LESOTHO / AFRIQUE DU SUD

Voyage au Lesotho et en Afrique du sud, décembre 2018, janvier 2019.
Trois semaines de balade dont deux programmées à motos.
Je passe rapidement sur la première passée à tournicoter dans les parcs du nord de l'Afrique du sud, dont le Kruger, pour voir des bestioles, en 4X4 avec les tentes sur le toit.








Et j'en viens aux motos.
Elles ont été louées à Durban, il s'agit de KLR 650, vieux tromblons en France, mais toujours fabriquées ailleurs, chez nos petits camarades anglo-saxons, les nôtres sont de 2010 et 2014.






Elles sont en bon état et assez bien protégées. La mienne a 25000 bornes, chaussée avec des mitas E-07 en état plus que moyen. J'ai craint pendant tout le voyage que le pneu arrière ne cède sur les gravels roads. Un peu chiant pour des motos louées 90e/jour !
Je pars avec 15 kgs de bagages sur des cavalières et un top case pour le barda des 3 motos, démonte pneus, câble d'embrayage, outils etc. Clairement, c'est trop pour des motos qui avoisinent déjà les 200kgs TPF. Le support du top case lâchera sous les contraires des pierres et des chemins et je ne le ramènerai qu'avec l'aide de rizlan bien dimensionnés et renouvelés régulièrement.






On fera plus de 2200 bornes en 12 jours (mais dix jours de roulage, faut bien faire quelques grasses mats') avec un bon tiers de gravel roads au Lesotho mais aussi en Afrique du sud...
Et comme on a commencé par les emmerdes, « achevons » le bilan : un radiateur qui lâche à la fontière du Lesotho un 25 décembre !!! Réparé en trois heures par un « local » qui, merveille, fait ouvrir les « boutiques » pour récupérer de l'époxy ! Le genre de truc qui est cool en Afrique où tout s'arrange toujours. J'imagine nos têtes en France «  revenez la semaine prochaine, je suis complet jusque là », Arghhh !!! Il tiendra jusqu'au dernier jour où la rep' lâche sur l'autoroute. Arrêt immédiat dans une station avec un garagiste. Réparation refaite immédiatement, on repart une heure trente plus tard allégés de... 75 euros , c'est royal l'Afrique !












Au chapitre casse : deux rétros non repliables (voir photos : une connerie sur ce genre de motos!) pétés sur la mienne. Le premier en regardant trop longuement un village en contrebas à petite vitesse. Grosse pierre, petite gamelle. Le second, à 20h sous la pluie, dans la nuit naissante sur une plaque de boue invisible dans la lampe de poche des phares, un soir de 31 décembre en allant rejoindre la guest house farm où on allait réveillonner. Effet garanti quand vous arrivez couvert de boue après 9hs de moto « happy new year », la classe ! : 1H de karsher le lendemain pour tout nettoyer.
Et puis un rétro, une araignée déchirée et un crashbar dessoudé. Bref des trucs quand même.





Campbell et Steeve ne louent généralement pas les motos sans accompagnateurs et ils nous ont bien titillés avant d'accepter. Foutus frenchies obstinés ! Il paraît que c'est exceptionnel et que les voyages sont toujours encadrés. Ils sont sympas et sont venus nous chercher à l'aéroport, ont diné avec nous le premier soir et le dernier, et tout et tout … mais... business is business et la caution n'est pas faite pour les chiens. Après le Paypal, vous êtes un peu pieds et poings liés.(à suivre).

Pour revenir aux motos, ce ne sont pas des foudres de guerre, mais elles sont souples et elles sont parfaitement adaptées aux gravel roads debout en sous-régime à vitesse variable (de 30 à 80/90 en fonction de l'état et de l'appréhension des pilotes sur les bas côtés et autres précipices fréquents en bord de route --voir les Routes de l'impossible sur le Lesotho) et le côté basique est rassurant pour les réparations, comme celle du radiateur. Elles ont aussi tenu un bon 120/130 compteur sur l'autoroute du retour.


