4 sont vraiment la cause d'un quelconque changement? A coté des millions d'occidentaux qui visitent les côtes et les grandes villes, je pense plutot qu'on ne représente quedal (c'est pas pour autant un prétexte pour faire n'importe quoi, on est d'accord). Et d'ailleurs, je l'ai trouvé très bien le pays, hormis ce mauvais épisode.
Dernière édition par ViroloveR le Ven 26 Nov 2021 - 18:37, édité 1 fois |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 18:26 | |
| Ha, c'est la manie du Maroc, de tout contrôler, et en passant par plein de strates de hiérarchie .... |
| | | Bertmoor Membre Super VIP
MOTOS : WR, T7, Beta 200, X country Pneu AV/AR : Tracker, Motoz, Metz six days, E09 Messages : 3491 Date d'inscription : 02/04/2018 Age : 57 Ville ou région : A Nantes et Brest
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 18:31 | |
| - xantios a écrit:
- ViroloveR a écrit:
Après cinq minutes de discussions à la radio, un pick-up de l’armée arrive, auquel le factionnaire donne nos passeports et nous demande de le suivre jusqu’au poste de gendarmerie qui était à l’entrée du site. On pose les motos, et là commence le bon gros zèle des forces de l’ordre en manque d’action: il faut montrer tous les papiers, cartes grises, assurances, état civil etc, deux ou trois fois chacun car les gendarmes et l’armée sont présents et ils n’ont pas l’air d’être au top de la collaboration. Des coups de fil dans tous les sens. Une heure passe, c’était un peu divertissant on va dire. On commence à nous faire des excuses pour l’attente, “il n’y a pas de problème, juste un contrôle normal…”, mais ça commence à s’éterniser, les supérieurs sont avertis tour à tour, donc un chef veut venir nous voir… il faut l’attendre, finalement il ne viendra pas. 1h30… on va pouvoir y aller. Mais non, il faut remplir une feuille blanche avec nos coordonnées, état civil, métier etc. On nous pose encore des questions: quand est-on arrivés, où sommes nous passés, où a-t-on dormi, où va-t-on ensuite. Ils prennent le temps d’appeler tous les établissements pour vérifier (!). Au bout de deux heures, on en peut plus, on reste courtois et souriants mais il est midi, il commence à faire chaud en plein soleil devant le poste, ils nous sortent des chaises rafistolées avec du fil de fer, ça devient ridicule. On arrive au bout de la paperasse, mais ils veulent nous escorter jusqu’à la route! La blague… comme si on ne savait pas où aller, après mille bornes par les pistes à travers le pays. Bref, au bout de 2h45, on part derrière le fourgon, qui nous lâche au bout de 5 km, libres, mais énervés d’avoir perdu tout ce temps pour leur plaisir de se faire mousser et d'avoir attrapé cinq touristes sur une piste même pas interdite. A ce moment-là, on a une sacrée dent contre ces types et on se dit que ce n’ est pas comme ça qu’ils vont attirer les étrangers qui font défaut à leur économie en cette période.
Je trouve leur attitude tout à fait normale. Nous ne sommes pas en pays conquis. A nous de nous adapter, c'est ça voyager. Ce ne sont pas à eux de s'adapter à nous, à nos envies, mais le contraire. Tu trouves beaucoup de choses ridicules, mais qu'en est-il de leur point de vue ? Attirer les touristes, ok, mais c'est quoi un touriste ? Quelqu'un venu découvrir une histoire, un peuple ou je ne sais quoi ? Est-ce que dépenser de l'argent sans compter est un prétexte suffisant ? Bourriner avec sa moto sur les pistes, est-ce du tourisme ? Je n'en suis pas sûr, enfin, non c'est sûr, c'est tout sauf ça. Je vais me faire lyncher ici (j'assume), mais nous sommes seuls responsable de ce qu'est devenu le Maroc. A force de le prendre comme un terrain de jeu, aller y faire tout ce qui est interdit chez nous, il ne faut pas se plaindre. Le Maroc ne devrait pas être un bac à sable pour enduristes frustrés de ne pouvoir pas faire tout cela chez nous.
