Jour 3 ( on est vendredi)
Réveil à 5 h du mat. Dans le feu de l'action de mon twist d'embrayoir et prépa et road book je n'avais pas vu le flux de pistards arrivé.
Des semis, des camions, des trains de pneus, des combis, des mécanos... ça va brûler de la gomme ce w-e sur le circuit GP de Valencia ...
Motivé aujourd'hui . C'est surement l'euphorie d'une moto retrouvée en mode manuel.
Idem départ que la veille , càd en mode nocturne/autoroute/trafic ...
Il faut bien se résigner car on est tous à la même enseigne. Même à se demander en roulant si ce n'est pas plus simple de charger les machines sur remorques ou de prendre le fourgon. Mais bon l'idée d'un QG central sur le circuit amène forcément ce genre de désagréments.
Sortie de l'autoband et une pompe sur le parcours. Je zappe la 1er (beaucoup de monde) et file vers la suivante qui est automatisée; m...de elle est en panne. Hors de question de faire demi-tour pour remettre à niveau (plus de 100km de fait déjà depuis le départ ) et je file vers le début de la spéciale. Suis pas le seul à m'être arrêter à cette pompe et à être reparti direct vers la spéciale. Même quelques gars avec réservoir d'origine ... Petite vingtaine de km de pistouille en tout genres et arrivée au début de la spéciale. Déjà 125km de fait. Je calcule la spéciale, 65 km de prévu, et me dit que la ça va le faire... si ce n'est que je ne vois pas de pompe en sortie de spéciale. Donc avec une autonomie théorique de 200 km grand max ( réservoir de 12L), la panne me guette ...
Suis obligé de partir sonder le CH du départ à la recherche du précieux liquide et Vincent me branche sur le" grand chef assistance" de plusieurs espagnols. Je l'avais déjà rencontré dans les paddocks et il s’inquiétait un peu de mon "grand" âge vu qu'il était tout pareil.
Là commence un scénarï assez burlesque: il m'explique qu'on a pas le droit de porter assistance au CH et qu'il a la responsabilité d'un team. Mais il me dit aussi qu'en me promenant un peu en dehors du CH d'ici 10 minutes je pourrai tomber "par hasard" sur un arrosoir contenant 2 à 3 litres de carburant. Donc me voilà en train d'élargir mes allers/retours pour, "par hasard", tomber sur cet arrosoir. Je ne m’embarrasse pas trop de l'endroit et je refuele le réservoir. Ouf je peu rouler sans arrière pensée dans la spéciale. Je remarque aussi que j'ai remonté à l'envers le cache de l'émetteur d'embrayage (il n'est pas symétrique) et qu'il suinte légèrement. Là je m'en vais me servir directement au pickup de mon nouveau copain qui me dit d'aller à ma moto. Il me dit aussi de surveiller les environs car il laissera tomber une multi-clé à empreinte TORX.
Beaucoup de cinéma pour pas grand chose mais beaucoup de professionnalisme aussi. Bref je mécanique un peu , j'ingurgite mes barres céréales ( une habitude depuis 3 jours le midi) et j'attend mon heure de départ.
On patiente facilement 1 h ....
Enfin on lâche les fauves !
Suis la tête dans le guidon et je vais me faire plaisir: je le sens !!
Départ, 300m et ... je me loupe ! Deux singles à droite et je loupe le 1er que je crois être le mauvais pour prendre le second! Demi tour ça jardine , de nouveau mauvaise trace (faut dire que ça sort de partout! ) et 10 min plus tard ... j'ai effectué mon premier km de roadbook !
J'engage une descente à 20% de 100m à plusieurs paliers pour ... me viander dans un roulé-boulé d'anthologie. Ma roue avant en étau dans 2 grosses pierres , butée de guidon à fond à droite et éjecté dans la 1/2 seconde. La chute est interminable. Bien effectué 3 looping complet avant de m'écraser tête en avant dans un fossé. Ouf, je sais bouger et je n'ai pas de douleurs. Je n'ai pas fini ma pensée/état des lieux que mon casque est violemment aplati au sol avec ma tête dedans par la roue arrière de la 501. J'en ai eu mal de la compression ... Et heureusement que ce n'est que la gomme du pneu!
En fait je suis descendu plus vite que la moto et celle-ci ayant suivi à son rythme, elle a terminé sa course au même endroit que moi !
Outch je me tâte, j'ai l'impression de saigner sous le casque mais il me faut sortir de là . Déjà vécu ça ou après une sortie de piste du même acabit un compère poursuivant me retombait sur la casaque en copié-collé.