Commençons par le morceau de choix, la Sani Pass (entre Lesotho et Afrique du sud).
Vu la raideur de toboggan de la descente au début, mieux vaut avoir pensé à bien dégonfler ses pneus, ce que nous n'avions oublié dans la précipitation du début de matinée ; Mauvaise idée. Le frein AR d'abord effleuré ne ralentit rien, on appuie plus fort, la roue dérape et les petits coups rapides sur la manette de devant annoncent la gamelle qui vient... Et on a beau lancer son arrière train sur le pneu arrière comme un vttiste énervé, rien n'y fait, tu dérapes toujours mon gars ! P … ! c'est raide !Dégonflage impératif donc, sinon danger.


[url=https://servimg.com/view/20021431/54]
[/url]
[url=https://servimg.com/view/20021431/55] [url=https://servimg.com/view/20021431/56]
[/url][/url]
[url=https://servimg.com/view/20021431/55][url=https://servimg.com/view/20021431/57] [url=https://servimg.com/view/20021431/58][/url][/url][/url]




Ceci dit, c'est vraiment la fin de la montée (ou le début de la descente) sur 2/3 kms qui est vraiment solide, ensuite ça devient plus facile, et toujours aussi beau...
Un peu vexés d'avoir été pris à froid, on se l'est remontée cette Sani pass, et il faut reconnaître que c'est plus jouissif. A retenir donc. Mieux vaut arriver d'Afrique du sud, aller au pub le plus haut d'Afrique (3000m et des poussières!), prendre une bière et tirer droit au Lesotho ou repartir en descente.
Il faut dire qu'à partir de 10h du matin des hordes 4X4 déboulent de DURBAN (à deux/trois heures de route) pour escalader cette sani pass avec son lot de touristes. Elle est vendue par des prestataires qui se partagent le marché (juteux?) de l'ascension en 4X4. On y croise aussi quelques motards venus accrocher ce trophée à leur guidon. Il est vrai que l'endroit est fabuleux et que le « scenery » vaut le déplacement.






Mais notre « balade » ne se limitait pas à cette Sani pass...

Une belle virée.
Merci

Merci, toujours plaisant de nous faire vivre des moments et nous montrer des lieux où peu d'entre nous iront mettre les crampons.
Attendons la suite ...

Il y a au Lesotho, entre 2000 et 3000m, de quoi se faire de superbes boucles sur de superbes routes goudronnées ou non. Et puis ça tourne, et on a cherché quelques fois les cale-pieds.
Je ne vais pas rentrer ici dans le détail de l'itinéraire, le Lesotho n'est pas très grand mais très montagneux et il y en a pour tous les goûts, même pour des enduristes, bien que nous n'ayons pas expérimenté l'extrême (nous n'en avions ni les montures, ni l'envie, le Lesotho est presque comme Madagascar du point de vue du développement, et ça peut être chaud en cas d'accident, ni sans doute le niveau (beaucoup ne se déplacent qu'à cheval dans les montagnes, c'est dire).
Mais on a roulé entre 4/5 et 9 heures par jour sans s'ennuyer une seconde. Un regret : des étapes prévues trop longues qui laissaient peu de temps à la contemplation « taoïste » du monde ! La gravel road, ça casse la moyenne et les virolos de montagne presqu'autant. On la referait bien avec moins de kilomètres journaliers.
Petit panorama  des paysages et des roulages en vrac:













[url=https://servimg.com/view/20021431/78][/url]

[url=https://servimg.com/view/20021431/76][/url]

[url=https://servimg.com/view/20021431/91][/url]

[url=https://servimg.com/view/20021431/90]
[/url]

J'en profite aussi (pour ceux que ça intéresse) pour faire un petit retour sur le matos.
Je passe sur sur mon plus vieux casque (le plus ancien des 5 ou 6 que je conserve) choisi parce que les compagnies nous obligent à le conserver en soute avec les risques de gros chocs qui vont avec et aussi sur mes gants d'été Bering increvables (5 ans à Mayotte et comme neufs!)
J'en viens à ma veste, trois en un, Bering Rubicon qui permet pour un prix très raisonnable de passer de 8 à 38 degrés. Les aérations sont vraiment super efficaces quand on roule et comme, il arrivait que l'altitude s'élève, qu'un nuage passe et que la pluie tombe, on se retrouvait à presque 3000m avec 15 degrés de moins d'un coup, bien contents de s'isoler, et du froid et de la flotte. Donc vraiment très bien, et inutile de dépenser plus, sauf à vouloir de la coupe italienne plus seyante pour les photos, car elle n'est pas d'une élégance très travaillée .
Mention spéciale aux bottes dxr atacama qui pour une centaine d'euros se sont montrées suffisamment solides, protectrices et vraiment confortables (avec une pointure de plus!) y compris pour les séquences de marche. J'ai juste rajouté des genouillères basiques de TT avec scratchs « pour une meilleure protection », comme on dit dans les pubs. Comme j'ai pris deux fois la moto sur les cannes, je confirme la protection : pas un bleu !