Et pourtant, c'est un pays fabuleux, mais que que l'on a pourri par nos attitudes d'enfants gâtés. Ne venons pas nous plaindre, nous en sommes seuls responsables. Hum c'est un sujet "délicat" qui pourrait nous emmener très loin... dans les malentendus! Pour aller vite, le tourisme provoque certes souvent une réaction capable de transformer l'attitude de bienveillance des locaux, surpris par la suffisance, l'arrogance, même involontaire, de ces grands enfants occidentaux venus avec leurs jouets variés faire mumuse dans les vagues ou les bacs à sable de leur pays quand, eux-mêmes sont parfois dans des logiques de survie économique. Mais, à mon avis, xantios, ce qu'a connu Virolover est un grand classique et n'est pas forcément imputable au tourisme et à notre faute (mais je ne te lynche pas ). Ayant vécu quelques années au Moyen-Orient, j'ai observé souvent cette réaction entre autochtones mêmes. La mise en jeu de la patience de l'autre y est un test de pouvoir et une vérification de respect couramment pratiquée (et pas toujours justifiée!). Tu n'as pas tort, c'est probablement culturel (quoique tous heureusement ne les pratiquent pas!) car en Asie, par exemple, la volonté d'être respecté prendra des formes différentes... |
| | | etinag Membre Super VIP
MOTOS : FANTIC 450 XEF Rally T7 DR800 XTZ1200 XT6002KF Zaberg250TE HVA501FE Pneu AV/AR : De la galettes aux crampons Messages : 4092 Date d'inscription : 08/05/2014 Age : 62 Ville ou région : Pyrénées
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 18:36 | |
| @xantios ici ViroloveR s'est fait 'embêter' par la maréchaussée marocaine et non par les locaux qui eux sont en manque de touristes et de devises et que ça n'emmerde pas du tout je pense. Que du positif depuis des années de ceux qui franchissent le pas pour y aller et y retourner. Et je ne lis pas ce CR comme venant d'enduristes frustrés roulant en mode bourrin (j'en connais, des vrais ) Peut-être demander aux locaux avant d'aller tourner/rouler dans une zone dédiée si complication il pourrait y avoir. Ici approcher cette centrale n'était peut-être pas une bonne idée et ce retour fera réfléchir d'autres gars avant de passer par là. Sinon j'aime bien ces retours et je savoure: comme je n'y irai jamais ça me va |
| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 18:42 | |
| Bon, en effet, ces questions sur les façons de voyager sont profondes et c'est pas trop le but de ce topic, donc je m'en vais écrire la suite pour revenir au sujet. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 19:53 | |
| Un petit conseil pour le Maroc: avant de partir , preparer une douzaine de fiches d'etat civil et toujours en avoir sur soi. A un barrage ou un contrôle, gendarmerie ou militaire, on leur en donne une , ils connaissent ce format, apprecient bien, et sont tres content de garder ce papier, sans rien avoir à recopier; dans la majorité des cas, ça accelere enormement les discussions |
| | | thierysp Membre Super VIP
MOTOS : 650 dr se sp46 600 transalp 250 yam wrr Pneu AV/AR : av mt21 ar ac10 K60 av ar mt21 av ar Messages : 1161 Date d'inscription : 04/02/2017 Age : 61 Ville ou région : Banlieue de lyon
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 20:13 | |
| Les fiches pour les descentes en Afrique de l'ouest, j'en ai passé plus de 80 en certaines périodes. Pour nous cette année malgré nos fiches, ils nous ont pris en photo le passeport avec un téléphone... Et nos plaques et cartes grises.