Le casque : on peu quasi voir la marque du pneu
Bon le guidon de travers, le flanc labouré avec carter embrayage fendu mais ce n'est qu'un suintement. On cherche un arbre pour redresser l'avant, on redresse le support Roadbook/RNS/Tracker et on repart en essayant de visualiser un checkup complet. Je me traîne forcément...
Le pire c'est que cette spéciale est truffée de pavasses et que j'en viens à regretter ce Rekluse !! Ils ont rassemblé tous les cailloux de la région! c'est pas possible...
Je repart en mode "on fait pas de connerie supplémentaires" . Suis limite à jeter l'éponge...
Je me perd et reperd... suis en mode "purée perdu trop de temps il faut rattraper" ... grosse erreur car les conneries s'accumulent ... De plus au départ de la spéciale on nous avait prévenu d'un temps max à ne pas dépasser sous peine d'être renvoyer direct au paddock sans possibilité de spéciale après midi... apparemment c'était le problème de la veille et l'annulation de la spéciale de l'aprèm. L'organisation ne voulant pas revivre cela ...
J'arrive quand même en sortie de spéciale dans les temps mais suis pas fier de moi. Que de jardinage inutile ! ...
On ne tarde pas à enchaîner la spéciale de l'aprèm. Avant ça je me goure aussi en liaison. Quand ça veut pas ...
Spéciale de l'aprèm: J'ai encore réussi à faire plus fort qu'au matin !!
Une intersection des plus banales fout le bordel !! ça sort de partout. Impossible de recalibrer car demi tour à effectuer sur un long single louvoyant et trop de risque de croiser d'autres gars. Je temporise, un gars arrive et fonce sans hésiter. Tiens je n'avais pas essayer par là . En fait le gars s'est enfoncé dans un single tortueux en devers/descente que j'ai flairé l'embrouille assez rapidement. Le voyant continuer je me suis dit " Aïe !!" . Effectivement en soirée il est réapparu 1h30 après le dernier arrivé ...
en fait le "il" c'était "elle" ! une pilote italienne ...
Ici miracle le Trakker Stella III se recalibre quelques fois (volontairement ? involontairement? ) ce qui fait que le kilométrage exact du road-book apparaissant cela va tout de suite beaucoup mieux. En fait dès prise de la bonne direction il confirme après un certain temps (mais il me semble que c'est aléatoire). WayPoint se valide aussi par un bip.
Bref après midi de m..de aussi et gros gros passages en mode enduro. Le soleil couchant n'arrange pas les chose non plus . Sorties de bois après grosse grimpette en mode aveugle avec le soleil de face.
Le matin ils ont retardé le départ de la spéciale pour que les tops ne soient pas ébloui mais ici c'est pour nous le blackout...
Bon c'est encore l'hiver aussi et le soleil est forcément rasant.
On ne détaille pas ma chute dans un fossé en voulant effectuer un demi tour, ni ma prise de tête en voulant passer un duo qui roulait quasi côte à côte vu que le second avait perdu l'usage de son combiné Roadbook et "suçait la roue" du premier ( la poussière que ça dégage !! ) . ALors forcément dès que je choisi la mauvaise direction et eux la bonne ... je me retrouve de nouveau derrière ! ...
Le seul avantage de cette journée c'est que j'ai une comparaison flagrante en live avec et sans Rekluse et pour le moment je préfère avec ...
Retour par l'autoband pas triste non plus soleil rasant et trafic ... pfff vivement les paddocks ...
Suis rincé, fatigué ... et sale!. Bon ce soir à la douche...
Avant ça 2 composants sur le carter, filtre, chaîne et tension et ... non je ne remonte pas le Rekluse !!!
Je ne me tracasse pas du classement, surtout pas après une journée comme aujourd'hui et relativise la journée. Même Vincent à réussi à se perdre 1/2 heure. L'hécatombe que je me dis. Steph elle va son bonhomme de chemin. Impassible ...
Bon allez roadbook, repas et ... encore au dodo à passé minuit ! Avec un avantage c'est que demain de nouveau départ du paddock sans cette interminable liaison autoroutière. Du coup le départ à 08h30. Je ne me tracasse donc pas trop pour la soirée sachant que j'aurai le temps le lendemain tôt au matin.
Le vent s'est calmé à l'extérieur et ça semble moins froid dans le fourgon ( je m'habitue peut-être ?)
Allez suis encore là, c'est le dernier jour demain et on va essayer d'en terminer en faisant moins pire que ce jour 3 ("c'est possible" je me dis)
Ici bas début de spéciale avec jardinage et "front lip" 1080° case 72 ( de mémoire)
Horaire jour 3 et 4