Pantalon Scott pas vraiment étanche mais léger et qui m'a évité de me râper la peau sur les chutes. Je portais un short dessous pour être à l'aise. Gloups !
Je suis franchement content de ce matos que j'avais réussi (bottes comprises) à fourrer dans mes deux sacoches cavalières Bagster attachées et sanglées ensemble pour ne pas être emmerdé sur les vols intérieurs qui ne supportent qu'un bagage en soute sans surtaxe.
On ne s'est pas trop pris la tête pour le routage, j'avais chargé OsMand et le Lesotho avant de partir, mais la plupart du temps on s'arrêtait pour parler aux gens et demander la route.
En revanche, il faut être attentif à ne pas rater les rares stations d'essence du Lesotho...



...car vous arrivez à la suivante et on vous annonce qu'ils n'ont pas été livrés et que oui, peut-être cet aprem, peut-être demain etc. Un truc qui nous a obligé quelquefois à revoir nos plans...

Si je devais faire un bilan (mais ce n'est pas moi qui ai préparé ce trip, ce qui rend la chose un peu gênante), je dirai que nous sommes vraiment contents de nos vacances ; on a eu des sensations, des inquiétudes, des rencontres, des paysages pleins les yeux, des moments moto au top. Bref un partage entre nous comme on l'espère toujours au moment où l'on prépare le fil du voyage.
Côté moins, des broutilles, quelques hôtels « difficiles » au Lesotho qui est loin d'être développé comme l'Afrique du sud, ces pneus limites qui nous ont inquiétés quelque fois. Donc pas grand chose au regard du plaisir. Pour ma part, je ressens quand même que le monde se resserre, qu'il n'y a plus d'extrème lointain, comme l'aurait dit Segalen, et que, plus on voyage « loin », et moins on trouve l'écart que l'on (que je) cherche. On a beau être au cœur du Lesotho, on ne ressent plus cette distance infinie d'avec l'Europe. J'ai cherché cela ces dernières années, et sauf à s'enfoncer dans Madagascar, au fond d'une île isolée des Commores, voire dans des coins paumés du Chili, je ne ressens plus très souvent que je suis « ailleurs ». Le Lesotho ne m'a pas complètement transporté, sauf à de rares occasions.



 

Attention, les paysages sont grandioses et j'ai adoré ce trip avec mes potes (je le refais demain sans hésiter) et les roulages sont exceptionnels, mais ça doit dépendre de là où on met le curseur ; pour moi , le Lesotho n'est pas l'extrème lointain. Mais est-ce que le XXI siècle n'est pas en train de nous tuer définitivement cette idée ?
Que cela n'incite personne à renoncer à ce très bel endroit, si le cœur vous en dit, sans doute un trip un peu cher à cause des locations de motos (moins qu'un « tout organisé » quand même), mais si on met de côté mes réticences très personnelles, il s'agit quand même d'un super voyage, à la fois pour le pays et pour le plaisir moto.

Merci pour ce retour sympa et instructif d'une destination peu courante !

Magnifiques photos
Merci pour ce partage

Merci à vous d'apprécier.

Tres beau trip

Tu as juste oublié de mettre 2 photos  

j'y suis allé il y a 2 ans, mais parti et loué une moto, une650 gs sertao, depuis cape town. ( jusque environ east london, puis retour )  . Que de bons souvenirs!

av:
Belles photos! J'y suis allé il y a 7 ans quand je vivais dans l'océan indien, mais pas cette fois!! (Ah la route des vignobles derrière le Cap! humm!)

sebti: Elle se loue toujours, on en a croisé une sur la Sani pass.