Et pour éviter la corruption chaque autorité ce doit de contrôler, ça évite les magouilles d'après certains. |
| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 20:40 | |
| En effet, bonne idée, merci. La suite: J10: Agoudal - Jaffar: 250 km Au petit matin, il fait 13 degrés dans la chambre, faut pas traîner en caleçon. Agoudal est perchée à 2400 m d’altitude. Depuis la salle commune panoramique, on découvre au soleil levant, le paysage rural et montagneux que l’on n’a pas vu la veille. Un bon petit dèj nous y attend: thé, café, jus d’orange pressée et les traditionnelles msemmens, crêpes carrées feuilletées à base de semoule, farine et eau. La température contrarie la PR7 qui ne veut pas démarrer (problème connu, mais pas eu le temps de le régler avant le départ). David me pousse avec sa jambe droite en roulant et elle démarre en prise. Au moment de lever le camp, Eric découvre une fuite d’essence sur sa moto. La durite de son réservoir additionnel frottait contre l’amortisseur et a fini par percer. Heureusement que j’en emmène toujours une longueur pour siphonner en cas de panne, donc on en coupe un bout pour la changer et la fixer correctement. Nous commençons par une trentaine de kilomètres de route pour rejoindre Imilchil et ses deux lacs sertis de crêtes de 3000 m. Voir autant d’eau d’un seul coup est spectaculaire après la semaine passée dans le désert. D’ici jusqu’à ce soir, nous évolurons dans le parc national du Haut Atlas Oriental. La petite route qui mène à Tagoudit est somptueuse. Les vallées sont assez larges pour être cultivées, les petits cours d’eau sont bordés de peupliers qui, en cette saison varient du vert au jaune vif, contrastant avec les sommets rocheux alentour qui offrent une belle variété géologique. Pour couper tout de même cette liaison de bitume, j’ai repéré un oued qui démarre au niveau d’Anfgou et qui rejoint la route en parallèle, une vingtaine de kilomètres plus loin. Ayant senti l’incertitude de cette variante, Eric, Kenny et Xav préfèrent continuer par la route. David et moi tentons le coup. La piste s’engage dans un vallon assez profond longeant l’oued où coule un ruisseau. Dans les méandres, des parcelles sont cultivées et quelques maisons sont perchées sur les rives, juste au dessus du niveau de crue, en théorie… Au bout de cinq kilomètres, la piste disparaît dans le lit de la rivière et il devient difficile d’en garder la trace. Peu importe, il suffit de suivre l’oued, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut une bonne lecture du terrain pour alterner entre l’eau, le sable, les pierres ou le semblant de chemin qui réapparaît parfois en bordure mais qui est régulièrement effondré. On avance lentement mais on progresse. Vers la mi distance, une petite exploitation de bois a laissé de gros troncs en travers du chemin, on poursuit donc dans le ruisseau mais les paroies se resserrent et nous voilà carrément dans un petit canyon à peine plus large que les motos. On s’éclate, car rouler dans un endroit comme ça en France serait impossible.
Mais le plaisir est de courte durée, je me retrouve devant une marche d’un mètre et on est pas en trial… Le demi tour n’est pas évident vu la largeur, mais ça passe en manoeuvrant dans un coin. Pas le choix, il faut remonter sur le sentier barré par un tronc, en grimpant dans le talus pour accéder au petit pont qui enjambe le canyon. On aura fait notre séance de sport pour la journée! Le chemin passe le long de la paroi sur la gauche: Passé ce point, il reste sept kilomètres mais on sent que le plus dur est fait et en effet, le relief s’ouvre un peu. Il y toujours ça et là une habitation isolée, entourée de cultures, on se demande bien comment ils y accèdent, sans doute à pied, avec les mulets qui nous regardent passer. Arrivés à la jonction de la route, les copains n’y sont déjà plus, il faut dire qu’on a dû mettre une petite heure pour remonter l’oued, alors qu’ils en avaient pour quinze minutes par la route. On leur laisse un message pour avertir qu’on a pu passer mais qu’on a du retard, on se