pour ceux et celles qui ce posent des questions sur le climat actuelle
pas politique mais climatique !!!
Le Gulf Stream A l'avenir, l'augmentation de la pluviométrie sur l'Atlantique Nord pourrait engendrer de telles "surprises", avec, dans un contexte de réchauffement global, une baisse brutale - et peut-être catastrophique - des températures en Europe.
Un exemple de conséquence de la déviation du courant marin (le Gulf Stream).
Mais le ralentissement des courants marins convectifs pourrait avoir une deuxième conséquence très désagréable : comme ce sont eux qui ramènent des profondeurs les sels minéraux indispensables à la croissance du plancton végétal (que l'on appelle le phytoplancton), qui démarre la chaîne alimentaire marine, et que ce sont aussi ces courants qui amènent l'oxygène dans les fonds des océans, où ils permettent la vie, leur ralentissement pourrait affaiblir toute la vie marine en général, laquelle n'a pas nécessairement besoin de cela !
D'après l'auteur un arrêt de la circulation océanique profonde amènerait en Europe le climat du Québec
CLIMATOLOGIE. Etude des rapports entre le réchauffement et le Gulf Stream
Un courant qui craint l'eau douce
Par SYLVESTRE HUET
Le Gulf Stream transporte de l'eau chaude des tropiques, à travers l'Atlantique Nord, jusqu'en mer de Norvège. Ses eaux s'insèrent ensuite dans la circulation océanique profonde et plongent vers les abysses. Lorsque cette plongée est stoppée, le Gulf Stream ne peut plus réchauffer l'Europe, comme cela a déja eu lieu dans le passé.
Paris, qui n'est guère plus bas en latitude que Montréal, subira-t-il un jour les hivers québécois? Lesquels sont certes magnifiques, mais si longs. C'est que la Belle Province est refroidie par le courant du Labrador, venu du Nord. Alors que l'Europe de l'Ouest bénéficie du Gulf Stream, un courant chaud venu des tropiques.
Un Gulf Stream qui, depuis quelques années, focalise l'attention des climatologues. Dans la revue Nature de la semaine dernière, deux articles rendent compte d'expériences numériques qui tentent d'explorer ses caprices passés et son éventuelle réaction face au réchauffement futur de la planète pour cause d'effet de serre renforcé par la pollution. «C'est une étape cruciale», explique Denis Paillard, du laboratoire des sciences du climat (CEA-CNRS), saluant ainsi le travail de ses collègues Andrey Ganopolski et Stefan Rahmstorf (1). Les deux climatologues de Potsdam (Allemagne) ont concocté un système océan-atmosphère sur ordinateur qui révèle comment s'opèrent les brutaux changements de régime du Gulf Stream durant la dernière ère glaciaire, il y a 100 000 à 10 000 ans.
Abysses. Pour obliger ce courant chaud à modifier sa course, il faut l'empêcher de plonger. Le Gulf Stream fait en effet partie d'une boucle. Il n'est que la partie visible, à la surface de l'océan, d'un courant qui plonge vers les abysses - aujourd'hui en mer de Norvège -, puis circule au fond de l'Atlantique, en direction du sud. Stopper cette plongée, le talon d'Achille de la boucle, bloque l'ensemble de la circulation. Pour empêcher l'eau chaude de plonger, il suffit d'en diminuer la densité. Autrement dit, alimenter le nord de l'Atlantique par un surcroît d'eau douce, moins dense que l'eau salée. Mais dans quelles quantités et comment?
Durant les années 1980 et 1990, les paléoclimatologues ont découvert de formidables variations climatiques, enregistrées dans les glaces du Groenland et les sédiments marins recueillis au fond de l'Atlantique Nord. A six reprises, entre 70 000 et 17 000 ans, des débâcles d'icebergs provenant des calottes polaires canadienne et scandinave sont venues libérer leur eau douce en plein milieu de l'Atlantique Nord, à la latitude de l'Espagne. Le Gulf Stream s'est retrouvé bloqué, et la température a brusquement chuté.
Mais l'apport d'eau douce par des icebergs n'est pas la seule cause expliquant le blocage du Gulf Stream, et donc les refroidissements brutaux du climat en Europe de l'Ouest. En effet, il n'y a pas de traces de débâcle glaciaire pour une vingtaine d'allers-retours climatiques du chaud au froid (baptisées oscillations de Dansgaard-Oeschger) repérés par les climatologues entre 80 000 et 15 000 ans. Des périodes glaciaires où les températures moyennes annuelles ont tout de même varié de 10 degrés en moins d'un siècle. Comment expliquer, alors, que le Gulf Stream ait pu se bloquer et se débloquer aussi rapidement?
«Instabilité». La simulation informatique de Ganopolski montre qu'il suffit d'un changement relativement faible du bilan eau douce-eaux salées (pluies, débit des fleuves, évaporation, formation de glace) pour obtenir cette bascule. Si l'on ne compte que sur les fleuves arctiques une variation de 30 % de leur débit déclenche le phénomène. Conclusion des chercheurs: en période glaciaire, la circulation océanique profonde est «instable».
A l'inverse, le régime actuel semble beaucoup plus difficile à bousculer. C'est ce que montre une autre simulation (2), réalisée par Alex Hall et Ronald Stouffer. Leur ordinateur a suivi l'équivalent de 15 000 ans d'évolution du Gulf Stream. Avec une hypothèse d'école, sans perturbation climatique ni pollution humaine. Résultat: le courant ne s'arrête qu'une seule fois, en raison de vents persistants apportant de l'eau douce et froide au-dessus de l'Atlantique Nord.
Paradoxe. Qu'en conclure? Pour les deux chercheurs, le risque d'un arrêt du Gulf Stream actuel semble «faible». Mais il pourrait «augmenter» avec le réchauffement futur de l'atmosphère provoqué par le doublement probable de sa teneur en gaz à effet de serre. De quoi provoquer une arrivée d'eau douce sur l'Arctique trois fois plus importante que celle utilisée par Ganopolski dans son modèle. Paradoxalement, le coup de chaud global de l'atmosphère pourrait donc refroidir le climat de l'Europe du Nord.
(1) Andrey Ganopolski et Stefan Rahmstorf, Nature du 11 janvier 2001.
(2) Alex Hall (Lamont Doherty Earth Observatory de New York, Etats-Unis) et Ronald Stouffer (GFDL de Princeton, New Jersey, Etats-Unis). Nature du 11 janvier 2001.
vous pouvez tout lire en cliquant sur le lien : http://www.alertes-meteo.com/vague_de_chaleur/stream.htm