Sympa ce trip, merci pour le partage
pour plus de dépaysement il y a dans le même secteur mais plus à l'Ouest la Namibie mais le nord du pays
par contre le soucis c'est le carburant, il faut un 4x4 pour le transporter car les étapes sont longues

Bertmoor a écrit:

av:
Belles photos! J'y suis allé il y a 7 ans quand je vivais dans l'océan indien, mais pas cette fois!! (Ah la route des vignobles derrière le Cap! humm!)

........................................

J'ai dejeuné dans un vignoble avec degustation des ................vins. On a fait une petite sieste avant de repartir  

Prochain grand trip , c'est la Namibie mais avant je retourne au Kenya et Tanzanie pour la 20 ou 22 eme fois fin d'année 2018.

BEAU TRIP !
et beau reportage
Génial !!

J'ai fait l'afsud dont le Drakensberg jusqu'a Durban avec une XL250 a 18 ans.
j'avais conduit un solex avant

Merci Michel69. J'ai vu des gars en haut de la SANI pass avec des maxi trails; dont un avec une 1290, il l'a posée sur la terre et a mis un peu de temps à la relever. Il est vrai qu'elle ne faisait pas le poids d'une XL250 et qu'il n'avait pas non plus 18 ans !

Petite conclusion un peu dommageable à la suite de ce voyage:

Les "gentils loueurs" d'Adventure Bikes Safaris" basés à Durban, Campbell et Steve ne nous ont jamais rendu la caution des motos (3 fois 620 euros quand même, en sus des 90e/Jour/moto bien sûr que nous avons réglés pour rouler).
Après deux mois, ils nous envoient une lettre avec des pseudos factures (en fait des devis, ou des références de prix sur des sites za) de remise à niveau des motos.
Franchement, nous avions un doute en signant l'engagement car il indiquait qu'il n'y avait pas d'assurance, mais de là, à ce que ces petits cocos poussent le cynisme jusqu'à se remettre à neuf leurs bécanes sur notre dos, il y avait une marge... J'ai détaillé en début de CR les problèmes rencontrés. Franchement pour une boite pro en France (ils ne louent pas des Ferraris sur le capot desquelles on facture la moindre rayure, mais des Motos de Tout Terrain qui ont déjà bien vécu, même si leur état, hormis pneus et protection de radiateur, était convenables) on nous aurait pas pris 500 euros en tout. Bref de petits arnaqueurs qui ont fait leur calcul, se disant que les chances d'être poursuivis en justice étaient faibles -- ce qui n'est pas encore décidé! Donc A EVITER absolument! si vous allez rouler là-bas.
Et comme nous ne sommes pas contents, on va poster sur les sites anglo-saxons un petite texte à ce sujet (qui suit).

How to get your old Adventure Bikes repaired FOR FREE in South Africa:


1 Start a company that you might call “Adventure Bike and Safari” and base in Durban.


2 Rent motorbikes with guarantee clauses so constraining that every time something touches the “adventure bike” (ha ha), the client will have to pay for the tiniest scratch on the paint.


3 Rent your bikes to non English speakers (French guys, Italians, Spaniards... Avoid Brits, Americans, Australians or Kiwis: they might know about legal proceedings in South Africa).


4 As soon as they come back from their trip, refurbish your KLR 650 (for instance) thanks to the deposit. You can only produce vague web estimates or quotations instead of actual bills.


5 If you get a letter from a foreign lawyer, you're unlucky because you've run into real pains in the ass !

Thank you Steve and Campbell for your charming company (on this website, as on others, I'm sure you will show how offended you are and find justifications. You are a good actor.).

Ah ouais, pas cool du tout les gaziers !! T'as bien fait de le signaler et c'est minable.

Ah oui pas cool, j'avais loué en 2017 chez motorrad renthal à cape town et je n'ai eu aucun souci. il n'a meme pas regardé la moto au retour..

tu pourrais le publier là : http://www.wilddog.za.net/forum/ 

c'est un forum sud africain que je consulte régulièrement et a mon avis pas trop mal, moi j'aime bien m'y balader

+1 c'est le site de référence en Afrique du Sud.