retrouvera plus loin. Il reste une soixantaine de kilomètres de route jusqu’aux environs de Tounfite où la piste de Jaffar débute. Mais les routes secondaires de l’Atlas ont des airs de piste, car bien souvent, le revêtement a disparu sur les bords, ne laissant qu’un étroit ruban de bitume dentelé au centre. Comme dans d’autres domaines de la construction, la stratégie est curieuse en ce qui concerne le réseau routier: goudronner autant que possible les pistes pour désenclaver les campagnes, mais c’est au détriment de la plupart des routes existantes qui se dégradent sans entretien. Quoi qu’il en soit, avec nos motos ce n’est pas grave s’il manque du goudron, d’autant que ces paysages montagneux sont toujours fabuleux. La roche s'éclaircit et fait ressortir comme des pois verts, les petits buissons parsemés uniformément. Nous retrouvons tout de même avec joie la piste du cirque de Jaffar. C’est assez roulant, mais il faut rester vigilant car ça tournicote bien. Le relief s’accentue et le ravin se creuse en contrebas. Assez brusquement, la terre est redevenue ocre et la végétation plus dense. Aux chênes verts et genévriers s’ajoutent les premiers cèdres un peu torturés sur ces sols encore bien arides. Je suis un peu déçu par le cirque en lui-même qui n’offre pas une vue si extraordinaire. Non par sa hauteur qui est tout de même de 1300 m mais par sa forme qui n’est pas vraiment fermée. En revanche, les gorges par lesquelles on s’en échappe valent le détour. L’entrée est bien dissimulée par une chicane rocheuse, puis la piste qui n’est autre que le fond caillouteux de l’oued, serpente sur un kilomètre, entre les paroies abruptes hautes de soixante mètres et distantes de seulement trois au plus étroit. C’est la porte de sortie du Haut Atlas puisqu’on descend sur un plateau à 1600m d’altitude qui le sépare du Moyen Atlas au Nord. Nous approchons de l’étape et on n'a toujours pas rattrapé le reste du groupe, ils doivent nous y attendre maintenant. En continuant la piste principale, on coupe un petit détour de deux kilomètres de la trace, qui menait à un gîte que l’on n’a pas retenu et on arrive à la route que l’on suit sur quinze bornes jusqu’au Sud de Zaida, à l’hôtel Ksar Timnay. Arrivés vers 16h30, nous avons la surprise d’être les premiers… Le temps de décharger les motos tranquillement, se pointe un trio allemand old school, en vieilles R100 GS, XT550 et Ténéré 600 assorties des tenues d’époque, top classe. On se pose en terrasse avec eux pour papoter autour d’un thé. Un coup de fil de xav nous annonce qu’ils sont à dix minutes de là mais qu’Eric a une nouvelle fois crevé dans la dernière longueur de piste. Les Motoz étant assez rigides, ils décident de finir à plat pour réparer tranquillement ici. Ce soir c’est fête, il y a du vin rouge à la carte! Ça changera un peu pour accompagner la soupe et le tajine. |
| | | olive 06 MEMBRE Très actif
MOTOS : 600 transalp 600 xte fantic 241 Pneu AV/AR : mitas E09 Messages : 197 Date d'inscription : 18/04/2014 Age : 66 Ville ou région : alpes maritimes
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 20:45 | |
| Je trouve leur attitude tout à fait normale. Nous ne sommes pas en pays conquis. A nous de nous adapter, c'est ça voyager. Ce ne sont pas à eux de s'adapter à nous, à nos envies, mais le contraire. Tu trouves beaucoup de choses ridicules, mais qu'en est-il de leur point de vue ? Attirer les touristes, ok, mais c'est quoi un touriste ? Quelqu'un venu découvrir une histoire, un peuple ou je ne sais quoi ? Est-ce que dépenser de l'argent sans compter est un prétexte suffisant ? Bourriner avec sa moto sur les pistes, est-ce du tourisme ? Je n'en suis pas sûr, enfin, non c'est sûr, c'est tout sauf ça. Je vais me faire lyncher ici (j'assume), mais nous sommes seuls responsable de ce qu'est devenu le Maroc. A force de le prendre comme un terrain de jeu, aller y faire tout ce qui est interdit chez nous, il ne faut pas se plaindre. Le Maroc ne devrait pas être un bac à sable pour enduristes frustrés de ne pouvoir pas faire tout cela chez nous.
