Essai KTM 990 Adventure

Comme David Vincent, j'étais parti à la recherche d'un raccourci que je n'ai jamais trouvé... en fait j'étais parti chercher le pain. Forcément j'étais parti en moto pour faire le tour de l'Ile de France afin de trouver un boulanger ouvert (ou alors je cherchais une excuse pour rouler... je ne sais pas). Je passais de façon plus que fortuite devant KTM Joinville et marquait donc un petit arrêt... des fois qu'ils aient une baguette ou un pain de campagne. Malheureusement ce magasin n'avait qu'un trio de SMT (de chaque couleur) et deux Adventure dans la catégorie des choses qui m'intéressent. La splendide Série Dakar bleue et orange et une "basique" blanche. Par un heureux hasard, le vendeur, fort commerçant, me proposait un essai de la susdite blanche. N'écoutant que mon courage, et par charité chrétienne pour ne pas décevoir le gentilhomme, je me préparais à me hisser sur la belle. La moto se révéla pour le coup un peu moins haute que mon destrier usuel. Dame! L'autrichien moyen aurait donc raccourci ou mes jambes se serait-elles agrandies ? Non, il semble que les KTM de route ne sont pas des motos d'extraterrestres finalement.
Profitant de la beauté de la moto et tournant autour pour la regarder sous toutes ses coutures, je m'imaginais rapidement un petit trajet dans le bois de Vincennes puis un détour par l'ile de beauté (celle de Nogent malheureusement), une montée dans les petites rues puis un retour par l'autoroute pour juger du comportement à haute vitesse de la moto.
Premier contact avec le moteur, son bruit. L'échappement (enfin les échappements) émet un beau bruit rauque, c'est toujours agréable. Débrayage dans du beurre, passage de la vitesse... ah zut loupé... on le refait, passage de la vitesse... ah bon, elle était déjà passée. Habitué à ma boite, la faible résistance du sélecteur et l'absence du CLONG "normal" m'a un peu surpris. Embrayage, allez on part... ah non, on cale. Oui, la transmission est souple mais le moteur l'est moins... enfin, c'est un 1000 mais il faut lui mettre un peu de tour/mn pour décoller. Avec la mienne, j'embraye puis quand ça part, je peux mettre du gaz. Le V2 autrichien n'a pas le gros, et gras, couple du moteur américain. Bon, on remet un coup de démarreur et on se rappelle comment on conduit une moto lol Le moteur est bruyant, il vit, ça s'entend, ça se sent mais sans "good vibration", les rétros restent lisibles et mes plombages restent en place. Le tableau de bord est sympa, moderne, même si classique chez KTM (ça a l'air d'être le même sur la majorité des modèles). La moto est fine (plus que l'Ulysses et beaucoup plus que la ST), et quoique carénée, la moto fait assez petite. Elle est bien sûr plus grosse que la mienne mais c'est surtout la longueur et l'importance des habillages qui donne cette impression. Passé les 3000 tr/mn, le moteur se réveille et se révèle. L'accélération sur la bretelle de l'autoroute montre que ce moteur est excellent. Au bout de 10mn, de ville, je le trouvais même très bien à bas régime, comme quoi, tout est relatif. Au niveau partie cycle, les suspensions sont royales, les dos d'ânes avalées sans encombre et sans ralentir (en ville, je n'ai pas essayé à 90!). Plutôt mis en confiance après le parcours urbain, j'ai fait un bout de chemin dans le bois de Vincennes (oui c'est mal et interdit). Je profite d'un arrêt pour détailler la belle.











Plutôt charmé, je discute avec mon vendeur à qui je confie mon intérêt pour la Super Ténéré... "Mon bon monsieur, j'en ai une en occasion, une First Edition qui n'a même pas 4000 km! Essayez la !" N'ayant toujours pas mon pain quotidien et n'ayant pas envie d'en prendre un en rentrant, de pain, je sursois à l'invitation mais promet de revenir. Ma mission accomplie (non sans mal mais c'est une autre histoire), je revins l'après midi. L'essai de la ST est sur super-tenere.org, et refis un test en duo de l'adventure. Comparé à la ST, la KTM fait tout de suite ressortir ses gênes (et ses gènes). Ma charmante épouse aura le mot de la conclusion "la blanche c'est une moto de campagne". Si le vocabulaire motard n'est pas le fort de ma mie, son bon sens est une évidence. Si je devais partir quelque part, n'importe où, en célibataire, la KTM serait probablement mon choix. Légère, agréable à conduire sur tous les terrains, avec du charme et du caractère. En galante compagnie, elle perd de sa superbe. Le moteur reste toujours agréable et ne semble pas pâtir du surpoids (bon ce n'est pas une 125 non plus), les suspensions sont encore capables d'assurer un très bon service mais la place dévolue au passager est plus réduite que sur la Buell et la ST... et en plus on glisse sur la selle. Pour le pilote, c'est peu gênant car on se tient au guidon et cela permet de déplacer son corps (sur la Dakar, la selle est recouvert d'un revêtement type peau retourné et a une forme différente, je pense que ce point serait donc moins flagrant). En duo, la ST est bien plus consensuelle tout en restant d'une neutralité qui promet du plaisir au conducteur.
Voilà pour mes impressions de cette petite heure passée avec l'autrichienne. ;-)

Voilà un bel article/essai agréable à lire et très bien écrit. Il confirme bien que la katoche est une moto de baroudeur solo.

PS : t'as vu qu'elle est immatriculée BM, c'est un signe ça ;)

bravo et merci pour le test.

dis voir, si t' y retournes, tu voudrais pas lui demander s' il n' aurais pas dans un coin un ensemble fourche-frein-roue avant à monter sur mon Super T?

cette moto me fait craqué autant que ma femme ma fait
craquer le premier jour ou je les vu ktm.

à priori, même perspectives avec l' ADV...

je bave,surtout sur les première génération qui sont à moins de 4000 euros...

j'aurai besoin d'une baguette, m'sieur !