Allez je m’y remets.
On est dans un le désert... La Yamaha est crevée de l'avant, et on a trouvé un arbre sous lequel nous abriter du soleil qui cogne.
Florian sort sa scie pour faire un peu de ménage sous l’acacia. J’entreprends de déplacer sa moto vers l’ombre.
J’appuie sur le démarreur....et BAM ! Une explosion comme un coup de fusil retentit suivie d’un dégagement de fumée sur le côté gauche du moto… Waouh ça réveille !!
C’est donc ici au milieu de rien, dans le désert Marocain que le petit 250 Yamaha décide de mourir. Il faut dire que Florian lui en a fait voir, partant de Normandie, il est déjà allé au Cap Nord par la trace du TET avant de redescendre par les pays Baltes jusqu’en Roumanie avant qu’une première panne ne l’oblige à la rapatrier vers la France pour un check up complet. Le piston du deux et demi a fait quelques aller retours dans son cylindre pour que l’odomètre affiche 40 000 km, un tour de la Terre complet !
La mort dans l’âme, on se penche vers le moteur, je m’attend à trouver un trou dans le cylindre, nous offrant une belle vue sur une bielle cassée en deux… Et bien même pas, on ne trouve qu’un joint de couvre-culasse retournée…
Il faut combien de pression pour retourner un joint de la sorte ??Ca n’a pas l’air trop grave, on ré-essaye un coup de démarreur ?
Miracle elle pête ! Émettant un peu de fumée bleu à travers le joint retourné.
Bon qu’est-ce qu’on fait ? On dépiaute la moto et on essaye de lui remettre le joint en place ? Allez banco… même si honnêtement j’y crois pas vraiment.
On est quelques part à l’est de l’oasis sacrée, à l’écart de la piste principale, sous un arbre. Le 4x4 doit avoir 2h d’avance sur nous et de toute façon, aucun téléphone de capte pour prévenir qui que ce soit. Florian est plus serein, il me dit t’inquiète, j’ai une assistance, je me débrouillerai. J’en doute pas… Mais je n’ai aucune envie de perdre encore un compagnon de route !
A ce moment là, un groupe de 4x4 passe au loin… Et s’il pouvait emmener Flo et sa moto ?
Je saute sur la mienne en mode freeride, en Tshirt et sans casque. Je les rejoins rapidement, il s’arrêtent.
C’est un groupe de trois couples Portugais en vadrouille dans leur 4x4: un Discovery, un Range Rover Classic et un Nissan Patrol Je leur explique la situation, je vois à travers les vitres tout l’arrière du Range Rover vide, ils pourraient y mettre une moto… Le gars gentiment me fait comprendre que c’est sa chambre et qu’il n’a pas vraiment envie d’y mettre une moto :lol:
Allez ils me suivent, ils vont venir voir s’ils peuvent faire quelque chose pour nous.
Arrivés sur place, on fait rapidement connaissance. Florian a déjà désossé la Yam : Bagagerie, d’un côté, selle d’un autre, et réservoir déposé.
Le conducteur du Range fait l’interprète en Anglais, et nous apprend que le conducteur du Nissan est mécano. Un coup d’oeil rapide au moteur et il saute sur le toit de son 4x4, il revient avec un tube de pâte à joint silicone. Florian et lui s’activent. J’en profite pour immortaliser la situation avec le drone.
Je vous poste la vidéo un peu plus tard.Un quart d’heure plus tard, le moteur est refermé. L’anglophone me dit “If he says it will work, don’t worry it will work”. La 250 n’aurait donc pas dit son dernier mot ?
Florian bienheureux que sa moto ait ressuscitéOn discute un peu avec nos Portugais, qui sans trop tarder reprennent la piste. Je crois que leurs femmes étaient bien contentes de retrouver le confort d’un l’habitacle climatisé, c’est vrai qu’il fait sacrément chaud dans ce désert !
Pour Florian et moi, ce n’est pas fini puisqu’il nous faut encore réparer la crevaison de l’avant. On fait ça rapidement en essayant de pas remplir le pneu de sable.
Quelle galère de caler une moto dans le sable, elle finira couchée.On profitera du réservoir démonté pour transférer un peu du précieux liquide dans le mien.
On se remet en route.Il est maintenant 17h, la blague nous aura coûté 2h. IL nous reste pas loin de 120km.
La premier test commence pour la 250, la sortie du bac à sable nécessite de la martyriser… Ça a tenu ! Croisons les doigts pour le reste !
On repart sur la piste marteau piqueur, encore 50km jusqu’à Tagounite.
On ne profite plus vraiment des paysages qui s’offrent à nous…
En arrivant vers Tagounite, la piste est très marquée par le passage de 4x4 et de camions.
Les dromadaires restent indifférents à notre passageOn arrive 18h25, nous arrivons enfin à Tagounite; où nous allons faire le plein des bécanes.
On n’est pas les premiers raideurs à passer à la station !On se pose quelques minutes sur le trottoir pour siroter un coca. Le GPS indique encore 65km avant de rejoindre Zagora par la route. Nous y serons 45min plus tard, on n’a pas traîné !
On retrouve une partie du groupe affairée sur l’Africa Twin de Darou devant l’auberge “Chez Ali”. Il est 19h30, mes fesses ont développé une allergie à la selle de ma moto.
Je me fais pas prier pour sauter sous la douche. On prendra un rapide apéro avant d’aller dîner en ville.
Les mécanos du coin tiennent absolument à nettoyer ma moto. Non mais oh !! Ca fait 8 jours que je m’efforce de la salir, je compte bien ramener la poussière Marocaine jusqu’à chez moi !!
On admirera quand même la propreté et la décoration de son garage !
Un Chibani fait la promo du “Garage Iriki Zagora”Ce soir là je mettrai pas longtemps à m’endormir… Vivement demain !!!
Données du trajet :
311km
Temps total : 11h13
Temps de déplacement : 5h29
D+ : 2874m