Et pourtant, c'est un pays fabuleux, mais que que l'on a pourri par nos attitudes d'enfants gâtés. Ne venons pas nous plaindre, nous en sommes seuls responsables. |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 21:04 | |
| - ViroloveR a écrit:
Pour couper tout de même cette liaison de bitume, j’ai repéré un oued qui démarre au niveau d’Anfgou et qui rejoint la route en parallèle, une vingtaine de kilomètres plus loin. Ayant senti l’incertitude de cette variante, Eric, Kenny et Xav préfèrent continuer par la route. David et moi tentons le coup. Bon choix, c'est un superbe passage ! (d'ailleurs il y a bien longtemps c'etait la route normale ) |
| | | ViroloveR Pilier du forum
MOTOS : AJP PR7 + Hypermotard 1100S + TV4 Pneu AV/AR : Bib ! Messages : 676 Date d'inscription : 10/12/2019 Age : 39 Ville ou région : Clermont Ferrand (63)
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 21:27 | |
| J11: Zaida - Ifrane: 220 km A partir d’ici, la trace est 100% maison. C’est le fruit de longues et nombreuses soirées d’hiver, passées les yeux rivés aux cartes topographiques et photos satellite, qui suffisaient déjà à m’extasier par leur exotisme et le rêve de découverte offert par ces petites fenêtres ouvertes sur l’aventure en gestation. Nous rattrapons la trace juste avant Boumia, par une piste improvisée, mais bien roulante pour l’échauffement. Dès la sortie de la ville, on reprend un peu d’altitude pour remonter à 2000 m, dans le Moyen Atlas et rejoindre le Parc national de Khénifra. Presque sans transition, nous entrons par de superbes pistes dans les grandes forêts de cèdres, toujours sur des terres ocres, virant par endroits au rougeâtre. Le ciel bleu omniprésent depuis notre départ, complète cette magnifique palette. Nous traversons ces reliefs doux sans croiser personne hormis quelques moutons. Sur les cinquante premiers kilomètres il n’y a pas un village, seulement de petites fermes paisibles où tout est encore fait à la force humaine ou animale.
Nous quittons la piste pour un sentier qui convient parfaitement à nos montures, bien vallonné, slalomant entre les cèdres et les rochers, au milieu de nulle part, c’est le pied. Plus loin, on traverse un camp d’exploitation de bois. Les quelques travailleurs bossent dans ce coin reculé dans des conditions qui semblent très rudimentaires, tente, feu de bois pour boire le thé, pas de douche ni électricité… Ça ne les empêche pas d’empiler de sacrés tas de rondins le long de la piste, qui est défoncée par les camions qui viennent charger tout ça. Méfiance quand on se retrouve nez à nez avec ces engins qui font la largeur de la piste, à la sortie d’un virage. On décide de faire la pause à Oum Rabia, le premier petit bled où l’on passe. A la recherche d’une auberge, on finit par tomber sur la boulangerie du village, qui consiste en une pergola de bois sous laquelle une dame assise à même le sol, est entrain de faire cuire les batbouts (pain plat et rond, de farine et semoule) dans un petit four en terre, au feu de bois bien sûr. J’en achète un pour accompagner nos boîtes de maquereau et on trouve sur le toit voisin, une terrasse ombragée parfaite pour boire le thé, avec en prime une vue panoramique sur la vallée et en contrebas, une grosse pisciculture. On apprendra plus tard que juste au-dessus, coule une source abondante, avec cascades et piscines naturelles, et de jolies cabanes en pierres bordant la rivière dans les gorges. A visiter une prochaine fois.
Nous repartons en direction d’Ifrane par une piste caillouteuse qui doit longer une crête rectiligne sur vingt kilomètres. Mais ses flancs sont occupés par des fermes et la piste qui se divise n’est plus aussi évidente que sur la carte. On s’en écarte, tout en restant parallèle, mais au pied de la colline. On se dit qu’on devrait pouvoir remonter sur la crête par ce qui apparaît comme un sentier à l’écran des tablettes, mais dont la vue nous est cachée par un pli du terrain. On tente le coup. Au détour du premier virage, me voilà devant une belle montée d’un kilomètre, truffée de grosses pierres. Autant le dire tout de suite, ça sera la difficulté la plus éprouvante du tracé, mais à ma décharge, elle n’était pas prévue… J’essaie de garder de la vitesse, debout, en seconde, sans me faire déstabiliser par les changements de direction et les rebonds du train avant. Je fais une pause à mi distance pour souffler un peu et filmer les copains qui sont aussi en train de monter dans les tours. La 701 a l’air de manquer de progressivité pour redémarrer dans ce genre de terrain, Eric qui vient de la poser se fait jeter par l’embrayage un peu brutal. Kenny emmène tranquillement, mais efficacement la T7 au sommet, sans chute. Dans ces conditions, il va sans dire que le poids de nos bagages ajoute de la difficulté, chaque embardée étant additionnée d’une bonne dose d’inertie, qu’il faut contrecarrer par de l’équilibre ou du muscle, au choix. A défaut de physique, j’apprécie mes années d’enduro passées. Sortis de cette difficulté, nous sommes de retour sur la trace et devons rejoindre Xav qui a poursuivi sur la piste parallèle du bas. Nous arrivons sur un grand plateau volcanique parsemé de quelques cratères bien visibles sur la carte, que notre itinéraire raye de segments rectilignes. Sur le terrain ça se traduit par des horizons lointains et d’immenses lignes droites où nos machines peuvent s’exprimer, tout en restant alerte car certaines portions comportent des trous qu’on ne voit qu’au dernier moment. Ce plateau marque la transition entre deux parcs nationaux, nous entrons dans celui d’Ifrane. A la vue des images satellite verdies par les forêts de cèdres, je m’attendais à des sols un peu terreux, voire meubles. Il n’en est rien! La pierre est omniprésente et on se fait secouer dès qu’on emprunte un sentier de mouton. Ils ont d’ailleurs bien du mérite de chercher les rares brins d’herbe entre les cailloux. En traversant la forêt, on commence à voir des petites formes détaler aux abords des chemins. Ce sont des magots (Macaques de barbarie), une espèce quasiment endémique puisque l’essentiel de leur population (menacée) se trouve dans la région, le reste étant réparti en Algérie et à Gibraltar. Lorsqu’on s'arrête, on peut s’approcher suffisamment pour les observer mais ils restent assez farouches et ils ont bien raison. Passé la petite station de ski de Michlifen, nous tombons sur une portion de piste extra. Assez étroite, bordée de grosses pierres blanches, elle ondule gentiment en bordure d’un plateau qu’elle surplombe. La vue est superbe et le plaisir de conduite à son comble. Pour atteindre Ifrane, il faut tout de même retrouver le bitume, mais nous y arrivons en douceur, par un petit ruban d’asphalte parfaitement lisse, zigzagant à la lisière d’une foret dense. Dès l’entrée de la ville, le contraste est saisissant et même choquant avec tout ce qu’on a vu jusque-là. On pourrait se croire téléporté dans nos Alpes (d’où son surnom de “petite Suisse”). Tout est vert et frais, pelouses, arbres, parcs, fontaines. Les maisons, les hôtels, les voitures, sont énormes et ressemblent aux nôtres. Le tout, d’une propreté et d’une finition aux standards européens, loin de tout ce qu’on a pu voir là où l’on est passés auparavant. Il y a même un petit aéroport pour les riches propriétaires pressés, qui n’accueille qu’un ou deux avions par mois, au besoin. On s’installe sur une terrasse pour boire un coup et on se retrouve avec des coupes sophistiquées débordant de chantilly et autres confiseries. Déroutant. Il est temps de finir l’étape, nous ressortons de cet univers étrange qui personnellement ne m'a pas enthousiasmé, pour descendre à l’écart de la ville, à la recherche de la chèvre de monsieur Seguin… C’est le nom de l’auberge que l’on a trouvée pour ce soir. Elle domine le vaste bassin d’Azrou, orienté à l’Ouest, nous avons donc droit en arrivant à un couché de soleil spectaculaire. La maison ne l’est pas moins, si grande qu’on a du mal à trouver la porte d’entrée et le propriétaire. Elle est pleine de surfaces vitrées, de grands volumes et mêle modernité et tradition (c’est une ancienne bergerie), par son architecture, le bois (de cèdre) omniprésent à l’intérieur et la décoration. Monsieur Seguin finit par nous entendre et nous accueille chaleureusement. C’est un personnage haut en couleurs et énigmatique que l’on va découvrir tout au long de la soirée qui finira tard… |
| | | LC4 Membre - Super Actif
MOTOS : KTM: 890 Adventure S de 2024 Pneu AV/AR : Michelin Anakee Wild Messages : 330 Date d'inscription : 19/08/2016 Age : 64 Ville ou région : 01 Ain
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 22:53 | |
| Salut ViroloR, bravo pour ton CR et tes photos. j'espère que ton récit n'est pas déjà fini avec la photo de l'attablée.
Ouarzazate zone panneaux solaires: jusqu' 2013, on traversait le coin sans problème par la piste qui passait pile au centre de la nouvelle ferme solaire. Et la piste est toujours sur les cartes !
Gendarmerie: en avril 2019, j'étais cette fois en 4x4 (4 véhicules), on fait le plein à Foum Zguid puis on prend la nationale pour Icht et à la sortie de foum Zguid, l'oued déborde dans un bouillon d'eau et de boue bloquant tout le monde. On contourne par une piste au nord que m'a indiqué un marocain qui attendait 3h voire 5h le décrue ! la nuit tombe et devant nous sur une piste cabossée une audit100 roule très doucement et à côté 4 mecs qui marchent dans le noir ! en s'approchant on distingue des uniformes et des képis ??? à notre hauteur, l'officier me demande dans un français impeccable et un peu administratif si on avait l'amabilité de les prendre en stop jusqu'à la nationale car leurs véhicule trop bas touche. Nos 4 marocains se retrouvent à l'arrière entre nos épouses un peu serrés mais visiblement ils étaient ravis. la discussion s'engage. Un grand souvenir de convivialité et de partage à bâton rompu.
Mon récit est plutôt sympa alors que "juste" avant foum zguid en venant de Iriki, il y a un poste militaire. Le militaire de faction nous arrête. Il tape la converse et tourne autour du pot ! personne ne comprend juste au moment ou il me lâche " vous avez un cadeau pour moi ???". Et là je résonne comment: a) en touriste qui s'exécute béatement en pensant que c'est la coutume locale et qui favorise la corruption b) en mec qui est en terrain conquis... hé ben comme ViroloveR, je ne lâche rien, je reste calme mais n'en pense pas moins ! |
| | | Phil Dep Membre Super VIP
MOTOS : Yamaha TW 200, 2 Suzuki XF 650 Freewind(en restoration, projet à venir),Yamaha MT 03 660, Himalayan 450 Pneu AV/AR : Dunlop K180, Mitas E07 , Continental TKC 70, Ceat(origine, bientôt Anakee Wild) Messages : 2304 Date d'inscription : 30/06/2020 Age : 64 Ville ou région : Roumanie
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Ven 26 Nov 2021 - 23:42 | |
| Salut LC4, Toujours avoir un stock de stickers, bonbons pour les gamins, stylos bien flashy, etc... Ça charge pas, ça fait plaisir, et ça évite d'avoir à sortir le porte-monnaie. Des années que je mets ça dans mes bagages sur tous les continents, et ça marche! |
| | | raid Membre Super VIP
MOTOS : Desert-X, Beta 300, 450EXC, 500KX et autres ... Messages : 1679 Date d'inscription : 16/12/2015 Age : 63 Ville ou région : Toulouse/Lauragais
| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Sam 27 Nov 2021 - 9:40 | |
| - ViroloveR a écrit:
On décide de faire la pause à Oum Rabia, On apprendra plus tard que juste au-dessus, coule une source abondante, avec cascades et piscines naturelles, et de jolies cabanes en pierres bordant la rivière dans les gorges. A visiter une prochaine fois.
Au détour du premier virage, me voilà devant une belle montée d’un kilomètre, truffée de grosses pierres. Autant le dire tout de suite, ça sera la difficulté la plus éprouvante du tracé, mais à ma décharge, elle n’était pas prévue…
A la vue des images satellite verdies par les forêts de cèdres, je m’attendais à des sols un peu terreux, voire meubles. Il n’en est rien! La pierre est omniprésente et on se fait secouer dès qu’on emprunte un sentier de mouton. Ils ont d’ailleurs bien du mérite de chercher les rares brins d’herbe entre les cailloux. Passé la petite station de ski de Michlifen, nous tombons sur une portion de piste extra. Les cascades d'Oum Rabia, c'est L'endroit touristique de la region Tu as les coordonnées de ta petite montée ? toujours bon à trouver dans une etape globalement tres roulante Ha oui, vers Michlifen, les beaux chemins sont en fait bien caillouteux, je m'etais bien fait secoué y'a 2 ans avec la grosse 1190 ; les travaux sont finis à la station ? les batiments y etaient en complete reconstruction quand j'y suis passé... |
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| Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD | |
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